Allocution du Président de la République à l'occasion de la réception de la communauté française à Hô Chi Minh-Ville, Vietnam.

Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de la réception de la communauté française Hô Chi Minh-Ville, Vietnam.

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Hô Chi Minh-Ville, Vietnam, le jeudi 13 novembre 1997

Mesdames, Messieurs,

Mes chers compatriotes,

Un mot d'abord pour excuser notre retard, mais nous avions une réception extrêmement chaleureuse, conviviale et agréable donnée par le Président de Ho Chi Minh Ville, et cela a duré un tout petit peu plus longtemps qu'il n'était prévu.

Je voudrais d'abord saluer chacune et chacun d'entre vous, vous dire mon estime, ma reconnaissance et mon amitié, saluer ceux qui travaillent, font des affaires, ceux aussi qui n'en font pas, ceux qui coopèrent, saluer toutes celles et tous ceux qui donnent le meilleur d'eux-mêmes à Ho Chi Minh Ville, et vous me permettrez un mot tout particulier pour les médecins, pour le personnel médical, pour les enseignants et d'autres encore.

Je suis heureux d'être ici avec les membres du gouvernement qui m'accompagnent, le Ministre des Affaires étrangères, le Ministre de la Coopération, Madame la Ministre des Entreprises, et naturellement je salue chaleureusement notre Ambassadeur, qui a tout bien organisé, et notre Consul Général, qui a parfaitement mis en place les choses ici dans cette ville. Et je salue Monsieur de VILLEPIN, qui est le Président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, et qui connaît particulièrement bien ce pays auquel il est très attaché.

Nous avons, il y a quelques années, c'était en 1993, à l'initiative de mon prédécesseur, Monsieur François MITTERRAND, pris une direction nouvelle à l'égard du Vietnam. Cela a été son voyage, celui de la réconciliation. Et cela a été un moment important de l'histoire des relations non seulement entre la

France et le Vietnam, bien sûr, qui ont été ce que nous savons, mais dans le cadre de la mise en oeuvre d'une politique entre la France et l'Asie, une terre, un continent que la France avait peut-être trop longtemps ignorés, et dont on voit bien aujourd'hui toute l'importance.

Alors s'agissant du Vietnam, après cette réconciliation, est venu le moment de l'amitié et du chemin fait ensemble. Et ce chemin, nous l'avons au fil des ans parcouru, il s'est élargi. Et la France a aujourd'hui au Vietnam une place éminente. Sa relation politique avec ce pays est excellente et j'en ai encore eu hier le témoignage à l'occasion des entretiens que j'ai pu avoir avec le Président de la République, avec le Premier Ministre, avec le Secrétaire Général du Parti. J'ai été frappé à la fois par le caractère beaucoup plus détendu, le dialogue en quelque sorte rétabli et aussi frappé par une ouverture beaucoup plus importante que celle que j'avais observée dans le passé pour tout ce qui touche à la nécessité pour le Vietnam de s'adapter au monde moderne, et de faire les réformes qui sont souvent courageuses et difficiles, et qui s'imposent. Tout ceci m'a véritablement donné une très bonne impression, une impression, je le répète, d'amitié, de confiance. Ce qui montre d'ailleurs à quel point les choses peuvent changer dans un laps de temps relativement court de l'histoire.

Nos relations culturelles sont évidemment très bonnes aussi, parce qu'elles sont très très anciennes. La France est certainement le pays qui connaît et comprend le mieux l'histoire du Vietnam, je veux dire le pays occidental. Et hier soir, pendant le dîner que le Président de la République avait bien voulu donné en notre honneur, j'évoquais un ou deux souvenirs historiques anciens de la vieille histoire de cette riche civilisation, qui est celle du Vietnam, et puis j'évoquais un ou deux proverbes que j'avais en mémoire sur cette région d'Indochine. Et quand j'ai eu terminé, il m'a dit : vous voyez, au fond, il n'y a que les Français qui connaissent bien cette région. Il y a du vrai. Naturellement, j'en fais parfaitement la part de l'amitié, de la convivialité. Mais il y a du vrai.

Et aujourd'hui où nous la retrouvons, je voudrais rendre hommage à celles et à ceux qui sont les artisans de ces retrouvailles, et notamment à toutes les entreprises. Il y a quelques 200 entreprises françaises aujourd'hui au Vietnam, il y en a de l'ordre de 140 à Ho Chi Minh Ville, et globalement, elles font honneur à notre pays. Ce que l'on en dit ici est favorable, sympathique, amical, reconnaissant. Alors naturellement, nous pouvons faire mieux encore même si le Vietnam est le pays d'Asie avec lequel nos relations économiques sont les plus fortes. Nous pouvons faire mieux.

Oh, je sais qu'il y a des problèmes et des difficultés, mais où n'y en a-t-il pas ? J'ai vu un certain nombre de chefs d'entreprises, j'en verrai encore tout à l'heure, qui me disent les formalités, etc., mais cela me rappelle quand je vais dans nos provinces en France et que je rencontre des chefs d'entreprises petites, moyennes ou grandes qui me disent : ouh, les formalités, les charges, etc. Oui, naturellement, rien n'est jamais facile. Mais je crois que vous pouvez avoir confiance dans l'avenir de ce pays. Certes, la région vient d'être traumatisée par des fluctuations de nature monétaire et financière. Je ne crois pas que cela aille très loin, parce que, même s'il y a des faiblesses, il y a des forces et des stabilités qui l'emportent largement sur les faiblesses. Et par conséquent, cette partie du monde, et le Vietnam avec elle, restera pendant longtemps encore l'un des éléments essentiels de la croissance économique de notre temps.

Donc, ceux d'entre vous qui ont fait confiance par leur travail ou par leur investissement à ce beau et grand pays, j'en suis sûr, pour peu qu'ils aient un peu de courage, d'entêtement, de détermination, ils ne le regretteront pas.

Alors, je voudrais en terminant vous dire tout simplement mes voeux, mes voeux de réussite, et aussi je l'avais dit en débutant, mes sentiments de reconnaissance, parce que vous donnez ici une image d'une France dynamique, d'une France qui gagne et qui veut gagner, d'une France qui se bat, mes sentiments d'estime parce que c'est vrai l'expérience et les contacts que l'on peut avoir, prouvent que ceux qui acceptent d'aller au loin pour vivre et travailler sont en général parmi les meilleurs parmi nos concitoyens et mes sentiments d'amitié tout simplement, en vous assurant que dans toute la mesure du possible, vous me trouverez à vos côtés pour régler, résoudre ou tenter de résoudre les problèmes notamment matériels auxquels vous êtes confrontés. Alors à toutes et à tous, au nom du gouvernement, en mon nom personnel, je voudrais vous dire un très grand merci.





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