Préface de M. Jacques CHIRAC, Président de la République.

Préface de M. Jacques CHIRAC, Président de la République.

Imprimer

1

Une force vive en marche

La disparition de Jean Paquet a laissé un grand vide et c'est avec tristesse que j'évoque sa mémoire. Il était le combattant inlassable d'une certaine idée de la France travailleuse, entreprenante et équilibrée. Son intégrité, sa ténacité, sa haute compétence et son dévouement infatigable faisaient de lui un homme unanimement respecté. Ses qualités intellectuelles et son autorité morale s'imposaient naturellement. Dans tous les organismes professionnels qu'il a présidés, il aura donné, pour soutenir les métiers, le meilleur de lui-meme.

Jean Paquet voulait défendre l'artisanat français. Il s'y est attaché avec passion. Il a été de tous les débats, de toutes les négociations menées, dans les domaines les plus variés, entre les professionnels et les pouvoirs publics. La plupart des mesures importantes prises en faveur de l'artisanat ont eu pour origine sa réflexion et sa détermination.

Son souci était de travailler à la cohésion des métiers de l'artisanat et ses amis, boulangers, syndicalistes, artisans, appréciaient la connaissance qu'il avait de leurs problèmes, la sûreté de ses jugements, sa très grande courtoisie. Et rien ne donnait plus d'autorité à ses propositions, à ses avis, à ses décisions que l'exigence dont il faisait preuve à l'égard de lui-meme.

C'était une homme tourné vers l'avenir.

A la jeunesse allait toute son attention. Il n'avait de cesse de rendre à l'apprentissage ses lettres de noblesse. Il parlait avec émotion de ce moment privilégié entre maître et apprenti qui permet aux hommes et aux femmes de transmettre leur savoir-faire, leur amour du métier et le respect de ces valeurs " sans lesquelles, écrivait-il la vie ne société devient la loi du plus puissant, et où l'avenir pour les plus démunis devient non plus espérance, mais obsession ".

C'était une âme solide et forte qui avait foi en l'homme et en sa dignité. Cette foi, Jean Paquet l'avait exprimée dans un ouvrage " L'Artisanat, valeur d'avenir ", où il nous disait les raisons de son combat et son espoir.

Pour lui, l'artisanat devait redevenir une valeur sûre dans notre lutte pour l'emploi. Il avait raison et je n'en mesure que plus aujourd'hui combien nous manque ce grand serviteur de l'artisanat français qui fut pour moi un conseiller exceptionnel et aussi un ami pour lequel j'avais estime et affection.

Jean Paquet était véritablement " une force vive en marche ", selon la belle expression de Saint-Exupéry. Et ce sont bien de telles forces dont la France a besoin pour affronter les défis d'aujourd'hui.

Il fut l'artisan d'une certaine idée de la France, exigeante et généreuse.

Jacques CHIRAC





.
dépêches AFPD3 rss bottomD4 | Dernière version de cette page : 2007-03-01 | Ecrire au webmestre | Informations légales et éditoriales | Accessibilité