Déclarations à la presse du Président de la République et du Chancelier d'Allemagne à l'issue du dîner franco-allemand.

Déclarations à la presse de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, et de M. Gerhard SCHROEDER, Chancelier de la République fédérale d'Allemagne, à l'issue du dîner franco-allemand.

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Palais de l'Élysée, le lundi 27 mai 2002

LE PRÉSIDENT - Mesdames, Messieurs, je voulais d'abord exprimer la joie qui est la mienne d'avoir reçu dans le cadre de ces rencontres régulières le Chancelier SCHROEDER, ceci peu de temps avant le sommet de Séville.

Nous avons d'abord évoqué, bien entendu, les relations franco-allemandes ou germano-françaises, pour souligner deux volontés importantes.

D'abord, nous avons décidé d'approfondir notre coopération pour la préparation de la Convention, de façon à arriver, dans toute la mesure du possible, au moment de la Convention avec une position commune sur l'essentiel entre l'Allemagne et la France.

Deuxièmement, nous avons conscience que le bon fonctionnement de la construction européenne suppose une entente profonde entre l'Allemagne et la France. Cette réalité sera encore plus évidente avec l'élargissement. Nous avons donc décidé d'approfondir notre coopération, notre relation, dans la plupart des domaines et de le faire à l'occasion du quarantième anniversaire du Traité de l'Élysée, du Traité germano-français. Nous allons donc en quelque sorte faire un nouveau pacte fondateur germano-français pour assumer nos responsabilités dans l'Europe de demain.

Nous avons également, mais le Chancelier donnera peut-être plus de détails, évoqué la préparation du sommet de Séville, notamment pour ce qui concerne l'élargissement, l'immigration, dont nous avons parlé, et certain nombre d'autres sujets.

Et puis nous avons évoqué les problèmes internationaux après la visite du Président américain en Allemagne et en France, après l'accord américano-russe, le sommet de demain et le sommet Union européenne-Russie dans quelques jours.

Et nous avons enfin évoqué d'autres problèmes internationaux, notamment la situation en Afghanistan après, en particulier, les observations faites sur place par le Chancelier.

M. SCHROËDER - Je ne peux que confirmer ce que vient de dire Monsieur le Président de la République : il existe sur toutes les questions internationales un accord très profond entre la France et l'Allemagne. Nous avons tous les deux toujours travaillé à la coopération stratégique entre l'Union européenne et la Russie et nous sommes heureux de voir qu'aujourd'hui le même type de coopération stratégique se noue entre les États-Unis et la Russie. Nous savons que cela sera utile pour le monde, pour l'Union européenne et pour la paix.

Le Président a parlé de la nécessité d'évoquer les questions de l'immigration à Séville, j'en suis tout à fait d'accord. Nous sommes tout à fait d'accord pour dire que les deux pays prennent très au sérieux les motifs humanitaires mais nous sommes également bien conscients de la nécessité qu'il y a de contrôler et d'endiguer l'immigration. C'est un sujet qu'il ne faut pas laisser à l'extrême droite, c'est un sujet qui doit être traité avec le plus grand sérieux, le plus grand sens des responsabilités et nous sommes d'accord tous les deux. Nous pensons du reste que cette question doit faire l'objet d'un travail des ministres de l'Intérieur, qui doivent élaborer des propositions qui seront présentées à Séville.

En ce qui concerne la Convention européenne, il est évident que, là aussi, il y aura une étroite coopération à tous les niveaux entre la France et l'Allemagne.

Et je me réjouis aussi de savoir que, lors du sommet de Schwerin, la réflexion sur la nouvelle dynamique à lancer dans en ce qui concerne le Traité de l'Élysée jouera un grand rôle. Je me réjouis tout particulièrement que cette redynamisation du Traité de l'Élysée soit envisagée pour le quarantième anniversaire, c'est-à-dire pour janvier 2003. C'est vraiment pour moi une grande joie.

QUESTION - Vous avez parlé tous les deux de l'immigration, est-ce que vous pouvez nous donner un ou deux exemples concrets des propositions sur lesquelles vous travaillez pour l'instant ?

LE PRÉSIDENT - D'abord, il faut harmoniser nos législations au sein de l'Union européenne. Les harmoniser dans les domaines de l'immigration, de l'accueil et du droit d'asile, étant entendu que cette harmonisation ne pourrait pas conduire à un abaissement des législations nationales à cet égard.

Deuxièmement, il faut avoir un contrôle beaucoup plus sérieux de l'espace de Schengen à l'entrée.

Troisièmement, il faut lutter de façon efficace contre les systèmes mafieux qui organisent dans des conditions totalement inhumaines l'immigration dans nos pays.

Il faut également tenir beaucoup plus compte dans notre aide aux pays en développement, l'aide communautaire aux pays en développement, de la nécessité d'aider à la création du travail et de l'emploi là où il est nécessaire de le faire, pour éviter cette émigration.

Ce sont quelques réflexions parmi d'autres.

M. SCHROËDER - Je voudrais peut-être ajouter une remarque : nous sommes tout à fait d'accord sur les propositions que vient de rappeler le Président et ce que nous voudrions, c'est que cette prise de conscience de la réalité des problèmes de l'immigration se traduise aussi dans les actes de la Commission.

LE PRÉSIDENT - Naturellement. Merci beaucoup et bonsoir.





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