Point de presse de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, et de M. William J. CLINTON, ancien Président des Etats-Unis d'Amérique à la suite des attentats à Madrid (Espagne)

Déclaration à la presse de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, et de M. William. J. CLINTON, ancien Président des Etats-Unis d'Amérique suite aux attentats de Madrid.


Palais de l'Elysée - Paris le vendredi 12 mars 2004.


QUESTION: – Monsieur le Président, vous qui avez eu l'expérience d'un tel massacre il y a quelques années, que pensez-vous de ce qui vient d'arriver en Espagne ?

LE PRESIDENT CLINTON: – C'est atroce. Chacun pense aujourd'hui à l'Espagne et aux Espagnols. Je suis de tout coeur avec eux et je joins mes prières aux leurs. J'espère que chacun, de par le monde, reconnaîtra en voyant le nombre de décès causés par cette tragédie combien il est essentiel de lutter contre le terrorisme. Ces personnes avaient autant le droit de vivre que nous. Elles avaient tout autant le droit de vivre leur vie et de s'occuper de leurs enfants. C'est une grande perte. J'espère évidemment que les autorités espagnoles trouveront et puniront les responsables de ces attentats. Mais le fait est que le monde doit trouver un moyen de régler ses problèmes par d'autres moyens que le terrorisme. Ce n'est pas en arrachant des innocents à la vie qu'on règlera les problèmes.

QUESTION: – Que doit-on faire pour lutter contre le terrorisme, d'après vous ? Pensez-vous que le Président BUSH utilise les bons moyens ?

LE PRESIDENT CLINTON: – Regardez ce que nous avons faits tous ensemble, Français et Américains, contre al-Qaida, en particulier en Afghanistan où nous entraînons ensemble la nouvelle armée afghane. Ensemble, nous avons réussi à démanteler depuis les attentats du 11 septembre plus de vingt cellules d'al-Qaida dans le monde entier grâce à notre coopération policière et d'ailleurs nous en avions également démantelé vingt avant les attentats. Cela doit être notre modèle. Il faut continuer de travailler ensemble. Le message que je souhaite transmettre à l'ETA, au Hamas et aux groupes terroristes du monde entier est le suivant : si l'on vit dans un monde où il est impossible de tuer ou d'emprisonner tous ses opposants alors c'est bien par des moyens politiques qu'on règlera les problèmes. Tuer des innocents ne sert à rien. Cela ne règle rien du tout. Cela ne fait que rendre la tâche plus difficile à ceux qui, à terme, règleront les problèmes. C'est bien pour cela que la coopération que nous avons mise en place en Bosnie, au Kosovo ou ailleurs était la bonne méthode.

LE PRESIDENT: - Nous avons évidemment été traumatisés par ce qui s'est passé en Espagne. Et je n'ai pas besoin de dire que la solidarité de la France avec l'Espagne d'une part, mais de l'ensemble des démocraties européennes et américaines est une solidarité sans faille. Elle est sans faille notamment dans l'esprit que rappelait à l'instant Bill clinton pour lutter contre cette barbarie qui semble revenir dans le monde moderne et qui s'appelle le terrorisme. Nous devons bien comprendre ce que cela implique et ce que cela représente et en tirer toutes les conséquences, notamment pour une lutte sans merci contre cette barbarie, ce terrorisme. C'est une lutte qui suppose une solidarité sans faille et elle existe en tous les cas au niveau de toutes les grandes démocraties de tous les pays qui sont raisonnablement assis sur des principes humains clairs. Cette solidarité est totalement acquise.






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