Déclarations du Président de la République et du Président ARAFAT.

Déclarations de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, et du Président ARAFAT.

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Palais de l'Elysée, le vendredi 4 octobre 1996

LE PRÉSIDENT - Le Président ARAFAT est venu me donner son sentiment sur la réunion de Washington. Je voudrais dire d'abord que je considère que le Président CLINTON a eu raison de provoquer cette rencontre entre le Président ARAFAT et le Premier Ministre NETANYAOU.

En période de crise, il faut parler. Mais il ne suffit pas de parler, il faut également des actes forts. Je comprends parfaitement, naturellement, les soucis de sécurité d'Israël, mais la sécurité ne peut pas être garantie par la force. Si les accords passés ne sont pas respectés, il n'y aura pas de paix, et s'il n'y a pas de paix, il n'y aura pas de sécurité.

Il est donc essentiel de reprendre le processus de paix, sur la base des engagements pris et selon des modalités qui peuvent naturellement être appréciées à l'occasion des réunions entre les parties. Je souhaite donc que la prochaine réunion qui aura lieu à Erez permette d'engager un processus de reprise du processus de paix. C'est ce que j'ai dit au Président ARAFAT, c'est ce que je veux dire tout à l'heure à M. NETANYAOU : la France, dans cette affaire, a pour seule ambition de soutenir la paix.

M. ARAFAT - Je voudrais remercier le Président de la République de m'avoir offert l'opportunité de cet entretien.

Il m'a déjà dit auparavant : lorsque vous avez des problèmes, contactez donc le Docteur CHIRAC. Et c'est pour cela que de temps à autres, quand il y a des épreuves de ce genre, je contacte le Docteur CHIRAC. Je suis heureux de le rencontrer aujourd'hui, après la réunion qui s'est faite sous la houlette du Président CLINTON.

Et j'ai expliqué à Son Excellence le Président et Docteur CHIRAC tous les dossiers que nous avions discutés avec M. NETANYAOU. Et je voudrais répéter devant vous ce que j'ai dit là-bas : je ne demande pas l'impossible. Je demande l'application des accords passés avec eux, qui ne sont pas des accords bilatéraux, mais des accords internationaux. Ce sont ces accords là qui pourront consolider les assises de la paix au Moyen-Orient. Comme Son Excellence le Président et Docteur CHIRAC vient de le dire : la sécurité c'est la paix. Il n'y a pas de sécurité sans paix.

Et c'est pour cela que je demande à Son Excellence le Président de la République qui se rend demain à la réunion de l'Union Européenne de bien vouloir transmettre ce message aux Européens. Nous revendiquons un rôle européen effectif dans la consolidation du processus de paix au Proche-Orient, et une présence européenne également dans les futures réunions avec les Israéliens, la première réunion se tenant dimanche. Car c'est là une question importante de nature à donner une impulsion au processus de paix. La paix n'est pas seulement un besoin palestinien, la paix est également un besoin israélien. C'est également une exigence arabe, c'est également une exigence internationale. Je crois que nous pouvons faire face à l'avenir pour leurs enfants et pour les nôtres.

Je vous remercie encore, merci le Président de la République, Docteur CHIRAC, pour avoir permis de m'exprimer. Et je répète devant vous, devant tout le monde que nous nous sentons engagés par le processus de paix.

Merci beaucoup. Mille mercis.





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