Sommet franco-espagnol à Carcassonne ( page 8/11 )

Liaisons transpyrénéennes

Carcassonne (Aude) - jeudi 6 novembre 2003


I - Transports

Le caractère péninsulaire de lEspagne et la difficulté de franchissement du massif pyrénéen font de lamélioration des liaisons trans-pyrénéennes un enjeu économique et de communication important entre la France et lEspagne, qui souhaitent rendre plus "perméables" les Pyrénées. Plusieurs aménagements importants ont déjà été réalisés ou sont en voie de lêtre.

Dans le domaine ferroviaire, le projet de TGV Sud-Europe, inscrit au Réseau de Transport Européen, comprendra dabord une réalisation très importante, la nouvelle ligne mixte Perpignan-Barcelone (section internationale Perpignan - Figueras, dont la mise en concession est actuellement en cours dattribution), puis, plus tard, la liaison Vitoria-Dax. Sur le TGV Perpignan-Figueras, après linterruption de la négociation conduite avec le candidat pressenti dans le cadre de lappel doffres lancé en octobre 2001 (le groupement Euroferro rassemblant Bouygues et Dragados), une nouvelle procédure a été lancée au mois de mai 2003. Quatre groupements se sont portés candidats. Le choix final devrait avoir lieu avant la fin de lannée 2003. La mise en service de la ligne est envisagée pour la fin 2008.

Dans le domaine routier, les réalisations incluent la mise à deux fois trois voies de lautoroute A9, louverture du tunnel du Somport depuis le début de l'année 2003, les aménagements routiers de la vallée dAspe, lamélioration des liaisons Toulouse-Lérida par le val dAran et Toulouse-Barcelone par le tunnel du Puymorens. La France a également confirmé son intention délargir à deux fois trois voies lautoroute A 63 au pays basque.

Les discussions se poursuivent sur les questions de la réouverture de la ligne ferroviaire Pau-Canfranc-Saragosse, de la réalisation dune liaison routière à grande capacité entre Pampelune et Orthez et de la nouvelle traversée des Pyrénées. Sur tous ces points, des études supplémentaires (prévisions de trafic, impact environnemental) sont nécessaires avant quune décision puisse être prise par les Etats.

Lobservatoire franco-espagnol des trafics dans les Pyrénées rendra public très prochainement une étude globale permettant de définir un schéma de développement des infrastructures à travers les Pyrénées prenant en compte une meilleure répartition intermodale des trafics et les contraintes écologiques.

Un effort important doit être fait pour développer les liaisons et les capacités ferroviaires entre nos deux pays. Actuellement, ce mode ne représente que 2% du total transporté entre nos deux pays (environ 100 M t), ce qui est manifestement trop peu. Nos efforts doivent concourir, face aux 53% occupés par la route, à augmenter la part du routier et à consolider et même amplifier les 45% détenues par la voie maritime, doù lidée des "autoroutes de la mer"


En effet le trafic maritime entre la France et lEspagne représentent encore, en 2001, plus de 45% des échanges transpyrénéens, lintérêt du transport maritime à courte distance (TCMD) sur les façades atlantique et méditerranéenne est manifeste. Avec lEspagne et lItalie, la France a pris linitiative des travaux menés sur les autoroutes de la mer, à loccasion du conseil informel des ministres des transports de Gijon en juin 2002, puis en participant à un groupe de travail élargi aux cinq pays "méditerranéens" de lUnion (Italie, Portugal, Espagne, Grèce, France). Les travaux du groupe des cinq ont donné lieu à une déclaration commune lors du Conseil informel de Naples en juillet 2003 ; cette déclaration reconnaissait le caractère prioritaire du développement du transport maritime à distance. Les modalités du financement sont à létude. La France a lancé une étude de faisabilité dune ligne TCMD entre un port de la façade atlantique et un port du Nord de lEspagne.

II - Interconnexions électriques

LEspagne est le 5ème marché électrique de lUnion européenne : la consommation y est fortement soutenue avec un taux de croissance moyen de 6% par an. La Catalogne, première région économique, voit sa demande en électricité évoluer considérablement à la fois sur le plan conjoncturel (tourisme estival, aléas climatiques) et sur le plan structurel (grands projets dinfrastructures dans lindustrie et les transports).

Dans ce contexte, sur recommandation de la Commission européenne et dans un souci dassurer la sécurité dapprovisionnement de la péninsule ibérique, les autorités espagnoles et françaises ont décidé lors du sommet de Perpignan d'octobre 2001 de renforcer leurs interconnections électriques en garantissant aujourdhui une capacité de 1 400 MW, en augmentant jusquà 2 600 MW en 2007 puis 4 000 MW à lhorizon 2010.

Pour ce faire, il est envisagé de construire une nouvelle ligne à très haute tension (400 kW) pour un coût de 87 M euros, pour alimenter notamment la future ligne de TGV qui reliera Perpignan à Barcelone. A échéance de l'année 2010, il est prévu de construire une deuxième ligne à très haute tension afin datteindre une capacité totale de 4 000 MW.

LEspagne et la France sont déterminées à mener à bien ces projets. Le débat public, mené avec les acteurs locaux au printemps 2003, a illustré des inquiétudes des élus et des populations sur le tracé des futures lignes électriques. Ces préoccupations ont été prises en compte et les deux pays poursuivent leurs consultations pour parvenir à un compromis acceptable tant sur le plan technique quenvironnemental.

Lapprovisionnement en électricité de lEspagne est à la fois un impératif industriel, social et dutilité publique. Il répond au souci de lUnion européenne dassurer à ses pays-membres un approvisionnement sûr, continu et régulier. La France est déterminée à participer à cet effort dintégration communautaire dans un cadre transparent, elle y a, comme lEspagne, intérêt pour faire face aux variations de la consommation et aux aléas climatiques (tempêtes, canicules).

Novembre 2003





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