Conférence de presse du Président de la République à l'issue de sa visite dans les zones sinistrées du Honduras.

Conférence de presse de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'issue de sa visite dans les zones sinistrées du Honduras.

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Tegucigalpa, Honduras, le lundi 16 novembre 1998

Mesdames,

Messieurs,

Je voudrais d'abord m'adresser à tous les habitants de la République du Honduras, pour dire mes condoléances pour ceux qui ont perdu des proches. Mon amitié aussi pour ceux qui ont perdu leur bien, pour ceux qui souffrent. Et la solidarité de la France qui veut faire le maximum pour les aider.

Je voudrais remercier le Président de la République du Honduras pour l'accueil qu'il m'a réservé. Lui dire que j'ai été très impressionné. Impressionné par ce que j'ai vu dans la capitale, mais aussi impressionné par le regard et le sourire des jeunes, des moins jeunes aussi et qui ne cèdent pas à l'abattement et donnent le sentiment, à condition qu'on les aide, de vouloir rester debout et redresser leur pays.

Nous venons d'avoir avec les ministres du Honduras et de la France et les principaux responsables une réunion de travail pour voir comment nous pouvions réaliser la convergence de nos efforts pour la reconstruction du Honduras.

Il y a d'abord l'aide humanitaire. Je voudrais rendre hommage à tous les volontaires de tous les pays qui se sont associés pour aider le Honduras. Et je voudrais rendre hommage à tous les hommes, les femmes, les jeunes du Honduras qui travaillent avec eux avec beaucoup de courage.

Ensuite, il y a les problèmes touchant aux moyens d'accompagner le Honduras sur la voie de la reconstruction et du développement.

La France a pris l'initiative d'annuler la dette du Honduras et de demander à tous ses partenaires de faire la même chose. Elle milite pour que les dettes multilatérales du Honduras soient également réduites ou supprimées.

Enfin, pour ce qui concerne l'aide à la reconstruction et au développement, la France entend prendre sa part et va saisir dès le 30 novembre, à l'occasion de la réunion du Conseil européen, l'Union européenne pour qu'elle participe de façon substantielle à l'effort de reconstruction et de développement.

Il est important que cette aide soit efficace, généreuse et pour cela il faut qu'elle soit bien coordonnée. C'est pourquoi la France a proposé que se réunisse très rapidement une conférence internationale sous la présidence de la Banque mondiale, avec l'ensemble des institutions financières mondiales et aussi l'ensemble des pays donateurs pour que l'on puisse définir et mettre en oeuvre une politique efficace et généreuse, je le répète, pour aider à la reconstruction et au redémarrage du développement des quatre pays touchés dans l'Amérique Centrale et tout particulièrement le Honduras qui, hélas, a été le plus touché.

Les autorités honduriennes et françaises resteront en contact et le Président et moi-même également. Je termine simplement en disant à l'ensemble de la population de la République du Honduras, mon amitié, mon affection et ma solidarité.

QUESTION - Quelles sont vos premières impressions de ce que vous avez vu du Honduras ?

LE PRÉSIDENT - Je l'ai dit tout à l'heure. Pour être bref, je dirai, d'abord, une impression d'immense tristesse. Ensuite, une impression d'admiration concernant la réaction d'une population si durement touchée et qui manifestement reste debout.

QUESTION - Quel est le montant total de la dette que vous avez annulée vis-à-vis du Honduras ?

LE PRÉSIDENT - En ce qui concerne la bilatérale, c'est la totalité de celle que le Honduras avait contractée à notre égard. Nous avons décidé de tout annuler. Mais cela n'a pas beaucoup de sens, car ce qui est important, c'est l'ensemble de la dette multilatérale du Honduras qu'il faut annuler. L’aide purement bilatérale, mais qui n'est qu'une faible partie de la dette globale du Honduras, la France est de 166 millions de francs.

QUESTION - Entre ce que vous avez pu voir et ce que les habitants de France ont vu à la télévision sur les images, en comparant avec ce que vous avez vu ce matin, direz-vous que vous voyez une différence ? Est-ce que c'est à peu près la même chose que ce qu'avaient rapporté les médias ?

LE PRÉSIDENT - Cela est une excellente question. Oui, l'impression que nous avions en regardant la télévision correspondait bien à la réalité. Ces reportages ont eu un effet considérable pour mobiliser le coeur de l'ensemble du monde. Je voudrais rendre hommage à tous ces journalistes du monde entier, tous ces cameramen du monde entier qui sont venus ici immédiatement et qui, dans des conditions souvent très difficiles, ont transmis au monde l'image de cette détresse et ont permis la mobilisation du coeur.





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