Située sur la commune de Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, Ardenne est la troisième grande abbaye de l’agglomération caennaise, la seule "abbaye aux champs" d’un remarquable
ensemble qui comprend l’abbaye aux dames et l’abbaye aux hommes, toutes deux situées dans le centre de Caen.
Fondée au XIIème siècle, en même temps que l’ordre des chanoines réguliers de Prémontré, l’abbaye d’Ardenne (nom dont l’origine n’est pas clairement établie) connut
une période de rayonnement religieux jusqu’au XVème siècle. Moins touchée que d’autres bâtiments par la guerre de cent ans, l’abbaye sera saccagée et profanée pendant les
guerres de religion et restera en ruine jusqu’à l’arrivée du prieur Jean de la Croix, à la fin du XVIème siècle qui entreprendra la restauration de l’édifice et
en fera l’abbaye prémontrée la plus puissante de Normandie.
L’abbaye va alors connaître une période d’intense activité et de renouveau artistique et architectural jusqu’à la fin du XVIIIème siècle. A la révolution, elle est
dépouillée de son mobilier, plusieurs fois vendue. L’abbaye sera en grande partie détruite en 1830 (rien n’a survécu du cloître, de la salle capitulaire, de la sacristie ou
encore de la bibliothèque construite par Jean de la Croix) et les pierres vendues.
En juin 1944, l’abbaye est bombardée ; la prise de l’abbaye par les soldats canadiens, le 8 juillet 1944 permettra le lendemain la libération de Caen. Deux campagnes de
restauration, dans les années 50 puis 60, ont sauvé l’abbaye de la ruine.
Au début des années 1990, le conseil régional fait l’acquisition de l’édifice. Inaugurée par une campagne de fouilles archéologiques dans le sous-sol de l’abbatiale, la
réhabilitation complète de l’abbaye est maintenant engagée.
AVRIL 2001