Sida: extrait du Conseil des ministres du 28 novembre.

Extrait du conseil des ministres du 28 novembre 2006.


COMMUNICATION :

- La lutte contre l'épidémie de VIH-SIDA en France-

Le ministre de la santé et des solidarités a présenté une communication relative à la lutte contre l'épidémie de VIH-SIDA en France.

Environ 6 700 personnes ont découvert leur séropositivité au VIH en 2005, dont un quart étaient infectées depuis moins de six mois. Le nombre total de personnes vivant en France avec le virus est estimé à 130 000. Le nombre de séropositivités nouvellement diagnostiquées en 2005 est en baisse dans toutes les catégories de population, sauf en ce qui concerne les hommes contaminés par relation homosexuelle. 57 % des contaminations hétérosexuelles concernent les femmes, dont la moitié affecte des femmes originaires d'Afrique subsaharienne.

La France est le deuxième pays de l'Union européenne pour le recours au dépistage ; 5,3 millions de tests sont pratiqués chaque année (+8 % en 2006). Le retard au diagnostic tend à se réduire.

La prévention constitue une priorité absolue. Un effort particulier est engagé en faveur de l'accessibilité et de la réduction du coût des préservatifs ; ceux-ci seront disponibles, au 1er décembre 2006, au prix de 20 centimes d'euro, dans des points presse, bureaux de tabacs, pharmacies partout en France. Le nombre des campagnes de communication a augmenté en 2006, avec un effort particulier en direction des groupes les plus affectés.

La prise en charge médicale et sociale des malades est améliorée.

Une consultation multidisciplinaire sera mise en place dans le courant de l'année 2007 dans les hôpitaux afin que chaque patient séropositif puisse bénéficier une fois par an d'un bilan complet de sa santé. L'accompagnement social, qui doit encore être renforcé, permettra aux patients de suivre normalement un traitement hors de l'hôpital. 150 places nouvelles d'appartement de coordination thérapeutique ont été attribuées en 2006 et autant le seront en 2007, portant le total à 1 050 places.

La nouvelle convention « AERAS », prochainement consacrée par le législateur, facilitera l'accès à l'emprunt des personnes présentant un risque aggravé de santé. Elle répond à une préoccupation essentielle, qui est de lutter contre la stigmatisation des malades et les discriminations.

La France est également active dans la lutte au niveau international.

Dans le monde, depuis le début de l'épidémie, plus de 60 millions de personnes ont été contaminées et plus de 25 millions en sont mortes. 39,5 millions de personnes sont infectées par le VIH. L'Afrique demeure le continent le plus touché mais l'épidémie progresse à un rythme très inquiétant en Europe de l'Est et en Asie. Grâce à l'aide internationale, l'accès au traitement antirétroviral s'est considérablement accru depuis trois ans : 1,5 millions de personnes peuvent en bénéficier dans les pays en développement.

La France est le deuxième contributeur annuel au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (300 millions d'euros en 2007 contre 225 millions d'euros en 2006). Elle fournit une bonne part des contributions versées par la Commission européenne (24 % du FED). 60 % des ressources du Fonds mondial sont affectés à la lutte contre le Sida ; 57 % des ressources vont à l'Afrique.

La France a lancé l'initiative UNITAID, qui réunit plus d'une douzaine de pays, afin de fournir des médicaments de qualité pour lutter au moindre coût pour les pays en développement contre les trois pandémies. La France a décidé d'affecter à UNITAID au moins 90 % des revenus de la contribution de solidarité internationale sur les billets d'avion, appliquée depuis le 1er juillet 2006 et qui rapportera plus de 180 millions d'euros en 2007. UNITAID contribue au financement des traitements antirétroviraux permettant à 100 000 enfants d'avoir accès à un traitement d'ici la fin de 2007.

La France poursuit par ailleurs son aide bilatérale dans le cadre de partenariats hospitaliers animés par le groupement d'intérêt public ESTHER, dont la subvention a été multipliée par deux en 2006, par l'assistance technique apportée aux programmes nationaux de lutte contre le Sida, par des projets ciblés de renforcement des capacités des pays en développement et par des soutiens aux réseaux associatifs et aux entreprises mobilisées contre le Sida.

Animée par l'Agence nationale de recherche sur le Sida, la recherche française a notamment permis de valider l'efficacité des médicaments combinant plusieurs principes actifs, facilitant ainsi l'observance des traitements et leur suivi dans les pays en développement.

Enfin, les restrictions d'entrée opposées dans certains pays aux personnes séropositives sont injustifiées en termes de santé publique et humainement inacceptables. C'est pourquoi ce sujet a été inscrit au Conseil européen des ministres de la santé. La France demandera aussi à l'OMS et à l'ONU que toute réunion concernant le Sida se tienne dans un pays qui ne pratique pas cette restriction.





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