Allocution de M. Jacques CHIRAC Président de la République à l'occasion de la pose de la première pierre du centre culturel franco-namibien.

Allocution de M. Jacques CHIRAC Président de la République à l'occasion de la pose de la première pierre du centre culturel franco-namibien (Windhoek)

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Windhoek (Namibie) - Jeudi 25 juin 1998

Monsieur le Président,

Messieurs les Ministres,

Mesdames, Messieurs,

Mes chers amis,

En posant avec le Président NUJOMA, mon ami depuis longtemps déjà, la première pierre de ce nouveau Centre culturel franco-namibien, nous célébrons une réussite.

Cette réussite, c'est la vitalité de la coopération entre nos deux pays. C'est aussi le dynamisme des échanges culturels et linguistiques, preuve de la diversité et de la richesse de nos deux cultures. C'est enfin la confiance et l'amitié sincères que se portent la France et la Namibie. Une amitié qui a pour vocation de se développer largement.

Le grand succès populaire du Centre culturel franco-namibien, jamais démenti depuis 7 ans, imposait de nouveaux locaux. C'est la main dans la main que nos deux pays ont répondu à cette attente. Aussi, je tiens ici à exprimer tous mes remerciements au gouvernement namibien qui a si généreusement fait don de ce terrain, magnifiquement situé, au coeur de votre capitale.

Ce nouveau centre culturel, notre centre, Monsieur le Président, aura tout d'abord vocation à être un lieu privilégié de contact pour tous les Namibiens, contact avec la langue et la culture françaises. La langue, parce que des cours sont actuellement dispensés à quelque 200 élèves qui ont à leur disposition une bibliothèque bien fournie, une vidéothèque dynamique et une diffusion quotidienne de CFI. L'écrit et l'audiovisuel y ont donc une place importante. La culture, parce que l'organisation régulière d'expositions, de conférences et de spectacles nourrissent chaque jour un peu plus la relation entre la Namibie et la France. C'est avec le même enthousiasme que l'oeuvre engagée se poursuit.

Notre centre culturel aura aussi pour vocation d'être un instrument à la disposition de tous les Namibiens, en particulier des communautés socialement les moins favorisées, pour exprimer leurs propres valeurs culturelles. L'aide à la création et l'appui à de jeunes artistes participeront à la découverte des talents de demain qui sont déjà la richesse de la Namibie d'aujourd'hui.

Ce centre aura enfin pour vocation de rayonner sur l'extérieur. Il poursuivra un partenariat, déjà initié et apprécié, avec d'autres institutions culturelles et scientifiques du pays. Je pense à l'appui offert à la professionnalisation du Théâtre national ou à la mise en place d'un vidéoclub de films français à l'Université. Je pense aussi à l'enseignement des arts graphiques dans les écoles des quartiers défavorisés ou à la formation aux métiers culturels. Ce rayonnement, c'est enfin sa vocation à développer des échanges avec les pays francophones, notamment avec ceux de l'Afrique de l'Ouest et de l'Océan Indien, dans le respect de l'identité de chacun et dans le souci d'un enrichissement mutuel.

Par ce bel exemple, la Namibie et la France prouvent une fois encore combien elles sont faites pour travailler ensemble. A un moment où nos pays abordent le prochain siècle, l'accès de tous à la culture fait plus que jamais partie des Droits de l'Homme dont nous fêtons cette année le cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle.

Qu'il me soit enfin permis de remercier tous ceux et toutes celles, Namibiens et Français, qui contribuent par leur talent et par leur dévouement, à renforcer chaque jour un peu plus une relation d'estime, une relation d'amitié qui trouve ici une merveilleuse occasion de s'exprimer.

Vive la Namibie

Vive la France

Vive l'amitié entre nos deux pays.


le Président NUJOMA,

- Monsieur le Président, permettez moi de reprendre la parole après vous, ce qui n'est pas convenable mais je voudrais dire un mot. Je voudrais d'abord saluer le Professeur Yves COPPENS, qui est un des plus connus aujourd'hui dans sa science et qui a bien voulu faire le voyage avec nous. C'est quelqu'un pour qui j'ai une très, très grande estime et beaucoup d'admiration, comme tout le monde et qui est présent avec sa collaboratrice, Mme Brigitte SERNUT, du Muséum national d'histoire naturelle. Ils vont, Monsieur le Président, vous présenter le crâne du plus ancien Namibien qui aurait plus de 100 000 ans. Cette magnifique découverte, c'est le résultat remarquable d'une recherche scientifique étroite et dynamique dans le domaine de la paléontologie entre nos deux pays.

Je laisse le soin au Professeur COPPENS, à Madame SERNUT et à Monsieur PICKFORD de vous présenter ce crâne.

Le professeur Coppens -

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,

Je n'étais pas préparé du tout à vous parler de ce très viel ancêtre mais je suis très honoré d'avoir à l'instant cette tribune.

Je voulais vous dire une chose essentielle, c'est que l'humanité était bel et bien, il y a 3 000 000 d'années, née en Afrique. Nous sommes tous des Africains alors après tout ce n'est que justice de nous retrouver ici dans notre berceau aujourd'hui.

Mes collaborateurs et collègues, Brigitte SERNUT, maître de conférence au Muséum national d'histoire naturelle, et Martin PICKFORD, maître de conférence au Collège de France, ont fait cette découverte extraordinaire chez un ami à eux, chez un ami à eux et non pas dans un terrain car ce joli crâne portait une bougie chez ce monsieur qui l'avait recueilli comme une très belle curiosité.

C'était en effet une très belle curiosité puisque c'est un des plus vieux, sinon le plus vieux, crâne d'homme moderne de la terre, 100 000 ans.





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