Point de presse du Président de la République et de Sa Majesté ABDALLAH, Roi de Jordanie.

Point de presse de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, et de Sa Majesté ABDALLAH, Roi de Jordanie.

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Palais de l'Elysée, le mercredi 2 juin 1999

LE PRÉSIDENT - Mesdames, Messieurs, je n'ai pas besoin de dire la joie qui est la mienne, et qui est celle de la France, à l'occasion du voyage de Sa Majesté. Un voyage rapide, mais qui est le prélude à un voyage plus solennel qui aura lieu à l'automne, puisque Sa Majesté a bien voulu accepter de faire une visite d'Etat en France à ce moment-là. Et nous nous en réjouissons.

Nous avons eu l'occasion de faire un tour d'horizon. D'abord sur les problèmes de la région. Chacun sait le rôle de la Jordanie comme facteur de paix pour, je dirais, apporter quelque chose de moderne dans la pensée, et à ce titre, contribuer à la paix dans l'ensemble de cette région.

Nous avons également, naturellement, parlé des grands problèmes du monde et, notamment, des problèmes du Kosovo, que la Jordanie suit de très près, que Sa Majesté suit personnellement de très près. Et puis nous avons parlé de nos relations bilatérales, qui sont tout à fait excellentes et qui deviendront de plus en plus denses et de plus en plus fraternelles.

Voilà en quelques mots ce que nous avons fait. Sa Majesté va vous dire deux mots et nous répondrons ensuite à une ou deux questions.

LE ROI ABDALLAH - Je voudrais tout d'abord saisir cette occasion pour remercier Son Excellence Monsieur le Président de la République pour les paroles de bienvenue qu'il vient de prononcer à mon égard.

Je n'ignore pas quelle était l'amitié solide qui liait Son Excellence le Président et feu Sa Majesté le Roi Hussein. Une amitié chaleureuse, dont le témoignage a été la présence de Son Excellence Monsieur le Président de la République aux obsèques du Roi Hussein. Il y avait des relations tout à fait étroites entre les deux pays, elles continuent.

Nous sommes tout à fait d'accord sur les questions d'intérêt commun. Nous avons la même vision de nos relations bilatérales. Je voudrais saisir également cette occasion pour remercier le gouvernement français et le peuple de France pour le soutien qu'ils nous ont accordé dans cette situation, dans cette conjoncture si difficile.

QUESTION - Une question adressée à vous Monsieur le Président et à Sa Majesté. Pensez-vous qu'il y a des chances pour faire renaître le processus de paix sur tous ses volets ? Et que vont faire la France et la Jordanie à cette fin ?

LE ROI ABDALLAH - Je crois que nous sommes au seuil d'un grand progrès concernant le processus de paix. Nous avons été très enthousiastes devant le résultat des élections lorsque nous avons vu Monsieur BARAK arrivait au pouvoir. Nous devons lui laisser le loisir maintenant de former son gouvernement. Nous pensons qu'il sera à la hauteur de nos attentes à cet égard.

LE PRÉSIDENT - Je voudrais ajouter simplement que je partage totalement l'avis que vient d'exprimer Sa Majesté.

QUESTION - Votre Majesté, Monsieur le Président, l'émissaire russe et l'émissaire européen sont partis pour Belgrade, que peut-on attendre de cette visite ? Est-ce qu'il y a un espoir que la crise se dénoue ?

LE PRÉSIDENT - Il y a une heure, je crois, ou deux heures au maximum, un accord est intervenu entre la partie russe, la partie européenne et la partie américaine sur une position et un texte en ce qui concerne une solution politique au problème du Kosovo. Je l'ai appris pendant que nous déjeunions.

Par conséquent, M. AHTISAARI et M. TCHERNOMYRDINE sont partis. Cet accord, tout de même, ouvre sans aucun doute la porte à une chance importante, je le pense, d'accord politique. Je ne vois pas trop bien dans cette situation comment les autorités serbes pourraient refuser la solution qui est demandée par la communauté internationale tout entière.

QUESTION - Cette question est adressée à Sa Majesté. Que pensez-vous de la déclaration que vient de faire le vice-président Al GORE, sur la proposition d'annuler la résolution du partage de la Palestine entre les Juifs et les Arabes ?

LE ROI ABDALLAH - Je suis en tournée dans les pays arabes depuis quatre ou cinq jours. Je n'ai pas eu un contact constant avec la communauté internationale. Il faut que je resitue cette déclaration aux Etats-Unis pour que je puisse avoir une position.

QUESTION - Votre Majesté, est-ce que la Jordanie joue actuellement un rôle de médiateur entre la Syrie et Israël ? Et qu'est-ce qui s'oppose à la tenue d'un mini sommet arabe tel que proposé par l'Egypte ?

LE ROI ABDALLAH - Non, nous ne jouons pas un rôle de médiateur entre la Syrie et Israël. Je ne crois pas qu'il y ait eu une confirmation de mini sommet. Il est évident que, quoique les pays de notre région entreprendront, la Jordanie restera toujours un partenaire dans les négociations à venir.





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