Discours de M. Jacques CHIRAC Président de la République devant la fédération des industries de Sao Paulo

Discours de M. Jacques CHIRAC Président de la République devant la fédération des industries de São Paulo.

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São Paulo - (Brésil) Jeudi 13 Mars 1997

Monsieur le Président de la République, cher Fernando Henrique,

Monsieur le Président de la Fédération des Industriels de Sao Paulo, que j'ai écouté et entendu avec beaucoup d'intérêt,

Messieurs les Ministres,

Monsieur le Gouverneur,

Monsieur le Maire,

Mesdames et Messieurs,

Mes chers amis,

Je suis heureux de pouvoir m'exprimer devant la puissante Fédération industrielle de l'Etat de Sao Paulo. Son dynamisme est à l'image de la nouvelle vitalité du Brésil : un pays qui, grâce à la vigueur de son économie, à la force de ses entrepreneurs, grâce aux avancées de sa technologie, connaît aujourd'hui une forte croissance et peut défendre fièrement son rang de très grande puissance économique mondiale.

Je suis heureux de m'exprimer à Sao Paulo, symbole de la force et de la puissance du Brésil d'aujourd'hui et de demain.

Je salue tout d'abord M. Carlos Eduardo Moreira Fereira, que je remercie de son invitation et de son accueil chaleureux. Mon salut, à travers lui, s'adresse également à tous les chefs d'entreprises brésiliens ici présents, à toutes les forces vives de ce grand et beau pays, à tous ceux, qui, par leur esprit d'initiative, par leur enthousiasme, contribuent chaque jour à une réussite plus grande de leur pays.

Je salue les entrepreneurs français présents ici, ou venus avec moi, en jouant la carte du Brésil, je le leur dis, ils jouent la bonne carte, la carte de l'avenir.

Je me réjouis enfin que le Président Fernando Henrique Cardoso ait bien voulu participer à cette rencontre, c'est un geste amical auquel je suis profondément sensible. Sa présence revêt à mes yeux valeur de symbole.

Symbole bien sûr de la tolérance et de la culture qu'il incarne. Symbole aussi de notre amitié personnelle, et vous savez, cher ami, l'estime, la très grande estime que je vous porte. Vous qui incarnez le Brésil démocratique ambitieux, moderne, grande puissance politique, économique et culturelle. Symbole aussi de l'amitié forte entre nos deux pays. Une amitié qui s'était un peu estompée ou qui ne s'était pas vraiment manifestée alors que nous faisions les uns et les autres un effort pour nous adapter au monde moderne ici comme en Europe et qui nous avait un peu détournés les uns des autres. Une amitié qui aujourd'hui justifie une retrouvaille, un renforcement important de nos relations. Une amitié qui plonge ses racines loin dans le passé, mais qui témoigne aussi de notre désir de faire désormais route ensemble. Symbole du redressement du Brésil dont vous êtes, Cher Président, l'artisan infatigable et clairvoyant.

Je voudrais saluer cette remarquable performance que constitue le redressement opéré par le Brésil.

Grâce au " plan Real ", vous êtes parvenus à juguler une inflation dont le taux était considérable, il y a encore quelques années à peine, et qui s'exerçait au détriment, bien sûr, des plus faibles.

Comme en Europe, il était indispensable de briser le cercle vicieux de l'inflation, qui ronge les revenus des plus modestes d'entre nous, qui frappe aussi de plein fouet les classes moyennes et qui pervertit le fonctionnement normal de l'économie. Il s'agit là sans doute, Cher Président, de l'un de vos acquis les plus importants et les plus précieux.

Grâce à la chute spectaculaire de l'inflation et à la stabilisation des changes, vous avez retrouvé le chemin d'une croissance soutenue et régulière, aux perspectives indiscutablement prometteuses. Tout simplement parce qu'il n'y a pas de croissance sans confiance et que vous avez rétabli la confiance à l'intérieur et à l'extérieur du Brésil.

Vous savez comme nous qu'il n'y a pas d'économie forte sans une monnaie stable et solide, qu'il n'y a pas d'économie saine lorsque la valeur de la production est mangée chaque jour par la hausse des prix.

Vous avez, Monsieur le Président, réussi à redresser l'économie du Brésil sans céder à la tentation toujours vive du repli sur soi - et que connaissent tous les pays - qu'a connu et que connaît la France. Car vous savez qu'aujourd'hui la clé du développement, la clé de la croissance, c'est l'ouverture sur le monde, même si la mondialisation doit être maîtrisée. C'est le choix qu'a fait la France. C'est le choix qu'a fait l'Europe. C'est le choix qu'a fait le Brésil.

Ce choix vous a donné un nouveau dynamisme. Ainsi le volume de votre commerce extérieur a doublé en six ans, je crois qu'il n'y a pas de précédent, et vous n'avez pas hésité à réduire considérablement les tarifs douaniers qui bridaient vos échanges. Votre intérêt est de poursuivre dans cette voie.

Le Brésil s'est ouvert aux capitaux privés extérieurs qui financent désormais une partie non négligeable de son développement et nourrissent sa croissance. L'économie brésilienne est ainsi plus moderne, plus dynamique, plus compétitive. Il ne faut pas s'étonner que le Brésil, en quelques années, se soit hissé au rang de huitième puissance économique du monde, il n'a pas, beaucoup s'en faut, terminé son chemin.

Vous avez décidé d'accompagner cette ouverture par un vaste mouvement de privatisations.

En se désengageant du secteur concurrentiel, étranger à ses missions traditionnelles, l'Etat, ici comme en France, dans la même période, retrouve des marges de manoeuvre. Ainsi peut-il mieux remplir ses tâches essentielles, au bénéfice du plus grand nombre, et notamment des plus démunis, je sais que c'est un de vos soucis principaux.

Les entreprises françaises, qui sont nombreuses aujourd'hui, ici, prennent d'ores et déjà une part active au nouvel élan de votre pays. Plus de 300 d'entre elles ont choisi de s'implanter chez vous. Elles emploient aujourd'hui plus de 100 000 salariés. Ceux-ci venant de France, qui s'est toujours plus investie en Europe qu'outre-mer, témoignent bien de la confiance forte que vous avez su inspirer à l'extérieur pour votre pays.

Je sais que ces entreprises trouvent un intérêt grandissant au développement d'un partenariat réciproque et bénéfique pour nos deux pays. Je sais que les projets ne manquent pas. Depuis deux jours, un certain nombre de chefs d'entreprise, petites, moyennes ou grandes, m'indiquent tous les projets qu'ils peuvent envisager de coopération, de partenariat, d'investissements ou d'échanges commerciaux avec votre pays. Je ne les citerai pas toutes naturellement, mais permettez-moi de mentionner Electricité de France, qui s'implante à Rio de Janeiro pour participer à la modernisation de votre service de l'électricité, où elle a une expérience, ou encore, le CCF, première banque étrangère au Brésil. Je suis fier que ce soit une banque française.

Le Brésil est définitivement sur la bonne voie, sous votre impulsion, Cher Président, il est sur la voie de l'expansion et de la croissance et compte tenu de son fantastique potentiel naturel, potentiel humain, tous les espoirs aujourd'hui lui sont permis et mal avisés, seraient ceux qui à l'extérieur sous-estimeraient l'importance et la force dans le monde de demain de votre beau pays.

Bien sûr, comme en France, les réformes engagées doivent être poursuivies. Rien n'est jamais acquis. La mondialisation des économies a profondément changé la donne. Rester à côté de ce puissant mouvement, serait se condamner à la marginalisation. La mondialisation constitue une formidable opportunité de progrès économique et donc social et de progrès humain par la croissance. Elle comporte cependant des risques, nous le savons, et je sais que vous y êtes sensibles, notamment le risque d'exclusion des hommes ou des femmes ou des pays dans le monde, risques que nous devons maîtriser.

Dans ce domaine aussi, Monsieur le Président, j'ai observé que nous avions une approche identique des choses et une volonté identique. Qu'il n'y ait pas sacrifice de l'homme au profit de l'économie mais avancée forte de l'économie au profit des hommes.

Mais si nous savons nous adapter et réformer ce qui doit impérativement l'être, nous préserverons les fondements de notre modèle social auquel nous sommes légitimement attachés.

Comme le Brésil, la France est aujourd'hui un pays ouvert sur le monde. Un Français sur quatre travaille pour l'exportation. La France est, aujourd'hui, le quatrième exportateur mondial. Le deuxième exportateur par tête d'habitants. Elle est aussi le deuxième exportateur mondial de services. Le deuxième exportateur mondial de produits agricoles. Le premier exportateur mondial de produits agricoles transformés. C'est dire quelle est sa capacité en matière de production de produits de qualité, en matière d'expertises dans le domaine des biens et des services. La valeur par habitant de ses exportations françaises est très sensiblement supérieure à la valeur par habitant des exportations des Etats-Unis ou du Japon.

Bien sûr, les Français se sont trop souvent limités à exporter en Europe. Curieusement d'ailleurs car s'est probablement l'un des marchés les plus difficiles et, de ce fait, ils ont un peu négligé le reste du monde. Je suis sensible au fait qu'aujourd'hui les entrepreneurs français, les PME, les grandes entreprises ont pris conscience du caractère vital pour leur activité, pour notre pays de l'exportation bien au-delà des frontières traditionnelles de leurs préoccupations.

La force intrinsèque de l'économie française et le choix de l'ouverture expliquent le dynamisme de notre investissement à l'étranger. En Europe, la France est le deuxième destinataire, parmi les Quinze pays de l'Union, des investissements extérieurs. En retour, les investisseurs français n'hésitent pas à se tourner vers les marchés étrangers surtout lorsqu'ils sont, comme au Brésil, particulièrement prometteurs. Le développement de ce partenariat croisé entre nos deux pays - la France a été l'année dernière le deuxième investisseur étranger au Brésil - est sans aucun doute, pour nous comme pour vous, un gage de prospérité.

Si l'économie française a su renforcer sa compétitivité, c'est d'abord parce qu'elle dispose, je crois qu'on peut le dire, d'une main-d'oeuvre de grande qualité, bien formée, qui possède un savoir inégalé dans de nombreux domaines. Ses prouesses technologiques le démontrent, elle n'a aucun complexe à l'égard d'aucun pays.

Je pense à la réussite d'Airbus. A celle du TGV. Je pense aussi à notre agriculture moderne et j'aurais l'occasion d'en reparler avec vous. Je pense à notre recherche.

Je pense aussi à la réussite d'Arianespace, grâce notamment à notre Centre de Kourou, car la France est le voisin du Brésil, elle partage d'ailleurs avec vous sa plus grande frontière, plus de 650 kilomètres. J'évoque l'espace, le Brésil n'hésite pas à faire appel aux services de cette société à qui, il a confié, avec succès, le lancement de tous ses satellites d'Embratel.

Aujourd'hui, il faut aller plus loin et je me réjouis que parmi les accords que nous avons signés, Monsieur le Président, que nos ministres ont signés, il y en ait un qui témoigne de notre volonté très forte de renforcer notre liaison, notre coopération, notre synergie dans le domaine spatial. Nos ambitions et les nôtres, vos compétences et les nôtres, justifient une plus grande association de nos efforts.

Aujourd'hui, la France a une ambition, comme le Brésil et c'est la même : renforcer ses atouts. Développer sa prospérité. Consolider sa cohésion sociale. Vous voyez que nos problèmes sont largement communs. Pour cela, la France doit s'adapter et se réformer, ce qu'elle n'a pas fait pendant trop longtemps. Elle doit d'abord remettre en ordre ses finances publiques, c'est-à-dire réduire ses déficits de façon à libérer ses forces vives, c'est-à-dire les énergies et les initiatives. Vous êtes confrontés au même problème.

Mais nous n'aurions certainement pas pu réussir le pari de l'ouverture sans le choix que nous avons fait d'ancrer notre pays dans la construction européenne, dans l'Union européenne.

Comme vous le savez sans doute, la France, au lendemain de deux terribles conflits dans ce siècle, résolue comme l'Allemagne à tirer les leçons de l'Histoire, a consacré tous ses efforts à la construction d'une Europe. L'objectif essentiel dès le départ était un objectif politique : implanter définitivement la paix et créer des conditions irréversibles contre toutes possibilités de guerre. Ce qui a entraîné la stabilité et en même temps nous avons constaté que cela avait favorisé la croissance.

Cette ambition nous a permis de bâtir une communauté d'Etats solide et unie, six au départ, quinze aujourd'hui, vingt-cinq demain, qui constitue désormais la première puissance économique mondiale, la première on ne le sait pas toujours. Cet approfondissement de l'Europe va être poursuivi avec ténacité encore pendant longtemps.

Nous sommes aujourd'hui sur le point de franchir une étape décisive : à partir du 1er janvier 1999, l'Union européenne disposera d'une monnaie unique, l'euro qui nous permettra la stabilité des échanges à l'intérieur d'un marché commun qui ne peut naturellement se satisfaire d'une pluralité de monnaies. L'euro nous offrira de nouvelles chances de croissance et conduira à une plus grande efficacité de nos politiques économiques.

Il s'agit là d'un nouveau témoignage de cette confiance dans le destin européen qui anime la France, qui anime ses quatorze partenaires et qui repose avant tout sur la relation privilégiée, il faut le dire, entre l'Allemagne et la France qui se sont affirmés dès le début comme le moteur amical et sympathique naturellement de cette grande ambition européenne qui n'était pas facile même si elle était nécessaire.

Vous aussi avez tenu à inscrire votre ouverture sur le monde dans un cadre plus large comme c'était indispensable, celui du Mercosul dont le Brésil, dont vous-même, Monsieur le Président, êtes l'un des moteurs. Ce grand marché, qui regroupe déjà plus de 200 millions d'habitants et crée tant de richesses, constitue, à n'en pas douter, un très puissant levier pour le développement de votre économie. Il confère au continent sud-américain une force nouvelle, facteur de vitalité et d'équilibre pour le commerce international.

C'est un régionalisme ouvert que vous construisez à juste titre. Vous avez voulu tisser des liens avec l'Union européenne, vous avez été l'un des inspirateurs de cette politique et nous voulons nouer un partenariat fructueux et équilibré avec vous en tournant résolument le dos à toutes tentations protectionnistes.

Nous sommes dans le même esprit et d'ailleurs confrontés aux mêmes difficultés et au même conservatisme. Nous les surmonterons naturellement.

La construction européenne et l'édification du Mercosul ne peuvent que contribuer à l'expansion du cadre multilatéral dans lequel s'épanouissent aujourd'hui les échanges mondiaux. Et chacun sait, qu'il s'agisse du Nord au Sud ou de l'Est à l'Ouest, que la richesse aujourd'hui dépend essentiellement des échanges.

Bien sûr, des différends peuvent surgir, bien sûr des intérêts peuvent s'opposer. Mais le dialogue, la concertation et l'arbitrage sont le meilleur moyen de régler les divergences, comme nous le constatons chaque jour au sein de nos propres ensembles régionaux.

L'existence d'un système multilatéral fort est un acquis précieux pour la croissance économique du monde. La France souhaite que ce système, au-delà des échanges de biens et de services, s'étende à de nouveaux domaines, tels que l'investissement ou les droits fondamentaux de la personne au travail.

Je me félicite que le MERCOSUL et l'Union européenne aient voulu resserrer les liens qui les unissent et entendent les resserrer sans cesse davantage. C'est dans la nature des choses et c'est notre intérêt commun.

Chacun de son côté, le MERCOSUL comme l'Europe peuvent contribuer à l'expansion du multilatéralisme. Pour cela, ils doivent unir leurs efforts. La conclusion, le 15 décembre 1995, de l'accord cadre de coopération économique et commerciale entre nos deux ensembles, constitue une étape qui a été fondamentale et qui sera suivie de bien d'autres.

Cet accord était le premier accord, accord historique liant l'Union européenne à une autre union douanière, qui doit nous permettre d'approfondir notre coopération dans le domaine commercial, le mouvement est d'ores et déjà lancé. Dans les autres domaines, il va s'engager et se poursuivra à son terme.

Le dialogue que nous avons noué favorisera un renforcement de nos échanges économiques qui sont déjà soutenus. l'Union européenne, ne l'oublions pas, est le premier fournisseur du Mercosul, le premier client du MERCOSUL, le premier investisseur dans le MERCOSUL, et d'ailleurs, plus généralement et de très loin, le premier donneur d'aide au développement à l'ensemble de l'Amérique latine.

L'Europe, l'Union européenne, est donc par définition - c'est une constatation - votre premier partenaire. Le développement de son économie, l'élargissement de l'Europe, qui passera de 350 à 500 millions d'habitants dans les dix ans qui viennent, imposera tout naturellement l'Union européenne comme un partenaire fondamental de l'ensemble de l'Amérique latine et tout particulièrement du MERCOSUL et, bien entendu, dans celui-ci, du premier des pays qui le constitue, c'est-à-dire le puissant Brésil..

Mon pays, la France, a l'ambition d'être votre partenaire privilégié au sein de l'Union européenne. Et nous pouvons encore accomplir de grands progrès.

La France n'est, à l'heure actuelle, que le sixième fournisseur du Brésil, il y a des efforts à faire, les entreprises françaises sont prêtes à jouer un rôle plus actif en partenariat avec les vôtres.

Le Brésil, de son côté, je le sais, souhaite renforcer sa présence en France. Et nous le souhaitons. Je vous lance à toutes et à tous représentant ici les forces vives de cette si puissante région de Sao Paulo, je vous lance une chaleureuse invitation à venir davantage en Europe et en France pour investir et pour vendre.

La France est prête à contribuer, plus qu'elle ne le fait déjà, au formidable effort de modernisation et de développement accompli dans votre pays.

Je pense au secteur de la distribution qui permet d'associer des grandes entreprises, comme Carrefour qui est déjà bien implanté chez vous avec quelques 35 grandes surfaces et des petites et moyennes entreprises, ce qui est nouveau et important car ces entreprises petites et moyennes sont essentielles pour la vitalité du tissu économique, pour la croissance, pour l'emploi, pour l'innovation, pour l'exportation. De ce point de vue, la France connaît un retard qu'elle entend bien combler en encourageant systématiquement, parce que c'est là un point essentiel, les petites et moyennes entreprises françaises à aller à l'extérieur conquérir les marchés et notamment dans un des marchés qui connaît la plus grande expansion potentielle, c'est-à-dire le vôtre.

Je pense aussi aux technologies de pointes qui doivent devenir le symbole de notre partenariat. Nous développons déjà une coopération industrielle concernant les hélicoptères, une coopération qui, je l'espère, doit s'intensifier. Notre coopération pourrait s'étendre au secteur aéronautique et spatial. Nous en avons parlé. C'est le cas aussi du secteur des télécommunications où la France est prête à participer au formidable essor attendu dans votre pays

Je pense aux concessions de services publics qui sont un des atouts, et des atouts d'excellence de la France. Nous pouvons aider le Brésil à moderniser son réseau de transports, son secteur énergétique, ses équipements urbains.

Je pense au secteur du tourisme, indiscutablement prometteur dans votre pays, où nos échanges sont appelés à se développer.

Je pense aussi à bien d'autres mais je ne voudrais pas dresser une longue liste. Mais je voudrais dire en revanche combien les perspectives qui s'ouvrent à nous, si nous savons les saisir par une bonne gestion au niveau des autorités publiques et par un vrai dynamisme économique au niveau des entrepreneurs, alors oui ces perspectives sont extraordinairement prometteuses. Il vous appartient désormais, chefs d'entreprise, brésiliens et français, de concrétiser les projets qui s'esquissent, de saisir les opportunités, d'intensifier les échanges entre le Brésil et la France. Car c'est d'abord de vous, entrepreneurs, que dépend ce renforcement de nos liens économiques, de nos échanges, de nos investissements, de la création de richesses qui permet d'assurer un meilleur emploi et d'assumer le progrès social.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs,

Nos liens sont anciens. Sur cette amitié, nous devons nouer une coopération confiante et renforcée, dans tous les domaines. Et c'est ça le message que le Président Cardoso et moi-même avons voulu hier en France et aujourd'hui au Brésil faire passer à tous nos entrepreneurs, à tous nos responsables, à tous nos intellectuels, à l'ensemble de nos deux peuples. La France, lors de sa présidence du G7, l'année dernière, a voulu développer avec le Brésil des échanges de vues sur tous les grands problèmes de demain et elle entend continuer.

Notre partenariat, je l'ai évoqué sous son aspect économique, sous son aspect commercial, financier, mais c'est un partenariat qui doit avoir une ambition beaucoup plus grande et qui est dans la nature des choses. Je le répète, le Brésil a la légitime ambition d'être une des premières puissances du monde sur le plan politique, sur le plan économique, sur le plan culturel. Le Brésil a les moyens d'assumer cette ambition. Il est légitime que notre partenariat au-delà de nos préoccupations économiques ou financières, soit également un partenariat politique. Tous les problèmes qui intéressent la planète, nous intéressent et d'une façon ou d'une autre nous y sommes partie prenante sur le plan moral ou sur le plan politique, sur le plan matériel.

Partenariat politique, mais aussi partenariat culturel et nous l'avons évoqué avec le Président Cardoso, partenariat culturel notamment pour faire face à l'un des grands problèmes auquel sont confrontés nos sociétés modernes qu'il s'agisse de l'Europe, de l'Union ou des pays d'Europe centrale, orientale ou la Russie, qu'il s'agisse des grands pays d'Asie, qu'il s'agisse des pays de l'Union européenne et aussi des pays d'Amérique latine ou d'Amérique du Nord.

Le grand défi auquel nous sommes confrontés c'est celui de l'éducation. Pendant très longtemps nos sociétés pouvaient progresser même avec une éducation insuffisante de leurs enfants. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, les sociétés modernes ne sont ouvertes et chaleureuses qu'à ceux qui ont l'éducation nécessaire pour pouvoir s'y insérer et s'y épanouir. Et de ce point de vue, nous avons tous, tout autour de la planète sans exception, et dans les mêmes conditions, un effort considérable à faire.

C'est pourquoi j'évoquais hier, avec le Président Cardoso et le Gouvernement brésilien, la nécessité au-delà de notre partenariat politique, de notre partenariat économique et commercial, un partenariat en matière d'éducation entre l'Union européenne et le MERCOSUL, entre l'Europe et l'ensemble de l'Amérique latine pour essayer ensemble de mieux relever les défis de demain.

Vous savez nos deux peuples sont si proches par la pensée et ont les mêmes racines, des racines latines qui nous donnent une vision commune de la société de l'homme, de ses droits, de ses libertés, du respect qu'on lui doit, qu'elles ont beaucoup à gagner à resserrer encore leurs liens. En vertu du vieux principe que l'union fait la force. Travailler davantage ensemble est une nécessité.

Je conclurai pour les entrepreneurs qui sont ici, c'est une nécessité notamment sur le plan de l'industrie, du commerce, des services, travailler davantage ensemble vous qui êtes, sur les deux rives de l'Atlantique, les bâtisseurs de la croissance et de la prospérité de demain.

Monsieur le Président de la République,

Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie.





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