Forum pour le partenariat avec l'Afrique ( page 14/16 )

20.02.2003 : Extrait de l'allocution du Président de la République lors de la séance d'ouverture de la 22e Conférence des Chefs d'Etat d'Afrique et de France (Paris)

Paris - lundi 10 novembre 2003


LE PRESIDENT : - (...) Le partenariat enfin. Il est au coeur de notre sommet. Il nous procure l'une des clés qui nous ont manqué jusqu'alors pour donner toute leur portée et toute leur efficacité à nos coopérations. Le temps est désormais aux responsabilités partagées. Le monde se félicite de l'engagement des dirigeants africains en faveur des principes qui fondent la tranquillité et la prospérité des peuples : démocratie, bonne gestion des affaires publiques, ouverture économique, respect des souverainetés. A travers la démarche du NEPAD, une trame d'actions convergentes se dessine, qui permettra d'accéder aux ambitions que tous nous formons pour l'Afrique. Une Afrique pacifique et prospère dont la jeunesse et l'élan imprimeront au monde un nouveau dynamisme.
(...) Heureusement, la France n'est pas seule à plaider pour l'Afrique. Je voudrais saluer particulièrement l'action résolue de M. Kofi ANNAN, qui a engagé toute son autorité et toute son énergie pour que ce continent soit au coeur des préoccupations de l'Organisation des Nations Unies. Je rends hommage à toutes celles et à tous ceux qui se sont engagés pour une renaissance de l'Afrique en créant l'Union africaine et en lançant le NEPAD.
Ces efforts conjugués ont enclenché une dynamique. Lors des grandes rencontres internationales, les appels de l'Afrique ont été mieux entendus. Ils se sont traduits dans les objectifs ambitieux de la Conférence du Millénaire, comme à Monterrey où fut décidé d'augmenter de 25% l'aide publique au développement, dont la moitié pour l'Afrique. De même, l'adoption à Kananaskis d'un plan d'appui au NEPAD et le cri d'alarme lancé dans la belle conférence de Johannesburg témoignent de l'attention nouvelle portée à votre continent.
Les grandes voies sont tracées. Il faut s'y engager résolument. Rendre les actions plus visibles, au bénéfice direct des populations. Les faire adopter pleinement par les pays industrialisés. Telle est la priorité de la France pour le sommet du G8 à Evian.
(...) Mais c'est d'Afrique-même qu'est venue, avec le NEPAD, l'expression la plus claire, la plus déterminée, des fondements politiques du nouveau partenariat. Les dirigeants africains eux-mêmes affirment ces valeurs, ces principes, ces comportements nécessaires pour asseoir la paix civile, le développement, le progrès. Ce n'est pas seulement une affirmation de principe puisque vous avez pris le soin d'instituer un mécanisme collégial pour en assurer le respect. Cette prise en mains sera décisive pour la crédibilité des engagements pris.
Il était temps, car de graves crises survenues dans des pays épargnés jusqu'ici nous interpellent. Au-delà de leurs effets dramatiques sur les populations et sur les économies, elles nuisent à l'Afrique tout entière. Elles donnent des arguments à ceux qui doutent des progrès du continent. Elles occultent les résultats enregistrés pour mettre fin aux conflits dans la région des Grands Lacs, entre pays de la Corne de l'Afrique, ou encore en Sierra Leone. Et je salue tous ceux qui, inlassablement, y reconstruisent la paix et s'exercent sans tapage à "l'efficacité de la sève" pour réparer "celle du typhon".
(...) Mais chacun reconnaît que le développement reste l'enjeu fondamental, celui qui commande tout, la sécurité, la confiance, la paix et le bonheur des hommes. Il tient donc une place privilégiée dans les relations de l'Afrique avec ses partenaires. Lors de nos travaux, essayons-nous à dresser les priorités immédiates du NEPAD, à commencer par ces secteurs-clés qui méritent une attention particulière : le développement social, l'eau, le développement agricole.
(...) L'aide publique sera déterminante pour appuyer le développement. Mais je tiens à souligner la place du secteur privé. Le NEPAD l'a bien vu : en ce siècle, quel que soit leur volontarisme, ni les Etats africains, ni les Etats partenaires de l'Afrique ne seront les seuls moteurs du développement. Ce sont les investisseurs privés qui créent la richesse et qui font la croissance. Alors, construisons la confiance. Attirons en Afrique les énergies et les talents au service de projets de développement ambitieux. Perfectionnons l'environnement économique et juridique afin de garantir la sécurité de l'entreprise. Cela signifie des codes rénovés, comme ceux qui ont déjà été adoptés dans le cadre de l'Organisation du droit des affaires en Afrique -l'OHADA-, des institutions judiciaires reconnues et la stabilité des règles économiques. Ainsi, les entrepreneurs de vos pays investiront, embaucheront, multiplieront les projets. Les investisseurs internationaux retrouveront le chemin de votre continent. Le dynamisme que l'Afrique y gagnera incarnera cette renaissance à laquelle vous vous êtes attachés.





.
dépêches AFPD3 rss bottomD4 | Dernière version de cette page : 2004-08-03 | Ecrire au webmestre | Informations légales et éditoriales | Accessibilité