Allocution du Président de la République à Cayenne, Guyane.

Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République prononcée place de la Préfecture à Cayenne.

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Cayenne, Guyane, le dimanche 23 novembre 1997

Messieurs les Ministres,

Madame et Messieurs les Elus,

Mes chers compatriotes de Guyane,

Je suis ici ce soir, avec vous, sur cette terre française que l’un de ses enfants, Léon-Gontran DAMAS, le grand poète guyanais né à Cayenne, a chantée avec des mots simples, des mots qui nous touchent. Je suis ici ce soir sur cette terre française qui se trouve, disait-il, " au bout / tout au bout du monde / là-bas / entre / la Montagne Tigre et le Fort Cépérou / qui regarde la Mer dîner de soleil... "

Je suis venu, ici, mes chers compatriotes, car j’ai voulu vous rencontrer une nouvelle fois et m’adresser à vous directement pour vous tenir le langage de la sincérité, le langage de la solidarité, le langage de l'amitié aussi, les seuls en vérité qui conviennent à la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui la Guyane.

Je suis venu parce que la Guyane souffre. Parce que la Guyane connaît de grandes difficultés. Parce que beaucoup de Guyanais sont, c'est vrai, au bord de la détresse. Je sais tout cela. Je sais que vous êtes inquiets, que vous êtes troublés, que vous êtes impatients. Je sais que les plus jeunes d’entre vous bercent au fond d’eux-mêmes une révolte qui se nourrit de leur désarroi, de leur attente, peut-être de leur désespoir.

C’est pour toutes ces raisons que j’ai tenu à vous rencontrer et à vous parler dès mon arrivée. Je comprends vos peines, vos angoisses. Je sais que vous avez douté de tout, et même de l'Etat, et même de vous-mêmes.

De cela, vos élus se sont faits les porte-parole ; les représentants de l’État m’ont transmis eux aussi vos espoirs et votre attente ; les médias ont souligné " la crise " de la Guyane. Je sais, je comprends tout cela.

Vous avez pu douter des valeurs de la République, pour lesquelles vos pères se sont battus. Je voudrais simplement évoquer le haut exemple de ces figures de proue qu’ont été pour la France le patriote ardent et le grand serviteur de l’État que fut Félix ÉBOUÉ, ou le résistant que fut Gaston MONNERVILLE, dont le centenaire sera fêté cette année.

Vous vous êtes demandé si ces valeurs essentielles que sont la liberté, l’égalité, la fraternité seront toujours l’avenir de vos enfants alors que la France tout entière doit affronter aujourd’hui les défis que lui impose notre temps : le chômage qui brise les solidarités, la délinquance qui pousse au repli sur soi, la misère et l’exclusion qui sont inacceptables dans nos sociétés de progrès avancé.

Vous avez pu douter de l’État et de son efficacité. Pris à partie, l’État a semblé défaillant. Face à l’urgence, face aux mouvements de violence que la crise a pu engendrer, l’État a paru hésiter, tâtonner et n’a pas toujours eu la vision nécessaire à la construction d’une société républicaine, fraternelle, juste. Vous vous demandez s’il saura aujourd’hui gérer les besoins de l’immédiat et préparer votre avenir.

Bouleversés par les effets conjoints de l'irruption de la modernité, de l'ouverture au monde et d'un formidable essor démographique, vous avez pu, enfin, douter de vous-mêmes. Votre jeunesse, qui est votre avenir, qui est notre avenir, a pu paraître sur le point de s’égarer, sans but, sans repères. Les jeunes de Guyane qui n’ont jamais été aussi nombreux, dont la diversité n’a jamais été aussi forte, pour qui le département paraît manquer de débouchés et à qui les lendemains n’offrent aucune certitude, les jeunes de Guyane ne savent pas toujours quel chemin suivre, vers quelles valeurs se tourner. Ils ne savent pas s’ils pourront construire pour eux et pour la Guyane un avenir prospère. Ils ne savent pas s’ils seront en mesure d’assumer leur destin. Et comment ne pas les comprendre ?

La France a certes toujours tenté, avec c'est vrai une inspiration inégale, d’apporter des réponses à la situation particulière de la Guyane. Mais ces efforts, dont il serait injuste de nier la réalité, de nier également les résultats positifs, ont montré leurs limites.

Ainsi, la colonisation n’a jamais porté de véritables fruits en Guyane. La plus ancienne des terres françaises d'Outre-mer est aussi l’une de celles que la France, malgré de multiples tentatives, n’est jamais parvenue à mettre réellement en valeur : pendant près de quatre siècles, elle a gardé pour les métropolitains l'image d'un "enfer vert".

Lorsqu’est venue l’heure de la décolonisation, coïncidant, à quelques années près, avec la fin de la transportation et la fermeture du bagne, le statut de département français d'Outre-mer a apporté une première réponse, salutaire, à cette terre qui restait partie intégrante de la France ; une appartenance que nul d’ailleurs ne songeait à contester, car la Guyane l’avait payée du sang de ses enfants en se portant spontanément au secours de la Mère Patrie. Mais la départementalisation, elle aussi, si opportune qu'elle ait été, devait se heurter à un obstacle majeur : la singularité de cette terre française.

Parce qu’elle visait l’assimilation complète, elle a méconnu, pour cette région si éloignée de la métropole, la nécessité d’évoluer, de vivre, de respirer à sa manière. Le souci louable d’instaurer et de garantir l’égalité au sein de la République, a conduit à ne pas suffisamment prendre en compte l’identité culturelle, si particulière, de la Guyane qui est certes une terre française depuis quatre cents ans, mais aussi un pays américain, le pays des Amérindiens, des Créoles, des Noirs-Marrons.

Ce n’était pas le signe d’une indifférence ou d’un manque d’intérêt de la part de la métropole. Bien au contraire. Puisque c’est alors qu’elle a conçu pour la Guyane les projets les plus ambitieux : Kourou et le Centre Spatial Guyanais devaient être la vitrine de la technologie française, la vitrine de la Guyane. Ils le sont devenus effectivement et tous les Français, qu’ils soient Guyanais ou Métropolitains, sont légitimement fiers de ce succès incontestable. Mais ce succès lui-même a pu laisser derrière lui un sillage d’amertume, car il a donné l’impression que cet essor prodigieux n’exerçait pas suffisamment l’effet d’entraînement attendu sur la vie économique et sociale guyanaise. Heureusement, cette situation a évolué et il serait inexact de prétendre aujourd'hui que la greffe ne prend pas.

A ce malentendu s'est ajouté, je le sais, le sentiment pénible provoqué par le poids qu’exerce sur la Guyane une relation longtemps trop exclusive avec la métropole. Relation sécurisante sans doute, mais également frustrante et toujours à la recherche d'un équilibre.

Il en est ainsi d’un de ses aspects le plus visible, la politique des transferts sociaux. Généreux, ceux-ci ont aussi un revers redoutable : ils enferment la Guyane dans un assistanat qui, à son insu, mine ses forces et annihile sa volonté. Parallèlement, en faisant de la Guyane, aux yeux de ses voisins moins favorisés, un relatif îlot de prospérité, ils suscitent toujours plus de convoitise et provoquent une immigration de plus en plus difficile à maîtriser, de plus en plus lourde de problèmes.

Ces réponses, peut-être mal adaptées, que la France a proposé aux difficultés de la Guyane ne nous font pas oublier les vrais problèmes qui se posent aujourd’hui.

Le premier d’entre eux est lié à l’extraordinaire poussée démographique que la Guyane connaît depuis vingt ans. Elle est sans précédent ; elle est aussi sans équivalent : la population guyanaise double tous les quinze ans et fait de la Guyane la région la plus jeune de France.

L'immigration est le principal facteur de cet accroissement démographique. La moitié de la population guyanaise est aujourd'hui étrangère, et la moitié de ces étrangers sont entrés et vivent ici clandestinement.

Cette situation accentue bien sûr vos difficultés économiques et sociales. Aujourd’hui, près d’un Guyanais sur deux a moins de vingt ans et trouve difficilement un emploi, car le marché du travail est un marché étroit et le chômage, un chômage structurel. De surcroît, ces jeunes sont souvent handicapés par des retards importants dans leur scolarisation, dus notamment au fait qu'issus de l'immigration, ils parlent mal ou pas du tout notre langue. Ils se heurtent enfin à l’insuffisance de logements et d’équipements publics dont la construction n’a pas accompagné de façon satisfaisante l’explosion démographique de ces dernières années.




Je vous ai dit, mes chers compatriotes, que je vous tiendrais le langage de la franchise. Mais je suis venu aussi pour vous tenir le langage de l’espoir. Le constat que je viens de dresser, tout sévère qu’il est, n’est pas celui d’une situation sans issue. Elle ne l’est pas. Elle ne l’est pas, car la Guyane dispose d’atouts exceptionnels.

Au premier rang de ces atouts figure naturellement l’appui de la Nation tout entière et cela c'est la solidarité nationale qui l'exige légitimement.

La Guyane constitue une composante indéfectible de la République, qui est elle-même une et indivisible. Les Guyanais sont Français ; ils le sont à part entière ; ils ont défendu les principes républicains, ils se sont battus pour cela. Car la France ne se réduit pas à l’hexagone ; elle n’est pas une terre, elle n'est pas une race ; elle est un ensemble de citoyens qui ont choisi de s’unir pour porter un message universel, un message de liberté, d’égalité, de fraternité. Vous qui êtes Français depuis plus longtemps même que ne le sont les habitants de Nice, de la Savoie ou de la Corse ; vous qui avez donné, avec Madame TALLY-BOURRE, l’une des deux premières femmes députés françaises ; vous qui avez cru en la France et en la République pour faire triompher les idéaux d’humanisme et de générosité, comment n’auriez-vous pas raison : la confiance, la foi que vous avez placées dans la République obligent celle-ci. La France ne va pas se dérober : la Guyane bénéficiera de la solidarité de la Nation tout entière. Je m’y engage, et le gouvernement, dont j'ai pour ce voyage souhaité la présence à mes côtés de deux ministres, s’y engage avec moi.

A dire vrai, cette solidarité s’exerce déjà. Elle a pour cela plusieurs points d’appui. La Guyane sait qu’elle peut compter sur le soutien financier de la France. Elle bénéficie, nous l’avons vu, de ses efforts de recherche et de sa capacité technologique. Elle est même devenue, aux yeux du monde, avec les succès d’Ariane, un symbole de l’excellence française.

Enfin, la qualité de région ultra-périphérique que l’Europe vient de lui reconnaître lui offre un accès direct au grand marché européen, fort, je le rappelle, de 370 millions de consommateurs, en même temps qu'elle est à la porte du MERCOSUR un trait d'union naturel entre ces deux grands ensemble, l'Union européenne et le MERCOSUR, destinés à être deux des pôles majeurs de puissance politique, économique et culturelle du monde de demain.

Ces atouts nationaux ne sont pas des atouts négligeables. Les Guyanais peuvent mesurer le chemin parcouru depuis la départementalisation, chemin parachevé, à mon initiative et comme je m’y étais engagé, par l’égalité sociale acquise pour les départements d'Outre-mer, le 1er janvier 1996.

Égalité politique, égalité sociale traduisent concrètement le soutien que la nation française apporte à la Guyane. Reste toutefois à conquérir, ou plutôt à bâtir cette autre égalité à laquelle chacun aspire et qui procède du développement économique.

Dans cette entreprise, la Guyane disposera des mêmes appuis nationaux. Elle dispose en outre de nombreux atouts qui lui sont propres et qui seront essentiels à son développement de demain.

Elle a pour elle sa jeunesse dont le dynamisme, la capacité d’adaptation, l’imagination constituent la meilleure raison d’espérer. Elle a pour elle un territoire immense qui ne connaît pas encore toutes ses ressources ; une région de quelques 90 000 kilomètres carrés, grande comme le Portugal, peuplée seulement sur une étroite frange côtière et le long de ses fleuves ; un territoire plein de promesses, aux richesses non encore défrichées.

Ces richesses, c’est la forêt, qui couvre la quasi-totalité du pays et fait de la Guyane le plus grand massif forestier de l’Union européenne. Ces richesses, ce sont ses ressources minérales, l’or en particulier, dont la production, encore peu développée, représente déjà 1% de la production mondiale. Ces richesses, ce sera un jour son tourisme, qui ne constitue aujourd’hui qu’une activité bien trop faible ; son agriculture et son élevage qui peuvent sans aucun doute se structurer et se développer : des exemples de réussite comme celle de la communauté laotienne montrent que c'est possible. Ces richesses, enfin, c’est la pêche qui est aujourd’hui le secteur le plus productif pour l’exportation et dont l’activité peut s’accroître bien davantage. Et pourquoi ces produits guyanais, qui sont de qualité, ne seraient-ils pas transformés par une industrie locale encore balbutiante mais dont l’avenir peut être prometteur ? Il faut travailler.

A ce vrai potentiel, si faiblement utilisé, qu’offrent des secteurs d’avenir comme le bois et le tourisme, ou des activités telles que l’or et la pêche, la Guyane ajoute une autre carte maîtresse, sa situation géographique privilégiée. Je le répète, elle se trouve, parcelle d’Europe en lisière du BRESIL et donc du MERCOSUR, au coeur des Amériques, sur l’équateur, situation idéale qui précisément permet les exploits techniques du Centre Spatial Guyanais.

Ces atouts, de surcroît, se trouvent entre les mains d’une société multi-raciale, constituée de femmes et d’hommes de valeur issus des Amériques, de l’Afrique, de l’Europe ou de la lointaine Asie, mosaïque d’ethnies qui se côtoient, Amérindiens, Créoles, Noirs-Marrons, Chinois, Hmongs ou "métros", sans entretenir les préjugés et les rancoeurs qui existent ailleurs.

Cette harmonie est capitale pour la société guyanaise, car la force et la solidité de l’espoir qu’elle peut légitimement concevoir se mesurent également à l’aune de sa volonté de vivre ensemble, d’affronter ensemble les difficultés, de secouer ensemble les vieux démons du pessimisme, du scepticisme, du fatalisme ; en un mot, à la mesure de son désir de travailler et de réussir ensemble.

Le succès d’Ariane montre qu’une telle réussite est possible, que l’image d’échec souvent véhiculée par la Guyane, est injuste, que la Guyane peut être une terre d’optimisme, porteuse d’espoir, de justice, de prospérité.

Comment ? Quels moyens sont nécessaires à la mise en valeur des nombreux atouts de la Guyane ? Quelles sont, pour ce département français, les conditions de son développement ?

L’avenir ne se construit pas seul. Celui de la Guyane a besoin de la volonté agissante des Guyanais et de la mobilisation de toutes les forces de la République.

Le développement naît d’abord de la stabilité et du consensus ; il prend son essor, il s’édifie sur la responsabilité, l’audace, le travail et l’imagination.

La stabilité et le consensus existent en Guyane. J’ai la certitude que s’y trouvent aussi le sens des responsabilités, le goût de l’audace, le pouvoir de l’imagination.

La stabilité et le consensus supposent le retour à l'Etat de droit. Le retour à l'Etat de droit, cela signifie la réaffirmation de l’autorité de l’État, la maîtrise de l’immigration, la lutte sans faiblesse contre la délinquance, l’intégrité de ceux qui détiennent une part de l’autorité publique.

Il est évident, mes chers compatriotes, que cela ne peut se réaliser sans concertation, sans dialogue entre tous les partenaires. C’est pourquoi j’invite, c’est pourquoi j’appelle les pouvoirs publics, les communautés, les élus, les forces économiques, les forces associatives, à se rencontrer, à se parler, pour décider, définir et construire ensemble un avenir pour la Guyane. Ce que vous ne ferez pas pour vous, ne sera pas fait. Cet avenir sera d’autant plus prometteur qu’il sera l'expression de votre cohésion, le fruit de votre volonté de vivre ensemble au sein d’une Guyane rassemblée, mobilisée autour de cette belle ambition.

Car il faut que vous le sachiez : entrer dans l’avenir, opter pour la modernité n’est pas le choix de la facilité. Cela réclame des efforts. Cela exige que les comportements changent, que le dynamisme prenne le pas sur l’abandon à la fatalité et à l'assistanat. Cela exige que tous ceux qui détiennent ici une part de l'autorité publique choisissent le chemin exigeant de la rigueur et de la responsabilité.

Les aspirations de chacun devront être prises en compte. Cela suppose sans doute la réduction de certains privilèges, de certaines rentes de situation héritées d'un autre temps. Les conservatismes devront céder, si l’on désire sincèrement valoriser ce qui mérite de l’être, c’est-à-dire encourager l’esprit d’innovation, inciter à la recherche, pousser à l’expérimentation de solutions nouvelles.

C’est certainement grâce à un changement radical des comportements et des mentalités que la Guyane pourra se bâtir l’avenir qu’elle attend. La métropole l’y aidera. Elle est prête à faire un pas tout à fait significatif pour mettre au point, avec la Guyane, un véritable plan de développement. Ce plan, il ne pourra être que concerté et chacune des parties doit dès maintenant y réfléchir. C'est la responsabilité du Gouvernement de le proposer et de le mettre en oeuvre. Je sais qu'il en a la volonté et j’y veillerai.

Ce plan pourrait s’organiser autour de quatre grands volets : institutionnel, économique et social, régional, international et, notamment, européen.

Le volet institutionnel n’appelle pas une réforme du statut de la Guyane. Elle est un département et, sauf à ce que les Guyanais en décident autrement, elle le restera. Il faut en revanche exploiter davantage, bien davantage toute la souplesse qu’offre la Constitution, et notamment son article 73, qui a prévu la possibilité d’adapter aux réalités des départements d'Outre-mer, grâce à des mesures particulières, le régime législatif et l’organisation administrative. Cela est possible ; on ne l'a pas encore fait, il faut le faire. Et le faire sans tarder.

Le volet économique et social est certainement plus complexe à promouvoir. La richesse d’un pays, ce sont aussi, ce sont surtout ses femmes, ses hommes, sa jeunesse. C’est pourquoi la première de nos préoccupations doit être d’améliorer la formation et les compétences des femmes et des hommes de la Guyane, tout particulièrement celles des jeunes. Il faut leur assurer une bonne scolarisation, une bonne formation, des filières adaptées, elles ne le sont pas, qui soient également efficaces, qui leur donnent l’envie de réussir et les moyens de le faire. C'est ce que le Ministre de l'Education et de la Recherche est venu, avec le Ministre de l'Outre-mer, faire à l'occasion de ce voyage

Il faut aussi consacrer nos efforts à désenclaver et à aménager ce vaste territoire. Et cela, c’est une très grande ambition.

Cet essor de l’économie guyanaise doit s’appuyer sur l'important pôle de recherche que constituent à Cayenne des établissements aussi prestigieux que l’Institut Pasteur, l’IFREMER, l’ORSTOM ou le BRGM. Cet essor est lié au maintien d’une fiscalité encourageant l’investissement, qui constitue la juste compensation de certains handicaps. Il est lié également à un accès normal au crédit pour aider les Guyanais à valoriser les produits locaux et à mieux tirer parti du potentiel d'excellence technologique de leur territoire.

Pour mettre en valeur les richesses de la Guyane, il faut aussi ouvrir ce département sur son environnement et exploiter sa situation géographique unique, le faire connaître sur le continent américain, multiplier les échanges avec ses voisins, utiliser le rayonnement de la France, un rayonnement renforcé par l'américanité de la Guyane et par ses succès techniques.

La Guyane, c’est la France en Amérique ; la Guyane, c’est aussi l'Europe en Amérique, le seul pays qui soit à la fois équatorial et européen. Et cette double appartenance, qui fonde le caractère profondément original de votre département, lui vaut un statut privilégié au sein de l’Union européenne : quoi de plus naturel que d’avoir la volonté d'en tirer le meilleur parti ?

Mes Chers Compatriotes, le temps est venu où tous ceux qui sont dépositaires d'un savoir, d'une expérience, d'une compétence, d'un pouvoir, toutes celles et tous ceux qui représentent une force susceptible d'aider la Guyane à secouer ses entraves, doivent faire front ensemble.

Le temps est venu de montrer votre ambition, notre ambition commune pour la Guyane. Les conditions sont réunies, mais la réussite de la Guyane, votre réussite, ne pourra se faire sans que vous l’appuyiez de votre volonté, de votre audace, de votre travail, de votre foi en l’avenir. Cet avenir, c’est vous qui le bâtirez, vous qui en partagerez les fruits. C'est pour cela que vous devez en être, au premier chef, les acteurs.

Un poème évoque " la force des graines / Selon leur entêtement à mûrir... ". J'ai confiance en cette force, en votre force, en votre entêtement à réussir. J’ai confiance dans la valeur et le courage des femmes, des hommes et des jeunes de Guyane : dans les moments critiques, la France a toujours compté sur vous, elle n’a jamais été déçue. C’est pourquoi je suis sûr, mes chers compatriotes, que vous saurez aujourd’hui inventer l’avenir de la Guyane : vous avez, et permettez-moi de citer un autre beau poème :

" Toute la vérité à oser

Toute la justice à promouvoir

Tout l’amour à tenter

Tout le destin à supporter ."

Notre pays vous y aidera ; le gouvernement vous y aidera.

Pour ma part, c'est un pacte de confiance que je me propose de nouer avec vous, un pacte qui fera de moi le garant des engagements pris.

J’ai confiance. J’ai confiance en vous. Ayez, aussi, confiance en vous, confiance en la Guyane.

Vive la Guyane, vive la République et vive la France.





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