Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de la réception du bureau du Sénat.

Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de la réception du bureau du Sénat

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Palais de l'Elysée, Paris le mercredi 8 novembre 1995

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs,

Merci de la visite que vous avez bien voulu me rendre, à laquelle je suis sensible, traditionnelle, mais cordiale.

Je connais le Sénat depuis longtemps. Lorsque je suis entré au gouvernement, les relations entre celui-ci et la Haute Assemblée n'étaient pas tout à fait ce qu'elles sont aujourd'hui, c'est un euphémisme. Il n'y avait qu'un seul ministre qui était autorisé par le gouvernement à assister au débat du Sénat, et à défendre la position du gouvernement, c'était le plus jeune, et c'était moi, ce qui m'a conduit à nouer avec le Sénat et les sénateurs des relations ; car je me suis vite aperçu de l'importance que cette assemblée pouvait et devait avoir dans la Nation.

Ensuite, naturellement, les choses ont beaucoup évolué. Et je me permets de vous rappeler, Monsieur le Président, que je suis l'un des Premiers ministres qui a toujours eu soin de présenter au Sénat la déclaration de politique générale du nouveau gouvernement, considérant qu'il était naturel et légitime que le Sénat se prononce de ce point de vue, également, même si la loi constitutionnelle ne l'y obligeait pas.

Ceci pour vous dire, que votre souci de travailler dans la sérénité et de façon efficace est un souci que je partage sans réserve. Vous avez raison de dire que le Sénat est une grande Assemblée dont l'histoire récente a démontré l'importance politique dans notre pays et dont la sagesse n'est plus à souligner, dont l'apport législatif est devenu fort important, et qui représente une autre face de la légitimité nationale. Vous l'avez dit à juste titre, si notre Assemblée nationale représente légitimement l'ensemble de la population, une Nation c'est aussi un territoire, et le Sénat représente le territoire qui pourrait être oublié sans cela, et introduit ainsi dans la réflexion politique nationale cette dimension essentielle à l'équilibre d'un grand pays qui est celle de son espace, qu'il soit ou qu'il ne soit pas habité.

Alors, je voudrais simplement rendre hommage à ce travail remarquable fait par la Haute Assemblée depuis longtemps. Je voudrais aussi rendre hommage à la modernisation et à l'actualisation de ses méthodes de travail, qui au fil de ces toutes dernières années, se sont modernisées. Je vois que votre nouveau règlement est déjà prêt. Je souhaite que la relation avec le Gouvernement pour que le travail du Sénat soit efficace, soit une bonne relation, je n'en doute pas, et je sais que s'agissant de la défense des intérêts généraux de notre pays, le Sénat aura et gardera la place éminente qui est la sienne.

C'est pourquoi je voulais vous dire tout le respect que je porte au travail de votre Assemblée, Monsieur le Président, à chacune et à chacun de ses membres, toute cette estime que l'on peut porter à celles et à ceux qui avec beaucoup d'intelligence ont au fil des ans pris toute la place qui devait être la leur dans l'élaboration de la loi, de la législation française, et je souhaite que nous puissions conserver ces rapports excellents qui sont les nôtres, avec vous-même Monsieur le président, avec le bureau du Sénat, avec l'ensemble des sénateurs pour ce qui est en cause entre la France et nous, c'est-à-dire conduire les affaires des Français, le mieux possible, et pour cela je sais que l'on peut compter sur le Sénat.

Je vous en remercie, Monsieur le Président.





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