Point de presse conjoint du Président de la République et du Président d'Autriche.

Point de presse conjoint de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, et de M. Thomas KLESTIL, Président de la République d'Autriche.

Imprimer

Palais de Hofburg, Vienne, Autriche, le jeudi 12 février 1998

LE PRÉSIDENT - Mesdames, Messieurs, le Président a évoqué parfaitement tous les problèmes dont nous avons discuté. Je n'ajouterai pas grand-chose si ce n'est, avant de répondre à vos questions, une impression.

Je suis très heureux de me retrouver, aujourd'hui, à Vienne, à l'invitation du Président. Il y a, à cela, plusieurs raisons. D'abord, nous sommes de vieux amis et j'ai beaucoup d'estime et de respect pour le Président autrichien, notamment, parce que c'est un grand Européen, un grand Européen qui donne de l'Autriche une belle image dans le monde et, en particulier, en Europe et qui a beaucoup contribué à renforcer les liens entre, non seulement l'Autriche et les pays qui l'entourent, mais plus généralement, entre les pays européens, liens autour d'une certaine vision, d'une Europe démocratique et humaniste.

Et puis, enfin, je suis heureux parce que je crois que nous sommes au moment où la convergence des intérêts, entre nos deux pays, est grande. La vision de l'Europe, qui est celle de l'Autriche, celle du Président et celle de la France, la mienne, est très largement identique.

Les Autrichiens sont aimés en France. Vous observerez que, lorsque vous parlez de l'Autriche ou des Autrichiens à un Français, il y a toujours quelque chose de plus que quand vous leur parlez de quelqu'un d'autre, dans le regard, un peu d'estime, d'intérêt, d'affection. Il y a quelque chose qui tient naturellement au prestige de Vienne, des grandes villes autrichiennes, de la culture de l'Autriche, mais aussi, de quelque chose de spontané qui fait que nous avons une vue commune de beaucoup de choses.

Alors, voilà dans quel esprit je suis venu ici. J'ai été heureux de parler des problèmes bilatéraux, européens à la veille de la Présidence autrichienne et puis également, naturellement, des problèmes internationaux européens et au-delà que nous avons évoqués avec le Président.

Je voulais simplement, mais de tout coeur, le remercier pour son accueil. Je me sens très bien ici, dans ce palais, qui est probablement le plus beau palais présidentiel du monde. Cela aussi, c'est la culture et l'élégance autrichienne.

QUESTION - Avez-vous parlé de l’Algérie et de la mission de la délégation du Parlement européen actuellement en Algérie ?

LE PRÉSIDENT - Je ne suis pas, ici, pour porter un jugement sur le gouvernement algérien. La France entretient des relations anciennes et, je dirai, qui sont très amicales avec l'Algérie et souhaite de tout son coeur, sans vouloir faire d'ingérence naturellement dans les affaires algériennes, que les autorités algériennes puissent régler démocratiquement les problèmes auxquels elles sont confrontées.

QUESTION - Que pensez-vous de la position autrichienne vis-à-vis de l’OTAN et de l’élargissement de l’OTAN ?

LE PRÉSIDENT - Pour ce qui concerne la France, sa position est toute simple. S'agissant de l'élargissement de l'OTAN, elle soutient, sans réserve, l'entrée de la Roumanie et de la Slovénie dans l'OTAN dès 1999. Pour ce qui concerne l'Autriche, la France accueillera avec sympathie toute décision qui sera prise par l'Autriche dans le domaine de la sécurité et quoi que décide l'Autriche, la France l'appuiera. Si l'Autriche décide d'entrer dans toute ou partie des organismes de sécurité, elle y sera la bienvenue.

QUESTION - Avez-vous parlé de la crise irakienne ?

LE PRÉSIDENT - C'est un sujet que nous avons, naturellement, évoqué avec le Président KESTIL. Vous connaissez la position de la France. Nous voulons que les résolutions de l'ONU soient totalement respectées. Cela veut dire que l'Irak doit accepter les contraintes des contrôles de l'UNSCOM. Ces contrôles ont été extrêmement efficaces depuis sept ans. Ils doivent se poursuivre.

Deuxièmement, la France pense qu'il faut tout faire pour éviter une solution militaire et, par conséquent, elle déploie ses efforts pour privilégier la solution diplomatique. Elle le fait, d'ailleurs, en liaison étroite avec nos partenaires du Conseil de sécurité russe et chinois, mais elle le fait aussi en relation quotidienne, permanente avec nos alliés américains et anglais. Nous pensons et nous espérons qu'une solution pacifique pourra être trouvée.

Je voudrais ajouter un mot sur cette question qui est très importante, parce que j'ai observé que parfois elle entretenait des malentendus.

La réforme des institutions est nécessaire si l'on veut que l'Europe fonctionne bien demain. Et donc, nous devons tous y travailler de façon ouverte. L'Autriche, dans ce domaine, a une vocation et une responsabilité particulière, parce que l'Autriche occupe une position très unique, d'abord elle est au coeur de l'Europe de demain et, avec sa puissance culturelle et politique, elle est un coeur battant de l'Europe de demain.

Deuxièmement, l'Autriche est dans une situation particulière aussi, parce qu'elle est, à la fois, un petit pays par la population et un grand pays sur le plan politique, culturel et international. L'Autriche est, à la fois, dans le clan des petits pays et dans le clan des grands pays et cela lui donne une vocation particulière à proposer des solutions équilibrées. Je souhaite beaucoup que l'Autriche soit l'un des moteurs de la réforme institutionnelle de demain car elle est probablement le pays qui peut faire les propositions les plus intelligentes et les plus équilibrées.

Merci.





.
dépêches AFPD3 rss bottomD4 | Dernière version de cette page : 2004-07-27 | Ecrire au webmestre | Informations légales et éditoriales | Accessibilité