Allocution du Président de la République à l'occasion du 50e anniversaire de l'Alliance atlantique à Washington.

Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion du 50e anniversaire de l'Alliance atlantique.

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Washington, États-Unis d'Amérique, le vendredi 23 avril 1999

Monsieur le Président des États-Unis, Monsieur le Secrétaire Général, Mesdames, Messieurs,

Il y a cinquante ans naissait un espoir et une crainte. L'espoir reposait sur la victoire des Alliés sur le nazisme. La Charte des Nations unies, puis la Déclaration universelle des Droits de l'Homme constituaient le socle de nos valeurs. Au même moment naissait la crainte d'une autre idéologie totalitaire qui avait étendu son ombre dominatrice sur la moitié de l'Europe.

Pour une partie des peuples européens, la fin de la Seconde guerre mondiale vit une domination succéder à une autre. L'Alliance atlantique fut créée pour faire vivre cet espoir et répondre à cette crainte.

Car la sécurité est la première des libertés, celle qui conditionne toutes les autres. Ce défi, elle l'a relevé avec succès. La sécurité des Alliés fut parfaitement assurée pendant cinquante ans.

À partir des années 80, le carcan du totalitarisme soviétique se fissura peu à peu sous l'effet des forces de la liberté. Chacun se souvient des étapes héroïques, de la chute du mur de Berlin au premier vote démocratique dans les pays d'Europe centrale et en Russie, autant de pays devenus des partenaires.

Cette victoire, nous la devons d'abord à ces peuples qui n'ont jamais accepté l'asservissement. Et je salue la présence à nos côtés des chefs d'État des trois premiers pays qui nous ont rejoint. Mais nous la devons aussi cette victoire, et tout autant, à notre Alliance qui a fait barrage aux forces de l'oppression.

Si l'Alliance l'a emporté de manière pacifique, c'est parce qu'elle marie liberté et solidarité. C'est sur la base de ces deux principes que la France s'est pleinement engagée aux côtés de ses alliés pendant cinquante ans.

Ici, à Washington, en cette fin de siècle, qu'il me soit permis de saluer le rôle joué, à plusieurs reprises, par les États-Unis pour la sauvegarde de la liberté de l'Europe. Et la France n'oublie pas ce que notre continent doit au peuple américain.

Cette Alliance, qui s'est forgée dans l'adversité, est aujourd'hui confrontée à une nouvelle épreuve au Kosovo, et je sais qu'elle surmontera cette épreuve avec succès.

Il nous faut aussi regarder au-delà et donner à notre partenariat un nouveau souffle. L'avènement d'une Europe plus déterminée, plus unie, assumant mieux ses responsabilités, la main dans la main avec une Amérique dynamique et ambitieuse, permettra à notre Alliance, plus forte parce que plus équilibrée, d'accomplir avec succès les missions qui l'attendent à l'orée du nouveau millénaire.





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