Allocution du Président de la République à la communauté française de Shanghai.

Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à la communauté française de Shangaï.


Shangaï , samedi 17 mai 1997

Mes Chers compatriotes,
Cela fait vraiment plaisir dans cette ville si dynamique de voir une communauté française dont j'observe qu'elle est à la fois nombreuse, dont le Maire m'a dit qu'elle était d'une exceptionnelle qualité -peut-être voulait-il me faire un peu plaisir, mais je l'ai cru sur parole- et qui me paraît de surcroît, d'un regard rapide, particulièrement jeune, ce qui est également encourageant.


Je voudrais vous saluer très amicalement, vous dire toute mon estime et mon amitié. En mon nom, au nom des ministres qui sont là, au nom de mon épouse, en saluant notre Consul général qui a tout organisé et chacun sait que l'organisation c'est ce qu'il y a de plus difficile, notre Ambassadeur et Madame Morel qui font beaucoup pour l'image de la France en Chine et pour les relations de toute nature entre nos deux pays.
Je suis venu avec plaisir alors qu'il y avait longtemps qu'il n'y avait pas eu de visite d'Etat, depuis quatorze ans entre la Chine et la France. Je dois dire que j'ai été impressionné comme chacun peut l'être par les changements que j'ai observé dans ce pays, n'y étant pas revenu depuis déjà six ans. J'ai été aussi impressionné par la qualité et le nombre des Français qui ont décidé de jouer la carte de la Chine.
Tout à l'heure j'étais à l'inauguration, peut-être un certain nombre d'entre vous y était également, de cette exposition française, la plus importante, vous le savez, que la France ait jamais organisé. J'ai été impressionné par ce que j'ai vu, ce que nous avons montré, ce que nous avons de meilleur, au niveau de nos grandes entreprises, mais aussi, c'est également important, au niveau des petites et moyennes entreprises dynamiques, innovantes qui ont décidé de tenter leur chance, d'intégrer la Chine dans leur stratégie internationale et qui, j'en suis sûr, relèveront ce défi et gagneront le pari. En visitant cette exposition, j'étais fier d'être Français, fier de voir les participants chinois aux opérations de co-entreprise et de voir un grand nombre de chinois, de shanghaiens parlant français.


J'étais fier aussi de voir la qualité de ce que nous présentions, notamment des hautes technologies, de l'imagination, de l'innovation et heureux de voir le regard de ces hommes et de ces femmes qui défendaient les technologies françaises, la production française. C'était des regards clairs, visionnaires, déterminés, optimistes. Ce sont des qualités qui doivent être chevillées au corps quand on vit dans un pays comme celui-ci et que l'on doit y remonter par rapport à d'autres une pente qui reste tout de même rude.
Je m'efforce d'expliquer à nos partenaires chinois que la France n'est pas à sa place ici sur le plan des affaires, de la coopération, des investissements des échanges. Que la France est une des toutes premières puissances du monde économiquement la quatrième, mais aussi le quatrième exportateur, le quatrième importateur. Je ne cesse de le répéter, non pas parce que je n'ai rien d'autre à dire, mais simplement parce il faut que cela pénètre le coeur et les esprits, notamment de nos partenaires, qu'ils comprennent que la France, à ce titre, à fait la preuve de sa compétitivité, de sa capacité à surmonter les défis, à produire mieux que les autres ou que beaucoup d'autres en tous les cas.
A ce titre, la France devrait être un partenaire privilégiée pour un pays comme la Chine, le plus grand marché du monde, un marché qui se développe avec un taux de croissance tout à fait extraordinaire, notamment dans la région de Shanghaï.


Bien entendu, la relation politique est importante pour faciliter les autres dans une économie qui est de plus en plus une économie de marché, mais qui obéit à des règles également politique. C'est la raison pour laquelle, j'avais souhaité rétablir dans toute son ampleur la relation politique que le Général de Gaulle avait su créer en 1964 avec ce pays, dont il disait qu'il était plus vieux que l'histoire, qui se révèle aussi un pays extraordinairement jeune et dynamique, aujourd'hui, notamment ici.


Nous avons, le Président Jiang Zemin et moi signer une déclaration politique forte qui est clair, je pense, pour les temps qui viennent, une relation qui devrait être sans nuage sur le plan politique dans le respect, bien entendu, de nos convictions, de nos intérêts mutuels.


A partir de là, à partir aussi de notre connivence intellectuelle et culturelle, celle qui peut exister entre deux vieilles traditions, deux vieilles civilisations, deux vieilles cultures, peuvent se créer les éléments de nature à permettre une amélioration forte de nos relations économiques. Je le souhaite. Tout à l'heure, j'ai dit à ceux qui représentaient les entreprises françaises, petites, moyennes ou grandes combien je leur souhaitais de tout coeur le succès, la réussite. C'était vraiment quelque chose que je pensais au fond de moi même, parce que c'est votre intérêt de réussir puisque vous avez misé sur la Chine, mais c'est l'intérêt de la France d'être développée, de chercher la croissance là où elle est, de renforcer ses positions partout et toujours et dans tous les domaines, et d'abord dans le domaine économique et aussi d'ailleurs dans le domaine culturel. J'évoquais tout à l'heure avec le Maire de Shanghai un projet qui me tient à coeur et qui consisterait à créer ici dans cette cité la plus importante de la Chine, une des plus importantes du monde, un lycée franco-chinois, qui permettrait aux jeunes d'accéder aussi bien à l'université chinoise qu'à l'université française, et qui serait un élément supplémentaire, un lien supplémentaire entre nos deux pays, un lien légitime, un lien naturel.

J'ai également été frappé par l'évolution de l'intérêt que portent notamment les chefs d'entreprises français, plus généralement d'ailleurs nos compatriotes, à cette relation franco-chinoise. J'ai observé que l'on aurait pu avoir beaucoup plus de 300 entreprises, on a été simplement limité par la place, présentes à cette exposition. Lorsque j'ai indiqué que je partais, le nombre de chefs d'entreprises, tous ceux qui dirigent en France les principales entreprises, mais aussi un nombre important de ceux qui représentent ce ferment d'innovation et de production que sont les petites et moyennes entreprises, j'ai été frappé par le nombre de celles et de ceux qui souhaitaient, ou qui m'ont fait savoir qu'ils voulaient m'accompagner. Il y a quelques années, cela ne se serait pas passé de cette façon là. Il y a vraiment un intérêt croissant qui se manifeste dans notre pays. Alors, vous êtes, vous qui avez compris plus tôt que les autres et qui vous êtes trouvés dans la situation d'être des pionniers, vous êtes un peu le fer de lance, vous la communauté française en Chine, mais tout particulièrement les quelques 600 ou 700 Français qui vivent et travaillent à Shanghai, dans cette région.

Vous êtes le fer de lance de la présence française. Alors, je souhaite naturellement que vous y réussissiez brillamment, je ne doute pas que vous en avez les qualités, la compétence, l'enthousiasme, et je souhaite que tout ceci permette à la France d'améliorer sans cesse son esprit de conquête, sa volonté de se battre, sa volonté de gagner, et vous êtes exemplaires de cette volonté. Alors, je voudrais vous dire à chacune et à chacun d'entre vous mes sentiments de soutien, naturellement, mes sentiments aussi de reconnaissance et puis mes sentiments d'amitié pour une réussite et un épanouissement, à la fois personnel et professionnel, à Shanghai ou en Chine.

Je vous remercie.






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