Discours de M. Jacques CHIRAC Président de la République: Remise du prix Louise MICHEL du Centre d'études politiques et de société à M. Rafic HARIRI Président du Conseil des ministres du Liban.

Discours de M. Jacques CHIRAC Président de la République, à l'occasion de la remise du prix Louise MICHEL du Centre d'études politiques et de société à M. Rafic HARIRI Président du Conseil des ministres du Liban.

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Palais de l'Elysée , Paris le lundi 18 décembre 1995.


Madame la présidente,

Monsieur le président du conseil des ministres du Liban et cher ami,

Messieurs les ministres,

Messieurs les ambassadeurs,

Mesdames,

Messieurs,

Je vous souhaite la plus cordiale des bienvenues dans ces salons. Je suis heureux d'accueillir aujourd'hui la remise du prix Louise Michel du Centre d'études politiques et de société. Un prix dont le prestige international doit beaucoup, il faut le dire, à la qualité de sa présidente, Madame Jeannette Brutelle-Duba.

Je souhaite, Madame la présidente, vous rendre hommage. Je sais ce que vous doit notre vie politique nationale, quel précieux forum aura constitué, depuis plus de trente ans et pour des générations de dirigeants politiques votre CEPS.

Le prix Louise Michel, que j'ai moi-même eu, vous l'avez rappelé, le privilège de recevoir en 1986, distingue une personnalité politique qui a notamment marqué l'année. Ce prix aura ainsi récompensé, au long de son histoire, de nombreuses hautes personnalités tant françaises qu'européennes ou africaines. Il va cette année à notre ami le président Rafic Hariri, président du conseil des ministres du Liban. C'est vous dire que j'éprouve un plaisir tout particulier à ce que cette cérémonie se déroule ici, au Palais de l'Elysée.

Je suis heureux de voir récompensé, aujourd'hui et pour la première fois, un homme d'Etat, appartenant à un pays si cher à mon coeur et au coeur de tous les Français : le Liban.

Cher ami, cette brillante assistance, la présence de vos proches, de votre épouse à qui je dis mes respectueux et affectueux hommages, de votre famille, à qui je dis toute mon affection et mon amitié, de vos collaborateurs, de vos amis français et libanais, des membres aussi du corps diplomatique arabe ou africain, tout cela est un hommage à votre action exemplaire en faveur du Liban. Ce prix, et nous tous ici, témoignons de ce que le Liban a su accomplir, sous votre autorité, au lendemain de tant d'années d'épreuves.

Depuis trois ans, Monsieur le Premier ministre, sous votre infatigable impulsion, votre pays, meurtri par 18 ans de guerre, a entrepris, avec courage, avec détermination et avec succès, sa reconstruction.

Il a su se rassembler autour d'une ambition commune, renouer le dialogue entre communautés naguère déchirées, redevenir, avec sa capitale surgie des ruines, ce qu'il était avant guerre : un pôle de rayonnement économique, commercial et financier ; un carrefour des civilisations et des cultures ; un havre de démocratie, de stabilité et de prospérité dans cette région du monde.

En trois ans, Monsieur le Premier ministre, que de chemin parcouru pour atteindre cet objectif, que de difficultés surmontées : les infrastructures du Liban sont désormais en voie de restauration et de modernisation ; vous avez engagé la reconstruction du centre de Beyrouth, c'était si nécessaire et, pour cela, vous avez élaboré les plans du futur, vous avez rassemblé les capitaux nécessaires, vous avez trouvé les équipes techniques qui convenaient. Beyrouth présentera demain le visage d'une capitale moderne, tournée vers l'avenir, riche aussi de cet extraordinaire patrimoine architectural et artistique que lui a légué l'Histoire. Et notamment de ces trésors archéologiques découverts récemment.

Dans cette vaste et difficile entreprise, vous savez, Monsieur le Premier ministre, que vous pouvez compter sur la France. En vertu de nos liens séculaires, de notre langue, de notre culture, de notre histoire partagées, la France est restée présente à vos côtés et vous a soutenu aux heures sombres de la guerre. Elle continuera demain d'appuyer vos efforts pour construire ce Liban pleinement indépendant et souverain et dont nous souhaitons qu'il retrouve toute son intégrité territoriale. Ce prix Louise Michel témoigne de cette relation forte, de cette puissante amitié qui unit nos deux pays.

Monsieur le Premier ministre, sachez combien je suis heureux que ce prix vous revienne à vous qui, avec tant de caractère et d'énergie, je puis en témoigner avec admiration, par votre persévérance, par votre réussite aussi, à vous qui incarnez cette formidable vitalité, cet esprit d'entreprise, cet optimisme farouche en dépit des épreuves, cette foi dans l'avenir qui sont la marque de l'âme et du peuple libanais.

C'est enfin l'humaniste que vous êtes qui se voit aujourd'hui récompensé. Le centre universitaire de Kfar Fallous, bâti sous votre impulsion, hélas détruit depuis, au moment de l'invasion du sud Liban ; la fondation, qu'évoquait à l'instant notre présidente, que vous avez créée et qui aura notamment distribué des milliers et des milliers de bourses à de jeunes Libanais, illustrent votre engagement en faveur de l'éducation et de la formation. Ils témoignent de votre foi en l'homme, en sa capacité à maîtriser son destin pour peu qu'on lui donne les moyens de réussir. Il est d'ailleurs significatif que vous ayez tenu à avoir auprès de vous aujourd'hui les membres de votre gouvernement en charge de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, je les salue amicalement.

Laissez-moi vous dire enfin ce que votre attachement personnel à la France, et celui de votre épouse, confèrent de chaleureux et d'amical à cette cérémonie. Cette même chaleur, cette même amitié, cette confiance qui depuis toujours, et pour toujours j'en suis sûr, habitent les relations exceptionnelles entre nos deux pays. Je vous félicite.





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