Allocution du Président de la République à l'occasion du déjeuner offert en l'honneur des membres du Forum de dialogue franco-japonais.

Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion du déjeuner offert en l'honneur des membres du Forum de dialogue franco-japonais

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Palais de l'Elysée, le samedi 12 juillet 1997

Messieurs les Premier ministres,

Monsieur le Ministre,

Monsieur l'Ambassadeur,

Mesdames et Messieurs,

C'est avec beaucoup de plaisir que je vous accueille dans ce Palais de l'Elysée où vous êtes les bienvenus, au terme de cette seconde réunion du Forum de dialogue franco-japonais, placé sous la co-présidence de MM. Yasuhiro NAKASONE et Raymond BARRE.

Vous savez le prix que j'attache à l'amitié franco-japonaise, dont j'ai fait l'une des priorités de l'action extérieure de la France, et notamment à votre enceinte, dont M. MURAYAMA, alors Premier ministre du Japon, et moi-même avons décidé la création, il y a maintenant deux ans. Il nous paraissait essentiel qu'au-delà des relations denses et confiantes nouées par nos gouvernements, un dialogue s'engage avec la même intensité entre des membres éminents de la société civile. Pour que Japonais et Français prennent l'habitude de réfléchir et de travailler ensemble. Pour que grandisse entre eux la confiance, et que naisse une solidarité nouvelle.

C'est à cette vision d'un avenir partagé que répond votre Forum. L'occasion pour nos hommes d'affaires, nos universitaires, nos chercheurs et nos créateurs de se rencontrer, de nourrir notre amitié d'idées et de projets, d'y sensibiliser à leur tour d'autres grands acteurs de la vie économique, sociale et culturelle, au Japon comme en France.

Après seulement deux années d'existence, votre enceinte a montré combien elle est précieuse au dialogue franco-japonais.

Déjà, lors de votre première session, vous aviez sensiblement enrichi le programme des "20 actions pour l'an 2000" que le Premier ministre Ryutaro HASHIMOTO et moi-même avons signé cet automne, à l'occasion de ma visite d'Etat au Japon.

A Lyon, vous avez poursuivi votre réflexion prospective. En vous interrogeant sur les leçons à tirer, pour l'avenir, du siècle qui s'achève, vous avez dégagé de fortes idées dont je souhaite qu'elles connaissent la diffusion et le développement qu'elles méritent. Vous avez également ouvert de nouvelles perspectives à notre coopération. Je m'emploierai, Mesdames et Messieurs, à leur donner toute leur ampleur.

A l'heure de la mondialisation, au moment où s'affirme un monde multipolaire, le Japon et la France doivent, plus que jamais, s'entendre, envisager l'avenir ensemble et agir de concert, dans tous les domaines.

Vous avez ainsi proposé que se noue une coopération ambitieuse en matière de recherche. Pour nos deux pays, l'un et l'autre à la pointe de la technologie et de la science, et donc si complémentaires, cette coopération s'annonce pleine de promesses.

Vous avez également plaidé pour un accroissement de la coopération franco-japonaise en pays-tiers. Je ne peux qu'appuyer votre démarche. Le Japon et la France, qui viennent au tout premier rang des donateurs de l'aide publique, contribueront d'autant plus efficacement au développement des pays les plus pauvres qu'ils le feront ensemble. C'est le sens des premiers projets conjoints menés au Cambodge et en Afrique. C'est le sens de la lettre que M. HASHIMOTO et moi-même avons adressée en novembre dernier à nos partenaires du G8, en faveur du maintien de flux substantiels d'aide au développement.

Le Japon et la France, puissances politiques majeures, doivent aussi travailler ensemble en faveur de la paix. C'est le sens de la démarche commune entreprise au Cambodge par des émissaires japonais et français, au lendemain du Sommet de DENVER, démarche de paix poursuivie depuis.

Enfin, vous avez mis l'accent sur les échanges entre nos jeunesses. Ce sujet, je l'ai évoqué à l'université Keio, lors de ma visite au Japon. Il me tient à coeur. c'est ainsi, en développant les relations entre nos établissements d'enseignement et de recherche, entre nos étudiants, entre nos jeunes travailleurs, en organisant des stages, en multipliant les séjours, en favorisant l'apprentissage et la connaissance réciproques de nos langues et de nos civilisations, que nous bâtirons, entre le Japon et la France, un véritable partenariat, dans le respect de la culture et de l'identité de chacun. Et quelle meilleure occasion de se rencontrer, de mieux se connaître, de se familiariser l'un avec l'autre, d'enraciner notre amitié que cette "Année du Japon en France" que Son Altesse Impériale, la Princesse SAYAKO et moi-même avons inaugurée il y a deux mois, et à laquelle succédera, en 1998, "l'Année de la France au Japon".

Il reste maintenant au Forum à accroître l'influence qu'il peut avoir sur les élites de nos deux pays. Je ne doute pas que chacun d'entre vous, dans son domaine, aura à coeur de souligner la nécessité de renforcer le partenariat franco-japonais. Je souhaite que vous serviez de pont entre nos deux pays et que vous puissiez vous faire les messagers de cette nouvelle coopération. Le Forum de dialogue doit désormais pouvoir contribuer à rythmer les grandes étapes du rapprochement entre nos deux pays.

C'est à Tokyo que se réunira, l'an prochain, votre Forum. D'ici là, n'en doutons pas, la coopération franco-japonaise aura encore accompli de nouveaux progrès, enregistré de nouveaux succès.

Notamment grâce à vous, Mesdames et Messieurs, qui avez à coeur, dans vos secteurs d'activité respectifs, de faire vivre et grandir notre amitié, grâce à votre engagement personnel, grâce à votre foi dans notre avenir partagé. Aujourd'hui, je tenais à vous en remercier.





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