Point de presse conjoint du Président de la République et du Premier ministre des Pays-Bas à l'issue de leur entretien.

Point de presse conjoint de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, et de M. Wim KOK, Premier ministre des Pays-Bas, à l'issue de leur entretien.

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Palais de l'Elysée, le lundi 11 octobre 1999

LE PRÉSIDENT - Mesdames, Messieurs,

Nous avons eu la joie, et le mot n'est pas trop fort, il correspond véritablement à un sentiment éprouvé, de recevoir le Premier ministre Wim KOK.

Nous avons eu un entretien, d'abord en tête à tête, ensuite élargi à l'ensemble de nos collaborateurs et puis nous avons eu un déjeuner de travail.

Nous avons passé très peu de temps à parler des problèmes bilatéraux parce que nos relations à la fois politiques, économiques et d'ailleurs culturelles sont tout à fait excellentes.

Nous avons passé un peu plus de temps à parler des grands problèmes internationaux et notamment de ceux dans lesquels l'Europe est impliquée, notamment les Balkans.

Bien entendu, et enfin, nous avons passé l'essentiel de notre temps à parler des affaires européennes pour constater une fois de plus que notre approche et notre analyse des problèmes européens sont très proches. Il y a naturellement telle ou telle nuance, voire divergence de vues, mais dans l'ensemble notre approche est très semblable, et donc nous allons poursuivre ce travail en commun et sur les points sur lesquels nous ne sommes pas encore tout à fait d'accord, comme par exemple les problèmes de la défense, nous avons décidé de mettre nos experts et nos collaborateurs ensemble pour dégager les voies d'une solution commune.

Le tout s'est passé dans les meilleures conditions, qui se sont particulièrement bien terminées à la fin du repas par une annonce que je laisserai le soin à M. Wim KOK de vous dire.

M. KOK -

Je vais vous dire que, premièrement, je suis bien satisfait d'être ici pour cette visite officielle chez le Président Chirac, à son invitation. C'est toujours un grand plaisir et un honneur de parler avec lui sur la matière bilatérale et multilatérale de nos responsabilités.

Mais j'avais l'honneur et aussi le plaisir, aujourd'hui, d'inviter le Président Chirac au nom de la Reine Béatrix à rendre une visite officielle d'Etat aux Pays-Bas à la fin février, l'année prochaine, et je suis très satisfait que le Président Chirac ait accepté cette invitation. Sa visite l'année prochaine aux Pays-Bas donnera naturellement de nouvelles possibilités de continuer et renforcer les contacts et les entretiens et la coopération entre nos deux pays.

QUESTION - Est-ce que vous avez évoqué le Conseil européen informel de Tampere, et est-ce que la France et les Pays-Bas vont avoir un point de vue commun sur la question de l'asile politique européen ?

LE PRÉSIDENT - Nous avons naturellement évoqué ce Conseil qui est important et qui traitera notamment, en dehors de l'espace judiciaire et de la lutte contre la grande criminalité, qui traitera de l'immigration et de l'asile. Et sur ces deux points nous avons constaté que notre position était tout à fait commune.

M. KOK -

Oui, on peut dire effectivement que le sommet de Tampere a été évoqué et que c'est un sommet très, très important. Effectivement, on a parlé de l'application des accords d'Amsterdam, il s'agit là de l'application des accords, des engagements sur la liberté, sur la sécurité, sur la justice en Europe. Effectivement, on a parlé aussi d'une politique plus harmonisée entre nos pays, justement aussi en matière de l'application du droit pénal et on a vu que nos vues se concertaient et que l'on peut continuer à travailler ensemble pour arriver à une approche commune.

QUESTION - Avec quels arguments avez-vous, peut-être, essayé de convaincre M. KOK de la nécessité d'une défense européenne et que cette défense européenne était compatible avec l'existence de l'OTAN ?

LE PRÉSIDENT - D'abord à partir du moment où l'Europe se dote d'un moyen de défense qu'elle peut mettre en oeuvre dans l'hypothèse où elle veut intervenir dans une crise dans laquelle les Etats-Unis ne veulent pas intervenir, cela ne peut se faire bien entendu que dans le cadre de l'Alliance atlantique et, naturellement, sans aucune espèce de contradiction avec l'OTAN. Ceci étant, si cette opportunité intervenait, si nous devions faire face à une crise, il faudrait avoir les moyens de le faire et les moyens, je le répète, qui, dans l'esprit de la Hollande, ne doivent pas être en contradiction avec l'OTAN. Ce qui est notre avis aussi. Et c'est pourquoi nous avons décidé de comparer nos points de vue au niveau des experts avant je l'espère, de faire un pas en avant, à l'occasion du Conseil d'Helsinki.

M. KOK -

Oui, si je peux rajouter quelque chose, la discussion aujourd'hui a été très approfondie et bonne sur ce sujet parce que les Pays-Bas ont organisé la CIG de 97, ont assuré la présidence de l'Union européenne, et donc ont été responsables pour le choix du renforcement de l'identité européenne de sécurité et de défense. Et donc, sur ce plan, il ne faudrait pas qu'il y ait de malentendu, il s'agit ici d'une action européenne, quand l'Europe a sa propre responsabilité ou dans le cas où les Américains ne participent pas. Donc, là aussi, il est très important que l'on donne un vrai contenu à cette identité européenne et la signification de la discussion a été la bienvenue aujourd'hui, en ce sens qu'on parle d'une addition, d'un aspect additionnel et que l'on ne met pas en cause l'OTAN en tant qu'organisation.

LE PRÉSIDENT - Naturellement.

QUESTION - Monsieur le Président, il y a quelques années, il y a eu des petits problèmes entre la France et les Pays-Bas à propos de la circulation de la drogue, des moments de frictions, d'irritation. Est-ce que tout cela est désormais aplani, est-ce que c'est l'entente cordiale ?

LE PRÉSIDENT - Il est certain que la coopération entre nos deux pays s'est considérablement amplifiée et améliorée. Nous avons évoqué ce sujet, également, en concluant que cette coopération devait encore aller plus loin et devait encore s'améliorer. Je m'en réjouis.

M. KOK -

Et de même pour moi.





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