Point de presse conjoint du Président de la République et du Premier ministre des Pays-Bas à l'occasion de la tournée des pays membres de l'Union européenne.

Point de presse conjoint de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, et de M. Wim KOK, Premier ministre des Pays-Bas, à l'occasion de la tournée des pays membres de l'Union européenne.

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La Haye, Pays-Bas, le samedi 2 décembre 2000

M. KOK - C'est pour moi un grand plaisir de recevoir la visite de M. CHIRAC. En effet, c'est la dernière ville de sa tournée des capitales qui lui permet donc, en effet, d'avoir des impressions et des échanges d'idées en guise de préparation du sommet de Nice.

En tant que Pays-Bas, nous avons l'expérience de la préparation de tels sommets difficiles, donc nous pouvons tout à fait nous imaginer la position de la France et de la présidence.

En effet, le sujet le plus important porte sur la décision à la majorité qualifiée, où il faudrait avoir plutôt des règles que des exceptions. Donc, en effet, nous avons parlé de la coopération renforcée qui doit permettre à certains groupes de pays, dans le respect des engagements qui ont été pris, de faire un pas en avant sans qu'il soit trop entravé. Ensuite, nous avons parlé de la Commission européenne, de sa composition, nous avons parlé d'un commissaire par pays membre et nous avons également parlé du fait qu'à longue échéance il faudra réfléchir à la façon de savoir comment conduire cette Commission parallèlement à l'élargissement. Et cela devra être basé sur l'égalité des pays, qu'ils soient grands ou qu'ils soient petits.

Et finalement, nous avons parlé du point difficile, celui de la pondération des voix pour les différents pays. Et, pour les Pays-Bas, nous avons en effet deux points de départ qui sont importants. Premièrement, la différence entre les grands pays et les pays moyens et les petits pays ne doit pas être trop grande. Les Pays-Bas voudraient en effet que soit exprimée la différence en termes de quantité ou de volume démographique, surtout quand il s'agit de différence de plus de six millions d'habitants.

Mais je voudrais terminer par une remarque d'ordre politique. Le Traité de Nice devra constituer un moment important dans l'avenir de l'Union européenne. Sans un bon traité de Nice, la préparation à l'élargissement sera rendue très difficile. Et cela fait peser une lourde responsabilité non seulement sur la présidence de M. CHIRAC mais sur nous tous.

Ceci dit, en effet, je tiens à réitérer le fait que nous avons un certain nombre de points qui pour nous sont des points de principe et que nous défendrons fortement. Il ne faudrait pas en douter. Cela dit, nous voyons en effet que les quinze pays sont tout à fait disposés à aboutir à un accord, un accord qui doit être réalisé et c'est dans ce cadre-là que j'ai assuré à notre Président que les Pays-Bas feront tout pour aboutir au consensus, c'est quelque chose que nous sommes tout à fait obligés de faire ensemble.

LE PRÉSIDENT - Je voudrais d'abord remercier le Premier ministre, Wim KOK, pour son accueil. C'est la quatrième fois qu'il m'accueille, cette année, aux Pays-Bas. Les Pays-Bas et la France ont toujours travaillé la main dans la main pour progresser dans la construction européenne et continuent de le faire.

Sur la conférence intergouvernementale, le Premier ministre a tout dit et je n'ai rien à ajouter. Nous avons évoqué également quelques autres sujets qui sont importants et qui intéressent tous les Européens. Nous avons naturellement parlé de la sécurité alimentaire, du problème de la vache folle et de la nécessité d'harmoniser, dans l'esprit proposé par la Commission, nos législations et nos pratiques en ce qui concerne l'élevage. Avec deux objectifs, d'abord la sécurité en ce qui concerne la santé publique, et ensuite le retour à la confiance pour l'ensemble des Européens.

Nous sommes également tout à fait d'accord sur la nécessité de poursuivre les travaux engagés à La Haye en ce qui concerne l'environnement. Je parle là du problème des gaz à effet de serre. Nous avons progressé à la Conférence de La Haye mais il faut encore conclure.

Nous avons parlé de sécurité maritime, pour assurer une meilleure protection de la mer et des côtes et d'un certain nombre de dossiers concernant notamment les problèmes économiques et sociaux. Et, sur tous ces points, nous avons constaté une large convergence de vues.

En bref, nous aborderons ensemble le sommet de Nice avec la volonté de réussir. Même sur les points difficiles.

QUESTION - Une question pour le Président CHIRAC. Michel ROUSSIN a été incarcéré hier soir. Quel est votre sentiment, que savez-vous de cette affaire de financement des partis politiques ?

LE PRÉSIDENT - Je ne sais pas si vous avez remarqué que j'étais hier en Italie, ce matin au Pays-Bas et que je pars pour l'Allemagne. Ceci, je me permets de vous le préciser pour le cas où ça vous aurait échappé, dans le cadre d'une tournée de préparation au sommet de Nice, pour essayer de faciliter les choses pour l'Europe et pour chacun des pays qui la composent. Alors, vous comprendrez que je concentre mon attention, et notamment mes réponses, à ces problèmes et pas à d'autres.

QUESTION - Monsieur CHIRAC, quelle est votre opinion sur l'approche néerlandaise de la problématique de la vache folle ?

LE PRÉSIDENT - Je pense d'abord que c'est un grave problème qui concerne l'ensemble de l'Europe et qui exige une action coordonnée et harmonisée. Cette action doit être fondée sur une première exigence, qui est la santé publique avant tout. Ne prendre aucun risque. Appliquer le principe de précaution. Assumer les conséquences, naturellement, et apporter aux victimes, notamment de l'ensemble de la filière allant des éleveurs aux bouchers, l'aide nécessaire jusqu'au retour de la confiance pour leur permettre de surmonter cette crise. Et je vois que tous les pays européens, depuis quelques jours ou quelques semaines, s'orientent dans cette direction.

QUESTION - Monsieur CHIRAC, est-ce que vous êtes disposé à négocier la repondération ? Est-ce que vous accepteriez que l'Allemagne ait un poids plus lourd que celui de la France ?

LE PRÉSIDENT - Cher Monsieur, j'ai déjà eu l'occasion de répondre à cette question il y a deux jours. Je ne veux pas revenir sur ce point. Tout ce que je peux vous dire, c'est que ce problème ne créera pas de difficulté entre la France et l'Allemagne.

M. KOK - Merci beaucoup.

LE PRÉSIDENT - Merci.





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