Derniers jours tranquilles à l'Elysée pour Chirac, futur retraité actif

D3AFP 05/05/2007 09:54:17

A quelques jours de la fin de son mandat, Jacques Chirac tourne en douceur la page sur 40 ans de combats politiques pour entamer, à 74 ans, une nouvelle vie, celle d'un retraité actif au service de l'environnement et de la solidarité.

Tout au long de la campagne électorale, il sera resté d'une remarquable discrétion. Tout juste a-t-il apporté "tout naturellement" le 21 mars son soutien à Nicolas Sarkozy, des "encouragements" qu'il a renouvelés au lendemain du 1er tour.

Pour son entourage, c'est qu'il a voulu rester fidèle à son rôle de président de la République qui lui interdit de se jeter dans la bataille électorale. Il est vrai que son épouse Bernadette est venue donner au candidat de l'UMP l'onction chiraquienne en participant à plusieurs de ses meetings, jeudi encore à Montpellier.

Dans la grande cour de l'Elysée finement ratissée, le va-et-vient habituel des limousines se fait rare, signe que la présidence fonctionne au ralenti et expédie les affaires courantes.

Les cartons circulent discrètement et les conseillers font place nette dans leurs bureaux. Les collaborateurs qui n'ont pas encore été recasés espèrent figurer sur le "testament" du président ou s'emploient à trouver un point de chute.

Jacques Chirac, lui, continue à beaucoup téléphoner --une vieille habitude-- mais son activisme se concentre surtout sur les dossiers internationaux.

Ceux imposés par l'actualité, comme celui du Français otage des talibans en Afghanistan, une situation qu'il suit en permanence. Ou ceux qu'ils voudraient régler avant son départ, comme le tribunal à caractère international devant juger les auteurs de l'attentat contre son ami, l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.

Il se livre aussi à un exercice obligé, qu'il n'aime guère, celui des adieux: aux policiers et gendarmes de sa garde rapprochée, aux Corréziens, à ses proches collaborateurs, aux membres du personnel... L'émotion est bien là, mais lui ne laisse rien paraître. "Le président prend sur lui", affirme un de ceux qui ont travaillé avec lui depuis 1995.

Jeudi, à Berlin, M. Chirac a tout de même avoué avoir accepté avec "beaucoup d'émotion" l'invitation de la chancelière allemande Angela Merkel à un dîner informel et amical. Autrement, rien n'indiquait que ce rapide aller-et-retour était aussi son dernier déplacement prévu à l'étranger.

Au chapitre des "dernières fois", il sera mardi sur les Champs-Elysées pour la cérémonie militaire du 8 mai et, le 10 mai, il présidera dans les jardins du Luxembourg la commémoration de l'abolition de l'esclavage.

C'est le 16 mai à minuit au plus tard qu'il remettra à son successeur les clés de l'Elysée, où il a vécu douze ans avec son épouse Bernadette.

Dans la foulée, le couple s'installera quai Voltaire, sur les quais de la Seine, dans un duplex de 180m2 prêté par la famille Hariri. Une installation "très provisoire", selon l'Elysée, pour les Chirac habitués depuis près de quarante ans aux logements de la République (ministères, Matignon, Hôtel de Ville, Elysée).

Comme tout ancien président, il aura droit à des bureaux, avec quelques collaborateurs.

Il pourra siéger au Conseil constitutionnel dont il sera membre de droit, mais c'est surtout sa future fondation qui retient son attention. Il a chargé l'ancien secrétaire général du Quai d'Orsay, Jean-Pierre Lafon, de mettre sur pied cette structure qui lui permettra de poursuivre son action en faveur de l'environnement, du dialogue des cultures et du développement durable. Sa manière de "servir autrement" les Français après le 16 mai.


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