Allocution du Président de la République lors de la cérémonie devant le monument du général José DE SAN MARTIN à Buenos Aires, Argentine.

Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de la cérémonie de dépôt de gerbe devant le monument du général Jose DE SAN MARTIN, en réponse à M. DI TELLA ministre des Relations extérieures.

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Buenos Aires, Argentine, le lundi 17 mars 1997

Monsieur le Ministre,

Cher Ami,

Permettez-moi d'abord de saluer chaleureusement les personnalités, ici, présentes et permettez-le moi, particulièrement, les jeunes argentins et français qui sont venus des écoles que je salue affectueusement et à qui je souhaite bonne chance.

Monsieur le Ministre, j'avais bien imaginé essayer de vous parler en espagnol, mais mes collaborateurs m'ont fait remarquer que vraisemblablement vous ne comprendriez pas. Je n'ai pas la même qualité que vous pour m'exprimer dans votre langue.

Je voudrais vous remercier pour cet accueil si chaleureux, à l'occasion de ce voyage, qui a, pour moi, une importance particulière. Certes, il a une vocation internationale mais, surtout, c'est le voyage du coeur.

A l'aube de ma visite dans votre pays, Monsieur le Ministre, j'ai souhaité rendre hommage au plus illustre héros de l'Argentine, votre père fondateur, le général de San Martin, que tant de liens ont rattaché à la France.

Bien sûr, dans ses premiers engagements militaires, aux côtés des armées espagnoles, le général San Martin a dû parfois combattre, notamment à la bataille de Baylen, les armées de la France. Au long de ces années, tantôt d’affrontements tantôt de proximité avec les troupes françaises - républicaines puis impériales -, le général de San Martin, comme beaucoup d’esprits de son temps, adhérera aux idéaux de la Révolution française. Et c'est riche de ces valeurs qu'il reviendra vers votre continent pour y gagner l'indépendance de l'Argentine et pour bâtir l'Etat argentin.

Puis, cette grande mission accomplie, cette mission historique, refusant le pouvoir politique qui lui était offert, il s'en retournera en Europe consacrer sa vie à l'éducation de sa fille.

Nous sommes particulièrement fiers qu'il ait, dans son exil volontaire de 21 ans, choisi la France. D'abord Grand-Bourg près de Paris, puis Boulogne-sur-Mer où il mourra en 1850.

J’ai souhaité, avant mon départ de France, qu’une gerbe soit déposée devant la statue du général de San Martin qui se trouve dans l’un des sites les plus prestigieux de Paris, près de notre Cité universitaire.

J'ai noté, avec fierté, que la statue équestre en face de laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, et qui représente magnifiquement votre "Libertador", est l'oeuvre d'un sculpteur français, Louis-Joseph Daumas. J'y vois le signe, un de plus, des liens étroits qui unissent nos deux pays et auxquels je souhaite, à l’occasion de ma visite, donner un nouvel et puissant élan.

C’est dire, Monsieur le Ministre, l’esprit dans lequel j'entreprends aujourd'hui, dans votre grand et beau pays, la dernière étape de mon voyage en Amérique du Sud. Malgré l'ancienneté de nos liens culturels, malgré l'importance de la communauté française et la présence massive de nos entreprises en Argentine, nos relations dans tous les domaines, politique, économique, social, culturel, ne sont pas encore à la hauteur des affinités profondes, de cette amitié qui, de tous temps, ont uni l’Argentine et la France. Je suis venu chez vous, Mesdames et Messieurs, renforcer avec votre pays une relation d’excellence, de confiance, d'amitié et d'affection.

Je vous remercie une nouvelle fois, Monsieur le Ministre, de votre accueil. Et si vous le voulez bien, je vais maintenant avoir l'honneur de rendre hommage au général José de San Martin, héros de l’Argentine, héros du monde.





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