Point de presse conjoint du Président de la République et du Président d'Egypte.

Point de presse conjoint de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, et de M. Hosni MOUBARAK, Président de la République Arabe d'Egypte.

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Palais de l'Elysée, le vendredi 1 septembre 2000

LE PRÉSIDENT - Un mot pour saluer le Président égyptien qui est ici, à l'Elysée, à Paris, et d'ailleurs en France, chez lui. J'étais bien sûr particulièrement heureux de le rencontrer, chacun sait l'estime que les Français ont pour sa personne, pour sa sagesse et l'amitié que nous avons pour l'Egypte. Alors, d'abord, je tiens à lui exprimer ma gratitude et ma reconnaissance.

Nous nous sommes rencontrés comme deux hommes avant tout animés par le désir de la paix et en particulier de la paix au Proche-Orient. Une paix qui soit juste, naturellement, et qui soit durable. Nous avons évoqué d'abord les progrès qui nous semblent marquer les discussions actuelles en ce qui concerne les relations entre les Palestiniens et les Israéliens, et nous avons ensuite évoqué plus largement l'ensemble de la région.

L'Egypte est une voix sage qui sans aucun doute donne de bonnes orientations et, avec nos amis américains, apporte une contribution importante à la recherche d'une solution pour le processus de paix. Et, naturellement, la France, et l'Union européenne qu'elle a le privilège de présider actuellement, apportent un soutien sans réserve à ce processus de paix et le font de façon coordonnée avec l'Egypte.

M. MOUBARAK - Je voudrais remercier le Président Chirac pour l'invitation qu'il m'a adressée afin que nous ayons cet échange de vues sur la question du Moyen-Orient et la coopération que nous avons. C'est un sujet sur lequel nous coopérons beaucoup, avec les Etats-Unis, en vue d'une solution juste et en vue d'une stabilité dans la région du Proche-Orient.

Nous avons discuté, nous avons échangé nos vues sur le Moyen-Orient, sur la question palestinienne, sur la nécessité d'une solution juste, comme je le disais, et surtout équilibrée afin qu'elle favorise véritablement la stabilité dans la région et qu'elle soit acceptée par toutes les parties et qu'elle ait une bonne répercussion sur les peuples de la région.

Je voudrais encore une fois remercier le Président Chirac pour cet échange de vues. Nous avons une coopération constante avec la France, d'excellentes relations avec ce pays, les deux peuples se comprennent très bien.

QUESTION - Monsieur le Président dans votre entretien accordé au Figaro, aujourd'hui, vous parlez d'une solution proche, imminente, concernant le partage de Jérusalem. Avez-vous une confirmation de l'acceptation des Palestiniens et des Israéliens, d'après vos contacts, sur cette idée de partage ?

M. MOUBARAK - Qu'entendez-vous exactement par partage de Jérusalem ?

QUESTION - Le Mur des Lamentations aux Israéliens et les Lieux Saints de l'Islam aux Palestiniens ?

M. MOUBARAK - C'est uniquement dans le cadre de Camp David. Nous avons effectivement évoqué ces questions, mais uniquement dans le cadre suivant : une souveraineté totale, un contrôle total des Lieux Saints de l'Islam pour les Palestiniens, étant entendu que le quartier juif et le Mur des Lamentations serait sous souveraineté israélienne. Les Palestiniens, d'ailleurs, acceptent l'idée. Voilà le contexte exact.

Quant aux diverses rumeurs qui, de temps, en temps se font jour dans les médias selon lesquelles nous aurions accepté un partage ou une division de Jérusalem en quatre quartiers, ce n'est absolument pas fondé. Nous sommes restreints au contexte strict dont je vous ai parlé à l'instant, qui peut favoriser une stabilité, une vraie paix dans la région.

QUESTION - Avez-vous entendu de la part du Président Chirac de nouvelles idées françaises concernant le processus de paix en général et plus particulièrement la question de Jérusalem ?

M. MOUBARAK - Eh bien nous nous sommes entretenus des discussions telles qu'elles se sont produites à Camp David et puis des contacts qui continuent entre Israéliens et Palestiniens. Nous coordonnons nos positions mais c'est dans le cadre que je viens d'évoquer, une solution qui soit acceptable pour les deux parties. La France et l'Egypte sont sur la même longueur d'onde.

QUESTION - Monsieur le Président, il y a beaucoup d'idées qui sont proposées, mais quelles sont les constantes, véritablement, quels sont les principes auxquels il faut s'attacher ?

M. MOUBARAK - De quelles idées parlez-vous ? Chaque jour il y a une nouvelle idée. En fait, nous ne sortons pas de la ligne qui peut être indiquée et qui a l'accord des Palestiniens, à savoir la souveraineté palestinienne sur les Lieux Saints de l'Islam et sur Jérusalem-Est. Quant à cette fameuse idée de partage en quatre quartiers, quelqu'un qui vous dit "Oui mais un expert proche de ces cercles ou de ces autres cercles dit, etc...." Eh bien, nous, nous n'acceptons pas cette idée de division, de partage en plusieurs quartiers, surtout si les Palestiniens ne peuvent pas l'accepter. Nous aidons les Palestiniens, de même que nous aidons les Israéliens. Nous aidons les deux parties à rapprocher leurs points de vue, à rétrécir le fossé qui les sépare afin de parvenir à une solution acceptable pour tous.

QUESTION - Est-ce que vous êtes d'accord avec les idées que le Président Moubarak a exprimées ce matin dans son entretien au Figaro concernant Jérusalem ?

LE PRÉSIDENT - Je voudrais dire que le Président Moubarak vient à l'instant de définir sa vocation. C'est aussi la mienne : aider à l'instauration de la paix. L'un et l'autre nous sommes des hommes de paix et l'un et l'autre nous souhaitons ardemment que la paix intervienne et s'enracine dans cette région du monde et qu'elle permette ainsi le développement, la sécurité, le respect des droits de chacun. Alors, nous cherchons un peu les solutions qui permettraient de rapprocher les un et les autres, Palestiniens et Israéliens. Bien entendu, nous pouvons avoir dans notre recherche tel ou tel sentiment différent, mais nous avons la même volonté de nous coordonner et d'agir vraiment au seul service de la paix.

Nous avons le sentiment que nous sommes près du but. Près du but. Qu'il faut encore un petit effort de part et d'autre pour qu'on arrive au but, pour qu'on arrive à cette paix qui est ardemment souhaitée par l'immense majorité des peuples concernés et par le monde entier, bien entendu. Alors, nous apportons notre contribution, avec nos amis américains qui font un travail très important dans ce domaine, et nous souhaitons que les semaines qui viennent soient déterminantes pour aboutir à la paix. Nous ferons tout pour cela et notamment pour convaincre nos amis, nos amis des deux bords, de mieux se comprendre et pour donner notre imagination pour essayer de rapprocher les points de vue.

Je vous remercie.





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