Allocution du Président de la République lors de la remise du prix Georges BENDRIHEM 1997 de la meilleure photographie politique de l'année.

Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de la remise du prix Georges BENDRIHEM 1997 de la meilleure photographie politique de l'année.

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Palais de l'Elysée, le mercredi 10 décembre 1997

Madame,

Cher Maître,

Mesdames et Messieurs,

Nous voici donc réunis pour la deuxième année consécutive, afin de remettre ensemble le Prix " Georges BENDRIHEM ", prix de la meilleure photographie politique. Un Prix qui n'en est encore qu'à ses débuts mais qui s'impose déjà comme l'un des grands rendez-vous de la profession de reporter-photographe. J'en suis particulièrement heureux.

J'en suis heureux, Chère Amie, car pour nous tous qui avons connu votre époux et qui l'estimions, ce moment émouvant est l'occasion de nous retrouver pour nous souvenir du très grand photographe et aussi de l'homme d'esprit et de coeur qu'était Georges BENDRIHEM.

Votre époux nous a quittés, il y a deux ans. Nous ne l'avons pas oublié.

Quand on parcourt ensemble, l'un à côté de l'autre, des milliers de kilomètres, comme Georges BENDRIHEM et moi l'avons fait, on apprend naturellement à se connaître et même à bien se connaître. C'est une sorte de complicité qui se noue dans ces moments-là et je garde de lui des souvenirs forts.

Je garde aussi l'image d'un grand professionnel. Pour un photographe, couvrir une campagne électorale, un déplacement, un voyage officiel, c'est un exercice difficile, je dirais même, souvent ingrat et de plus fatiguant. Il doit constamment donner le meilleur de lui-même. Pris dans un mouvement qui ne s'arrête jamais, il doit avoir l'oeil à tout et surtout le sens de l'expression saisie au vol. Et Georges BENDRIHEM avait ce talent, il avait cette passion pour son métier et aussi cet instinct puissant qui est évidement essentiel chez un reporter-photographe.

Voilà pourquoi Georges BENDRIHEM a si fortement marqué le métier qui était le sien, pourquoi il est un exemple, pourquoi son travail et son éthique sont une référence. Il avait consacré toute sa vie à la photographie. Il lui a donné sa vie.

Pour ses confrères, pour ses amis, sa carrière -plus de trente années au service de la photographie- ne pouvait s'arrêter là ! Ils ont voulu lui rendre hommage. Ils ont souhaité que l'exigence, la solidarité qui l'animaient, cette haute idée qu'il se faisait du métier de reporter-photographe, continuent d'inspirer sa profession. C'est tout le sens de ce Prix " Georges BENDRIHEM " qui a été voulu, à la fois, par son épouse et par l'Agence France-Presse, qu'elles en soient remerciées, et qui offre leur chance à de jeunes photographes.

En un an, le Prix " Georges BENDRIHEM " a grandi. Il a gagné en audience et d'ailleurs il mobilise désormais le soutien de quelques grandes entreprises.

Profitant de cette belle renommée nous saluons aujourd'hui deux autres prix.

Trois clichés sont donc à l'honneur. Tous les trois ont en commun d'évoquer ces instants de campagne, dont je viens de parler. Et tous les trois ont pris le parti de l'humour. J'ai comme une impression, Chère amie, qu'ils auraient plu à Georges BENDRIHEM.

C'est d'abord Thierry BORDAS, jeune photographe de 33 ans, reporter à la Dépêche du Midi, et qui voit ainsi son talent reconnu et je le félicite.

Et c'est un récidiviste, déjà lauréat l'an dernier, Joël SAGET, reporter-photographe à l'Agence France Presse, il est de la famille, et qui voit son talent confirmé, je l'en félicite également..

Quant au Prix "Georges BENDRIHEM", il revient à Gabriel BOUYS qui est, lui aussi, un jeune photographe de l'Agence France Presse.

C'est un choix peut-être un peu particulier. Oui, bien que venant juste d'arriver, je l'ai tout de même vu. Et on peut imaginer qu'il y avait quelques malices chez les membres du jury qui ont désigné cette photo comme la photo lauréate.

En tous les cas, bravo. C'est une excellente photo où affleure, d'ailleurs, une certaine prédilection pour le sport et les reportages sportifs. J'ai parlé tout à l'heure d'instinct à propos des photographes qui doivent suivre une campagne électorale. C'est la même chose pour les reportages sportifs où l'on doit savoir saisir l'instant d'émotion pure qui va immortaliser l'exploit. C'est incontestable, vous avez ce talent, vous avez cet instinct. Et ils vous ont d'ailleurs valu en 1990 le Prix " MARTINI " de la photographie sportive, vous étiez alors tout jeune.

Gabriel BOUYS, vous étiez un reporter-photographe sportif connu et reconnu, vous entrez aujourd'hui parmi les grands de la photographie politique. Je suis donc très heureux, d'abord de vous féliciter, bien entendu et de vous remettre, avec ces compliments, le trophée du Prix " Georges BENDRIHEM " 1997 de la meilleure photographie politique, bravo.