Allocution du Président de la République lors de la réception de la communauté française à Vienne, Autriche.

Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de la réception de la communauté française en Autriche.

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Vienne, Autriche, le mercredi 11 février 1998

Mes chers Amis,

Mes chers Compatriotes,

Je voudrais, tout d'abord, saluer un certain nombre de nos amis autrichiens qui ont bien voulu accepter de se joindre à nous pour ce moment d'amitié.

Je voudrais saluer l'ensemble de la communauté française, vous-même et au-delà de vous, toute la communauté française en Autriche, ceci en mon nom mais également au nom du gouvernement représenté, ici, par notre ministre des Affaires étrangères, M. VEDRINE.

Je voudrais saluer nos parlementaires, Présidents des Groupes d'amitié très actifs entre nos deux pays, le député, M. PAECHT et le sénateur, M. BADRE.

Je voudrais remercier notre ambassadeur, M. CADET et saluer en particulier les membres et les représentants du CSFE. Je vous remercie d'être venus si nombreux. Je suis très impressionné.

Je voudrais vous dire un mot sur cette visite qui est la première visite d'Etat depuis que l'Autriche est entrée dans l'Union européenne, et qui intervient, je dirai, à un moment important pour l'Autriche et pour la France, et d'ailleurs pour l'Union aussi, puisqu'à partir du 1er juillet, l'Autriche, vous le savez, présidera l'Union européenne et la présidera à un moment déterminant, je dirais, un moment clé, puisqu'il s'agira de la mise en oeuvre d'un certain nombre de décisions essentielles pour l'avenir de l'Europe, qu'il s'agisse de l'euro, de la monnaie unique, qu'il s'agisse de l'élargissement qui rentrera réellement en oeuvre, qu'il s'agisse de ce que les experts appellent l'agenda 2000, c'est-à-dire toutes les modalités économiques et financières qu'implique la prochaine étape de la construction européenne.

Donc, à quelques mois de cette échéance, j'ai pensé qu'il était important, pour la France, d'avoir un contact plus fort avec nos amis autrichiens. D'autant que, vous le savez certainement, nous avons une vision commune dans beaucoup, beaucoup de secteurs, sur beaucoup de sujets, qu'il s'agisse de la monnaie, qu'il s'agisse de l'élargissement, qu'il s'agisse des questions sociales et du modèle social européen, qu'il s'agisse de l'importante question des rapports entre l'Union et la Turquie, d'autres sujets encore, la politique agricole. Nous sommes très proches les uns des autres, Autrichiens et Français.

J'ai décelé, chez nos amis autrichiens, chez le Président, chez le Chancelier, le Vice-chancelier, un désir très sincère d'un rapprochement entre nos deux pays. Ce désir de rapprochement, la France le partage, le gouvernement et moi-même le partageons, et donc c'est, en quelque sorte, une bonne période pour avoir ces entretiens et renforcer ces liens d'amitié.

Naturellement, il n'y a pas que les questions européennes. Il y a aussi les relations bilatérales entre l'Autriche et la France. Là, encore, ces relations sont excellentes sur le plan humain. Elles ne sont peut-être pas suffisamment organisées, suffisamment fortes. Il y a deux ans, je crois, nous avions décidé, avec le Président KLESTIL, de confier à nos ambassadeurs de l'époque, le soin de faire un plan modeste, mais sérieux, d'actions pour renforcer les liens entre nos deux pays. Ce plan a été fait sans tapage et il a permis de mettre en oeuvre ou de commencer à mettre en oeuvre un certain nombre d'actions communes qui permettront de renforcer nos liens.

Sur le plan politique, cela se traduira par des échanges beaucoup plus fréquents, notamment au niveau des ministres, au niveau des parlementaires, au niveau des partis politiques.

Sur le plan économique, nous avons l'intention de développer une coopération plus intense -nous avions créé, en son temps, le Centre franco-autrichien qui, il y a vingt ans, avait été lancé par le Chancelier KREISKY et moi-même alors Premier ministre, et qui depuis s'est bien développé-, nous permettra en particulier, nous le pensons, dans la relance que nous prévoyons, une meilleure action à l'égard des pays de l'Est. Nous pouvons associer nos compétences, nos efforts.

Sur le plan culturel, enfin, où les choses peuvent être améliorées et, quelque part, qui ont déjà été faites avec l'accord entre ARTE et l'ORF, avec la décision de créer un prix pour les journalistes franco-autrichiens, avec la décision de faire un grand festival du cinéma français, cet automne, ici à Vienne, avec la réciproque, naturellement, à Paris l'année suivante, avec l'idée de faire de grandes expositions qui permettent de mieux sensibiliser les opinions publiques à tout ce qui est profondément commun en matière de culture à l'Autriche et à la France.

Voilà, si vous voulez, dans quel esprit je suis venu, ici, à l'invitation du Président. J'aurai ce soir et demain des entretiens avec le Président, le Chancelier bien entendu et j'espère, je pense qu'à l'issue de ce voyage le lien pour les affaires européennes et sur le plan bilatéral entre nos deux pays sera renforcé.

Naturellement tout ceci suppose, avant tout, qu'il y ait des Français qui fassent le travail, l'effort, l'investissement nécessaire et c'est pourquoi, je me réjouis de saluer, je vous l'ai dit en commençant, la communauté française. Qu'il s'agisse de celles et de ceux qui travaillent dans les affaires ou qui travaillent dans les différentes instances diplomatiques qui existent à Vienne. Qu'il s'agisse de tous ceux qui, à un titre ou un autre, travaillent dans le domaine de la coopération franco-autrichienne. Qu'il s'agisse des enseignants, des instituts, mais tout particulièrement, du lycée français de Vienne, qui est un établissement prestigieux s'il en est et important, puisque près de 2 000 élèves, dont 70% de non-Français de souche y sont élèves et dont les résultats sont exceptionnels.

Tout ceci, naturellement, fait que nous sommes très fiers et j'ai été intéressé par les avances qui nous ont été faites et les propositions qui nous ont été présentées, par les autorités autrichiennes, de renforcer l'enseignement du français en Autriche et, naturellement, nous allons tout faire pour avoir une ambition plus importante dans ce domaine de l'enseignement du français.

Voilà les raisons qui justifient le plaisir que j'ai à vous rencontrer et surtout que les sentiments que je voudrais très simplement, mais de tout coeur, vous exprimer, sont des sentiments de reconnaissance pour l'action que vous menez, certes et je le souhaite, de façon fructueuse dans votre propre intérêt mais également, et c'est important, dans l'intérêt de notre pays.

Des sentiments aussi d'estime car celles et ceux qui sont à l'étranger forcent nécessairement l'estime de nos compatriotes parce qu'ils ont le courage, il en faut, de s'expatrier et de faire en sorte que la France ait une belle image à l'extérieur.

Et enfin, naturellement, des sentiments d'amitié que je tiens aussi à vous transmettre à toutes et à tous.

Voilà, nous allons maintenant, si vous voulez, essayer de parler un petit peu ensemble mais je vous dis toute ma joie de vous avoir rencontrés ce soir et tous mes remerciements pour ce que vous faites, ici, pour vous-même, mais aussi pour la France.





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