Point de presse conjoint de M. Jacques CHIRAC Président de la République et de M. George Walker BUSH Président des Etats-Unis d'Amérique (Washington)

Point de presse conjoint de M. Jacques CHIRAC Président de la République et de M. George Walker BUSH Président des Etats-Unis d'Amérique.

Washington (États-Unis)- Mardi 18 septembre 2001

PRÉSIDENT BUSH : C'est un honneur pour moi d'accueillir un bon ami, un bon ami personnel et un bon ami de l'Amérique au sein du Bureau Ovale. C'est la première visite officielle que je reçois d'un dirigeant du monde depuis la terrible journée de la semaine dernière.

Après l'incident, après ce jour, j'ai reçu de nombreux appels téléphoniques, et l'un des plus significatifs a été celui de Jacques Chirac, qui a manifesté sa préoccupation pour les citoyens américains. Il a exprimé son désir d'être aux côtés de l'Amérique en ce jour épouvantable, épouvantable.

Le Président Chirac comprend que nous sommes entrés dans un nouveau type de guerre. Il s'agit d'une guerre contre ceux qui détestent la liberté. Et je suis honoré d'accueillir notre ami ici dans le bureau ovale.

Soyez le bienvenu, Monsieur.

LE PRÉSIDENT : L'émotion des Français, vous le savez, a été immense, probablement sans précédent historique, devant ces évènements dramatiques, que l'on ne peut même pas qualifier, qui vont au-delà du crime. Et j'ai voulu dire au Président BUSH, qui est mon ami, et, au-delà de lui, au peuple américain, d'abord la solidarité totale de la part de la France et des Français, la solidarité du coeur.

J'ai voulu lui dire aussi, et leur dire, notre détermination, qui est sans réserve, pour lutter avec toute l'efficacité nécessaire contre ce nouveau type de mal absolu qu'évoquait à l'instant le Président et qu'est le terrorisme.

Et je voulais également lui dire, et leur dire, la disponibilité de la France pour discuter de tous les moyens à mettre en oeuvre pour que cette lutte contre le terrorisme soit efficace et qu'on puisse réellement éradiquer ce mal de notre temps.

PRÉSIDENT BUSH : Merci, Monsieur.

QUESTION : M. le Président, attendez-vous des soldats français et britanniques qu'ils combattent côte à côte avec les vôtres ? Et, Président Chirac, êtes vous d'accord avec le fait que nous sommes dans une guerre et que la France y est également ? Vous batterez-vous côte à côte avec les troupes américaines ?

PRÉSIDENT BUSH : Il s'agit d'un nouveau genre de guerre. Cette guerre exige de la détermination et de la patience. Les peuples qui aiment la liberté, comme Jacques Chirac et le peuple français, nous rejoindront. J'en suis sûr, en trouvant ceux qui pensent qu'ils peuvent terroriser les nations parce qu'ils détestent la liberté.

C'est la politique de mon gouvernement de ne pas débattre des plans que nous pouvons avoir ou envisager par rapport aux terroristes et aux réseaux terroristes qui croient pouvoir perturber les vies en n'importe quel lieu et à n'importe quel moment dans le monde. J'attends avec impatience de parler en privé de ce qui me préoccupe avec l'un de nos plus puissants alliés.

Mais ne vous y trompez pas : Cette administration a un objectif ferme et est déterminée à l'atteindre, il s'agit de rallier le monde à une campagne destinée à trouver les terroristes, à les faire sortir de leurs cachettes, à les attraper et à les traduire en justice.

Et il n'y a aucun doute à mon esprit que la France nous rejoindra dans cette campagne capitale. Jacques Chirac,c'est ma quatrième rencontre avec ce dirigeant, est un homme d'une grande perspicacité. C'est un homme qui comprend comme moi que nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Et je suis certain que nous allons collaborer pour atteindre un objectif commun.

Si vous aimez la liberté, vous devez nous rejoindre -- vous devez vous joindre à l'Amérique et à la France. C'est le message de cette rencontre. Et nous débattrons de la manière dont nous pouvons travailler pour atteindre cet objectif. Et je n'ai aucun doute que nous trouverons de la solidarité avec les Français et le Gouvernement français.

LE PRÉSIDENT : Je ne sais pas s'il faut utiliser le mot guerre. Ce qui est sûr, c'est que nous avons un conflit d'une nouvelle nature, qui est un conflit déterminant pour le maintien des Droits de l'Homme, de la liberté, de la dignité humaine, et que tout doit être mis en oeuvre pour protéger ces valeurs essentielles qui sont celles de notre civilisation. Et, donc, nous sommes naturellement disposés, je l'ai dit tout à l'heure, à être totalement solidaires, naturellement, avec les États-Unis et à faire tout ce qui, en concertation avec eux, nous apparaîtra utile ou nécessaire pour atteindre cet objectif vital pour la planète et qui est l'éradication du terrorisme.

J'ajoute que vous observerez que la quasi-totalité des responsables du monde d'aujourd'hui sont sur la même ligne.

QUESTION : M. le Président, ne pensez-vous pas qu'il est grand temps pour le monde occidental de revoir très sérieusement ses relations avec un certain nombre de pays, disons arabes, qui aident ou hébergent les terroristes ?

PRÉSIDENT BUSH : Dans mon allocution à notre nation, j'ai déclaré au peuple des États-Unis que nous tiendrions comme responsables non seulement ceux qui ont perpétré ces actes horribles mais également ceux qui les ont abrités, nourris et cachés. Voici notre politique.

Tout d'abord, il est important de savoir qu'il ne s'agit pas d'une campagne contre l'islam; ce n'est pas une campagne contre le peuple arabe. Il s'agit d'une campagne contre les terroristes. Il s'agit d'une campagne contre les personnages infâmes qui détestent la liberté.

J'ai reçu, et j'en suis certain Jacques également, des déclarations fermes de solidarité des gouvernements du Moyen-Orient. J'ai parlé avec de nombreux dirigeants du monde, des dirigeants arabes, et tous sont indignés des actes de terrorisme contre l'Amérique; tous comprennent qu'ils pourraient être également touchés. Le terrorisme ne connaît pas de frontière.

Et j'ai été extrêmement heureux de recevoir ce soutien massif. Et nous prendrons les gouvernements au mot et collaborerons avec eux pour perturber les flux financiers, les voyages, les communications. Nous les trouverons dans les endroits où ils se cachent et nous les ferons se déplacer et les traduirons en justice. Ne vous y trompez pas.

QUESTION : Pensez-vous que le cessez-le-feu tiendra au Moyen-Orient ? Et quelle serait selon vous la prochaine étape à la fois pour les Israéliens et les Palestiniens ?

PRÉSIDENT BUSH : Nous avons obtenu des développements très positifs au Moyen-Orient aujourd'hui, et c'est l'un des sujets dont mon ami et moi débattrons. J'ai été très satisfait des déclarations du Président Arafat, suivies par les déclarations fermes des Israéliens selon lesquels ils donneraient l'ordre à leurs troupes de se retirer.

Et j'espère de tout mon coeur que le bien peut surgir de ce mal. Je pense qu'il -- Je suis une personne très optimiste. Et un des bienfaits qui peut se produire est que les personnes impliquées dans le conflit au Moyen-Orient, que les 2 dirigeants en présence veuillent régler les problèmes et réalisent que le mode de vie terroriste ne conduit pas à une résolution pacifique pour les peuples.

La prochaine étape, bien sûr, est de rester impliqué dans cette région, de travailler avec les Palestiniens et les Israéliens pour les encourager à saisir cette occasion, de contraindre M. Arafat à tenir sa promesse de combattre la violence; et d'encourager les Israéliens à s'asseoir et à avoir un dialogue sérieux en essayant d'entrer dans le processus Mitchell. Et nous souhaitons tous que les parties impliquées saisissent cette lueur d'espoir.

QUESTION : M. le Président, comment cette nouvelle guerre va être menée ? Cette nouvelle guerre contre le terrorisme ?

PRÉSIDENT BUSH : C'est nouveau et il est important que le monde comprenne qu'il n'y a pas de plages à prendre d'assaut, pas d'îles à conquérir, pas de lignes de combat à dessiner. Il s'agit d'une guerre qui va demander un effort international. Elle exige que nous rassemblions nos services de renseignements et les informations nécessaires pour pouvoir localiser les terroristes; elle exige que nous travaillions avec les gouvernements pour les faire sortir de leurs maisons sûres, pour les faire se déplacer et avoir alors le courage de les traduire en justice.

Mon gouvernement engagera toutes les ressources nécessaires pour être efficace dans cette cause capitale. Je le répète : nous nous battons pour la liberté, un mode de vie qui est tellement essentiel pour que l'humanité et le genre humain soient capables de donner toute leur mesure. Et nous nous concentrons sur les moyens d'atteindre ce but.

Viendra le moment où les nations libres s'installeront dans ce qui est considéré comme une vie ordinaire -- et j'espère que cela arrivera bientôt, j'espère que cela arrivera bientôt. Mais ne vous y trompez pas : Mon objectif et mes intentions ne diminueront pas avec le temps. Je suis absolument -- Je sais qu'on nous demande de répondre à la terreur maintenant. C'est le moment. Et le monde est prêt pour le leadership. Et Jacques Chirac, comme moi-même, est prêt à l'apporter.

Je souhaite vous remercier d'être tous ici présents





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