Point de presse conjoint du Président de la République et du Président de Roumanie à l'issue de leur entretien.

Point de presse conjoint de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, et de M. Ion ILIESCU, Président de la République de Roumanie, à l'issue de leur entretien.

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Palais de l'Elysée, le vendredi 21 novembre 2003

LE PRÉSIDENT - Mesdames, Messieurs,

Je n'ai pas besoin de souligner la joie qui a été la mienne de recevoir le Président, ici, à l'occasion de son voyage officiel. Je n'ai pas besoin de le souligner parce que tout le monde connaît les relations vraiment, au sens fort du terme, fraternelles, qui existent depuis très longtemps, bien avant lui, bien avant moi, entre la Roumanie et la France.

Nous avons évoqué les problèmes européens, les problèmes internationaux, les problèmes bilatéraux, mais auparavant nous avons tenu, le Président et moi-même, à affirmer clairement l'horreur -je dis bien l'horreur- que nous inspirent les attentats bestiaux qui ont eu lieu en Turquie et qui notamment, tout récemment, ont eu pour objectif de semer la mort et de semer la terreur dans une population tout à fait innocente.

Ce sont des méthodes et des procédés qui sont inqualifiables. Nous sommes déterminés, le Président, moi-même, nos deux pays comme l'Europe tout entière, à marquer de la façon la plus claire, au-delà de notre indignation, notre détermination à lutter par tous les moyens nécessaires contre le terrorisme.

Nous avons naturellement évoqué les problèmes bilatéraux. Cela a été rapide car il n'y a pas de problèmes bilatéraux entre la Roumanie et la France. En tous les cas, nos relations politiques, économiques et culturelles sont excellentes et donc, il n'y a pas de problème.

Nous avons évoqué les problèmes de l'Europe. J'ai confirmé au Président une position qui a été la position constante de la France depuis longtemps et qui était le soutien à la volonté de la Roumanie de s'intégrer, aussi bien dans l'OTAN que dans l'Europe. J'ai confirmé notre volonté de soutenir l'ambition 2004-2005 qui a été posée comme souhait ou condition par la Roumanie. La France l'aidera dans toute la mesure de ses moyens à ce que ces objectifs soient atteints.

Sur la Conférence intergouvernementale, nous avons constaté une très large convergence de vues. Nous avons enfin évoqué les problèmes internationaux sur lesquels nous avons également, je dirais, une sensibilité commune forte. Qu'il s'agisse de l'Iraq, qu'il s'agisse de l'Iran, qu'il s'agisse de l'Afghanistan, qu'il s'agisse du conflit israélo-palestinien, nos analyses sont extrêmement proches et nos visions sont aussi très proches.

Voilà ce qui a été en cause entre nous aujourd'hui. C'était une rencontre marquée au coin de la solidarité, de l'amitié et, permettez-moi de le dire, entre deux pays par ailleurs membres actifs de la francophonie, de l'affection.

M. ILIESCU - Je voudrais tout d'abord remercier le Président CHIRAC pour l'accueil ouvert, amical et pour la solidarité dans tous nos efforts pour transformer, pour moderniser la Roumanie et pour notre intégration européenne.

Je partage toutes les estimations, toutes les appréciations que Monsieur CHIRAC a faites : notre solidarité et notre indignation face aux événements d'Istanbul, le crime qui a caractérisé cet attentat d'Istanbul, dans un pays presque voisin, avec lequel nous avons des relations très étroites, la Turquie. Alors c'est une position commune de la Roumanie et de la France et nous avons partagé la même appréciation.

Nous avons évoqué, comme le Président l'a souligné, les bonnes relations et le développement très positif des relations bilatérales sur tous les plans. Nous avons évoqué avec satisfaction le développement des relations économiques et commerciales. Je pense que nous sommes au point où les relations connaissent le développement le plus marqué. Et c'est un développement maximum dans nos relations commerciales, au cours des dernières années. C'est un signe positif.

Nous avons évoqué le climat très ouvert, l'intérêt de tous les cercles d'affaires, des hommes d'affaires, des compagnies françaises, des grands capitaines de l'industrie française qui se trouvent en Roumanie. Et c'est un bon signe pour nous, c'est un encouragement pour la Roumanie. Nous avons aussi remercié le soutien de la France dans nos efforts d'intégration européenne et euro-atlantique. Nous avons remercié le fait que le gouvernement français a déjà présenté les documents au Parlement pour ratifier la décision de Prague qui nous concerne, pour devenir membres de l'OTAN, l'année prochaine. Nous avons aussi évoqué avec plaisir, avec satisfaction, le soutien et l'assistance permanente de la France dans nos négociations avec l'Union européenne. C'est un soutien essentiel pour nous. Nous comptons sur ce soutien dans l'objectif majeur de finaliser les négociations en cours l'année prochaine, de signer le Traité en 2005 et de devenir membre en 2007.

Sur les problèmes internationaux, comme le Président l'a souligné, nous avons une approche commune. Nous avons exprimé notre solidarité en faveur d'une solution politique des problèmes les plus aigus du monde contemporain, en Afghanistan, en Iraq ou au Proche-Orient. Nous avons souligné la perspective d'une coopération plus étroite dans les deux ans à venir quand la Roumanie sera membre non permanent du Conseil de sécurité.

Je voudrais encore une fois remercier le Président CHIRAC qui reste notre ami le plus proche et j'ai exprimé notre appréciation, notre sympathie, notre sentiment fraternel envers la France et envers le Président CHIRAC.

QUESTION - Est-ce qu'on peut conclure qu'il n'y a plus de malentendu entre la Roumanie et la France ?

LE PRÉSIDENT - Je n'ai pas le souvenir qu'il y ait eu des malentendus entre la Roumanie et la France. Nous pouvons avoir une divergence de vues sur un point particulier, ce qui nous permet, compte tenu de nos relations, de nous en expliquer tranquillement. Et ce qui permet justement d'éviter un malentendu.

M. ILIESCU - Nous sommes des démocrates. Nous avons cette perception, nous pouvons nous écouter l'un l'autre et tenir compte des opinions diverses. Mais toujours, nous trouverons une plate-forme commune.

QUESTION - Le ministre des Affaires étrangères, Jack STRAW, a dit ce matin que Londres veut voir la Turquie s'intégrer le plus rapidement possible à l'Union européenne, après l'attentat d'hier. Est-ce que l'on peut dire en conséquence qu'en ce moment l'expansion de l'Union européenne doit s'accélérer pour éviter un épisode comme celui-là ? Qu'est-ce que la Roumanie doit faire dans cette situation ?

M. ILIESCU - La Roumanie doit s'intégrer elle-même, premièrement. Autrement, nous regardons avec une grande sympathie la perspective d'intégration de la Turquie parce que c'est un pays important qui a une place très importante et fragile pour la stabilité internationale. Et nous sommes amis avec les Turcs.

LE PRÉSIDENT - Je vous remercie.





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