Déclaration à la presse du Président de la République et du Président d'Italie à l'issue de leur entretien.

Déclaration à la presse de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, et de M. Carlo Azeglio CIAMPI, Président de la République italienne, à l'issue de leur entretien.

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Palais de l'Élysée, le lundi 29 septembre 2003

LE PRÉSIDENT - Un mot pour dire d'abord la joie qui a été la mienne de recevoir le Président CIAMPI. Le Président est un grand ami, d'un pays qui est un grand ami, fondateur de l'Europe et avec lequel nous avons des relations historiques, culturelles, politiques, économiques si fortes. C'est pour moi un plaisir et un honneur de recevoir, ici, à l'Elysée, le Président dont l'autorité morale, la compétence sont bien connues, très au-delà de l'Italie et de la France, dans le monde entier. J'ai donc remercié chaleureusement le Président d'être venu me voir à l'occasion de son passage à l'Unesco.

Nous avons d'abord évoqué les problèmes européens, c'est-à-dire la préparation et l'ouverture très prochaine de la Conférence intergouvernementale.

Nous avons constaté dans ce domaine une très grande convergence de vues entre l'Italie et la France, c'est-à-dire le désir d'aboutir à la réforme avant la fin de l'année et d'avoir un texte aussi proche que possible des propositions de la Convention.

Nous avons évoqué les problèmes internationaux et en particulier les problèmes touchant la région du Moyen-Orient; Irak, Iran, Feuille de route. Nous avons évoqué les problèmes bilatéraux pour constater qu'ils étaient faciles à résoudre dans la mesure où ils étaient peu nombreux.

Nous avons également évoqué à l'occasion de la réunion de l'Unesco les problèmes de la diversité culturelle à laquelle, vous le savez, la France est profondément attachée. Enfin, j'ai été particulièrement heureux de bénéficier des propos extrêmement visionnaires et d'une grande compétence du Président sur l'évolution économique du monde d'aujourd'hui et je tiens, là aussi, à le remercier.

M. CIAMPI - Je voudrais remercier le Président Chirac qui a bien voulu profiter de ma venue à Paris pour la Conférence de l'Unesco pour avoir ce déjeuner. Cela nous a donné l'occasion de prouver l'amitié entre nos deux peuples et une amitié aussi personnelle, individuelle entre deux personnes qui sont pleinement engagées pour l'avancement, le progrès de l'Union européenne et pour faire en sorte que l'Europe puisse faire de son mieux pour résoudre les problèmes de la paix dans le monde. C'était un déjeuner vraiment intense pour la façon dont le Président Chirac et moi-même avons abordé ces thèmes.

C'est le thème de l'Europe qui a marqué le début de notre entretien et qui a été son point central. Nous avons constaté un point de vue entièrement partagé et pas uniquement en terme tactique mais aussi sur la façon de sentir l'Europe et de voir comment aborder les travaux de la CIG et ceux du Conseil européen.

Le texte de la Constitution rédigé pendant les travaux de la Convention présidée par M. GISCARD D'ESTAING est un texte excellent qui représente vraiment le fruit d'un bon accord.

Sur chaque sujet, ensuite, chaque pays pourra chercher à l'améliorer selon son point de vue mais toujours en gardant bien à l'esprit l'objectif final, c'est-à-dire que l'accord atteint par la Convention ne doit pas être mis en question.

Nous avons souligné qu'une Europe qui aura un niveau d'efficacité tel que c'est nécessaire avec son élargissement à vingt-cinq est une Europe qui devra être en mesure d'aborder les grandes questions internationales.

Il s'agit en particulier du problème de la paix au Proche-Orient, solution du terrible conflit entre Israël et le peuple palestinien et le problème de l'Irak.

Une Europe unie est également une Europe qui pourra jouer un rôle important dans les relations transatlantiques et qui peut contribuer de façon efficace à une action conjointe entre l'Europe et les Etats-Unis.

Et comme l'a dit le Président CHIRAC, nous avons aussi abordé des questions bilatérales telles que les thèmes culturels et l'affinité historique liant la France et l'Italie qui illumine nos relations.

Cet après-midi, j'aurai ainsi le plaisir d'inaugurer avec le Président du Sénat, M. PONCELET, l'exposition sur Botticelli.

Pour ce qui est des thèmes économiques, j'ai exprimé toute ma préoccupation sur l'économie de l'Europe qui n'a pas une croissance reflétant tout son potentiel. Et un manque de croissance, de compétitivité qui justifie une plus grande coopération entre les pays européens. Cela implique donc l'exigence d'un plus grand engagement de la part de l'Union, au travers de toutes les organisations communautaires pour accroître, intensifier les actions en matière de recherche, de formation et d'infrastructures.

Et en terme de grands travaux en Europe, il faut respecter les délais prévus. En ce qui concerne les relations bilatérales, nous avons mentionné la liaison Lyon-Turin et, là où c'est nécessaire, une coopération renforcée dans le domaine de l'énergie.

Enfin, je voudrais encore une fois remercier le Président CHIRAC et souhaiter de le rencontrer bientôt à Rome pour une visite d'Etat.

Merci beaucoup Monsieur le Président.





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