Allocution du Président de la République à l'occasion de l'inauguration du musée des Beaux-Arts de Lille.

Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de l'inauguration du musée des Beaux-Arts de Lille.

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Lille, Nord, le samedi 7 juin 1997

Monsieur le Premier Ministre, Maire de Lille, Mesdames les Ministres, Madame le Président du Conseil régional, Monsieur le Président du Conseil général, Monsieur le Conservateur général, admirable, intarissable, Mesdames et Messieurs,

Je voudrais tout d'abord, Monsieur le Maire, vous remercier de votre invitation à partager avec vous ce moment particulièrement chaleureux, émouvant et fascinant et vous remercier aussi de votre accueil.

Tout au long de cette journée, j'ai rencontré les Lillois et leurs élus. J'ai visité, avec vous, Monsieur le Premier ministre, quelques-uns des grands équipements de votre superbe cité - l'hôpital Jeanne de Flandre, la faculté de médecine, et maintenant ce magnifique, ce somptueux musée des Beaux-Arts - qui font de votre ville une cité moderne, qui entre avec beaucoup de dynamisme et de détermination à la fois dans le XXIe siècle et dans l'Europe.

Et quel meilleur symbole, de votre vocation européenne, Monsieur le Maire, mais aussi de votre vocation de grande métropole régionale et nationale que ce musée totalement réhabilité ?

Il était déjà le premier musée de France, après le Louvre, par sa taille et par la richesse de ses collections. Désormais, agrandi, rénové, ambitieux dans ses projets culturels et scientifiques, comme dans sa volonté d'attirer le public le plus large, il le sera davantage encore.

La naissance ou la renaissance d'un musée est toujours un moment très fort dans la vie de la cité et dans son histoire. Chaque musée est un passeur. Un lieu de mémoire et d'avenir. Un pont entre la création d'hier et celle d'aujourd'hui. Un espace de vie, de rencontre, de dialogue, d'ouverture sur d'autres valeurs, d'autres cultures, d'autres civilisations, d'autres hommes. Un lieu où s'acquièrent la connaissance mais aussi le goût du beau. Un lieu de " révélations " au sens que donnait André MALRAUX à ce mot. Un lieu où chacun peut rêver.

Ce musée, Monsieur le Maire, nous venons de le visiter ensemble. Il est l'exemple même de ce que doit être un grand musée moderne.

Il est exemplaire aussi de notre idéal de démocratie culturelle et je suis heureux de le dire devant le ministre de la Culture. Exemplaire de notre volonté de donner à chacun les clefs de notre patrimoine artistique. Exemplaire de notre volonté de permettre à chacun d'accéder à l'émotion et à la création.

C'est cette idée qui a présidé à la modernisation et à la réorganisation de ce musée. Il ne s'agit plus seulement de présenter l'Histoire, les grandes époques et les grands courants de l'art, les grands créateurs ; il s'agit aussi d'éveiller à la sensibilité artistique et aussi au plaisir de créer.

Voilà pourquoi, à côté des chefs-d'oeuvres du passé, remarquablement présentés, mis en valeur, des ateliers pédagogiques permettront, m'a-t-on dit, aux plus jeunes, dans le cadre scolaire notamment, de s'initier à une pratique artistique et de la développer. Cette approche, je ne peux qu'y être sensible et l'encourager partout. Vous savez, Monsieur le Premier Ministre, combien me tient à coeur l'accès de tous à la culture et à la création, qui est une condition essentielle de l'égalité des chances et de l'épanouissement personnel.

Enfin, cette réalisation est exemplaire de ce partenariat culturel entre l'Etat et les collectivités locales, un partenariat nécessaire et que pour ma part j'appelle de mes voeux.

Aujourd'hui, s'il revient naturellement à l'Etat de donner l'impulsion à une politique culturelle, il revient aux collectivités locales, aux communes, aux départements, aux régions, de la faire vivre sur le terrain. Ce sont les collectivités locales qui connaissent le mieux les attentes et les besoins de nos concitoyens. Ce sont elles qui connaissent le mieux les richesses architecturales et artistiques de nos régions. Ce sont elles qui peuvent le mieux développer un projet culturel cohérent, en accord avec l'urbanisme, la vie locale et le développement des infrastructures. Ce sont elles d'ailleurs qui financent désormais l'essentiel des actions culturelles dans notre pays.

Ce qui s'est passé, ici où l'Etat, la ville, le Conseil général et le Conseil régional, le musée des Beaux-Arts de Lille et l'ensemble des musées et des établissements culturels de la région, où les opérateurs publics et les entreprises mécènes ont su travailler la main dans la main, doit s'étendre, et inspirer celles et ceux qui ont en charge la politique culturelle en France. Madame le Ministre, c'est ma conviction mais je crois que vous la partagez.

J'adresse un grand bravo à toutes celles et tous ceux qui ont, à un titre ou un autre, apporté leur concours à la rénovation de ce magnifique établissement. Je salue tout particulièrement notre hôte, Monsieur BREJON de LAVERGNÉE, conservateur général du musée des Beaux-Arts de Lille, qui a beaucoup fait, beaucoup donné de son temps et de son énergie, pour qu'aboutisse ce projet. Je tiens à exprimer également toute mon admiration à l'ensemble de ses collaboratrices et de ses collaborateurs. Je voudrais enfin féliciter les architectes, Messieurs Jean-Marc IBOS et Myrto VITART, qui ont conçu et mené de main de maître - je crois que le mot n'est pas excessif - la rénovation de ce musée des Beaux-Arts de Lille auquel je suis heureux, Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Maire, de souhaiter, ce dont je ne doute pas, un très, très grand succès.





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