Propos du Président de la République à l'occasion du colloque "Cap sur l'avenir".

Propos de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion du colloque "Cap sur l'avenir".

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Jouy-en-Josas, le vendredi 30 août 1996

Dès hier soir, alors que nous nous téléphonions, Jacques BARROT, m'a indiqué sa participation ce matin à cette séance à la fois de travail et de lancement. Et je me suis dit que c'était vraisemblablement pour moi l'occasion de porter un témoignage de satisfaction à l'égard d'une initiative qui est sans aucun doute à la fois exemplaire et offensive, c'est-à-dire, qui relève de cette volonté, cet optimisme, cet esprit de conquête, comme le disait le Président, dont nous avons aujourd'hui le plus grand besoin.

Et je voudrais saluer les jeunes qui sont ici, et à travers eux, tous les garçons, toutes les filles, qui cherchent un emploi et qui cherchent à s'insérer convenablement dans la société. Je voudrais saluer les conseillers prospecteurs qui ont consacré leur énergie, leur talent, leur foi, leur optimisme pour aider à cette insertion.

Je voudrais saluer naturellement les partenaires sociaux responsables de l'initiative et les services de l'Etat, notamment de l'Agence Nationale pour l'Emploi, qui ont donné leur aide et leur compétence pour cette occasion.

Et je dirais en quelque sorte que vous êtes l'un des témoignages de la France qui se bat. Pour reprendre une idée que vient de développer le Président Gandois, vous êtes l'antidote, et dieu sait qu'il est nécessaire aujourd'hui, aux pessimistes, au pessimisme de certains qui distillent le poison du scepticisme, qui se gargarisent de prévisions toujours plus alarmistes et qui n'ont peut-être pas conscience que par là même ils découragent les Français.

Certes, la France est confrontée à bien des problèmes, qui sont d'ailleurs tout simplement des problèmes d'adaptation, celle-ci étant indéfiniment retardée depuis longtemps au monde d'aujourd'hui. Des problèmes liés au conservatisme, au laisser-aller qui a appauvri la France pendant longtemps.

Notre pays doit aujourd'hui se redresser pour faire face à ses responsabilités, pour solder ses erreurs, et c'est toujours pénible, c'est toujours difficile, mais cela ne justifie pas le pessimisme.

Tout ne va pas si mal. On ne le dit pas assez. La France a maîtrisé ses déficits publics, ce qui est le préalable à tout retour aux capacités de développement et donc au travail. Nous avons une balance commerciale qui par son très large excédent montre bien que la France est compétitive et que ses entreprises sont dynamiques, qu'elles sont responsables, qu'elles réussissent.

Notre monnaie est solide, reconnue comme telle, et par conséquent, les taux d'intérêt ont pu baisser très sensiblement, ce qui est un élément essentiel pour l'investissement et donc l'emploi de demain.

Ce matin tombaient les chiffres du chômage - 20 000 en juillet par rapport au mois précédent -cela doit être souligné-. Certes une alouette ne fait pas le printemps, mais cela doit être souligné comme un fait positif. Nous avons fait une superbe performance à Atlanta aux Jeux Olympiques, pourquoi ? Parce que nous avions des athlètes de qualité sans aucun doute, de grandes qualités, mais aussi parce qu'ils avaient le moral. On ne réussit que lorsqu'on a le moral. Et donc tout doit être fait pour éviter de saper le moral des Français et ceux qui sapent le moral des Français prennent une lourde responsabilité, celle de rendre plus difficile notre redressement et notamment la situation de l'emploi et essentiellement, c'est-à-dire, l'emploi des générations qui arrivent aujourd'hui, au moment de travailler et de s'insérer dans la société.

Alors au fond, lorsque Jacques BARROT m'a dit cela, je suis venu simplement pour rendre hommage à cette initiative parce qu'elle est tout à fait exemplaire de ce que j'évoquais à l'occasion du Conseil des ministres devant le Gouvernement, c'est-à-dire la nécessité pour nous, pour nous tous, au monde politique, médiatique, économique, social, d'avoir un optimisme volontaire face aux difficultés que nous connaissons. C'est cela que je voulais simplement vous dire en souhaitant, à toutes celles et à tous ceux qui sont maintenant engagés dans cette action, des résultats positifs.

Bon vent et bonne chance à tous.

Je vous remercie





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