Intervention de M. Mario MOLINA,

Intervention de M. Mario MOLINA, Prix Nobel de Chimie.

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Palais de l'Élysée, Paris, le 2 février 2007

Mesdames et Messieurs, je saisis cette occasion pour vous présenter un résumé de notre atelier sur les pollutions et la santé.
Notre débat a été extrêmement dynamique et inspiré par ce que vous nous aviez dit hier matin, Monsieur le Président.

Nous avons commencé par des observations assez évidentes : les problèmes climatiques sont devenus mondiaux. Par exemple, le transport des déchets toxiques, les déplacements de la pollution sont des questions transnationales. Souvent, dans certains pays, on ne peut plus respirer parce que l'air qui arrive est déjà pollué et il faut essayer d'améliorer la qualité de l'air dans le monde. Le développement économique, et notamment l'accroissement des populations urbaines, fait que les problèmes de l'environnement sont devenus des problèmes mondiaux. Par exemple, les ressources naturelles vont être insuffisantes dans le monde. Il faut donc essayer de modifier le niveau de notre action pour résoudre ces nouveaux problèmes.

Autre observation, les problèmes de l'environnement sont liés les uns au autres. Il faut donc avoir une vision intégrée pour les résoudre. Un bon exemple, le changement climatique et la pollution atmosphérique sont liés. Il est évident qu'il y a réaction chimique quand la chaleur augmente. De plus, les polluants atmosphériques ont une incidence sur toute une région. Nous savons que ces polluants peuvent modifier la constitution des nuages qui, à leur tour, ont une influence sur le climat. Ces effets sont des points qu'il faut continuer à étudier. D'ailleurs, le groupe du GIEC s'est penché sur le problème. De toute façon, je crois que l'on commence à prendre conscience de l'importance de cet environnement : un développement économique rapide, l'urbanisation rapide, exigent de nous des actions plus rapides et plus percutantes. Notre groupe a fait plusieurs propositions d'amélioration. Nous avons besoin d'une meilleure coordination et coopération entre les différentes conventions, de Bâle et Stockholm ; il faut un projet plus efficace pour que les pays puissent prendre part aux conventions et mettre en œuvre les dispositions appropriées. Nous avons besoin d'une meilleure coordination avec l'Organisation Mondiale de la Santé. Une autre suggestion est de fournir des informations très claires au public et aux gouvernements. Je dois dire que je suis complètement d'accord avec ce qu'ont dit les rapporteurs des autres groupes. Nombre de problèmes vont persister, mais il faut surtout que les gouvernements agissent. La pollution atmosphérique a un impact sur la santé publique, sur la mortalité. Les gens ne le savent pas assez et il faut le leur dire. Une autre suggestion est que, en plus de la recherche en toxicologie, on fasse des recherches sur les actions et leur degré d'acceptation. On a besoin de davantage d'appuis gouvernementaux pour cette recherche. Très souvent, dans certains secteurs, il faut pouvoir mesurer et assurer le suivi de l'évolution de certains polluants.

Le besoin de recherches ne doit pas être une excuse pour ne pas agir. Très souvent, nous en savons assez pour prendre les mesures protectrices adéquates. Une autre suggestion, c'est que les gouvernements, qui ont besoin de stratégies pour réduire la pollution, puissent être informés de la façon de mettre efficacement en œuvre les règlementations qu'ils prennent. Il faut enfin mettre sur pied des programmes qui permettent d'inciter tous les secteurs à réduire les émissions polluantes, notamment les transports, en favorisant le transport public. C'est un problème qui se pose dans tous les pays pour améliorer la qualité de l'air. Il y a aussi le principe " pollueur payeur ", c'est aussi une mesure qui doit permettre de réduire les problèmes et il faut inciter les gens à agir dans la bonne direction.

Pour conclure, il faut davantage d'action coordonnée au niveau mondial, davantage de coordination, une meilleure utilisation des lois et réglementations. Pour agir, pays développés et pays en développement doivent travailler ensemble.





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