Le Croisic est une des communes de 4 300 habitants particulièrement exposées aux conséquences économiques de la marée noire.

L'économie locale face aux conséquences de la marée noire
Avec un taux de chômage légèrement inférieur à la moyenne nationale (10,18% au second semestre 1999) la commune du Croisic vit d'une économie à fortes composantes primaire et tertiaire (pêche et tourisme), qui compte essentiellement des petits établissements (sauf un chantier naval de 75 salariés et l'Océarium qui accueille 300 000 visiteurs par an).

L'importance du secteur de la pêche est facilement mesurable.

Le Croisic est le 1er port français pour la pêche aux crevettes roses. Il se place au 21ème rang en valeur débarquée (93,4 MdF en 1998) et compte 45 bateaux. Les produits pêchés sont variés et de qualité (langoustine, seiche, tourteau, sole, araignée, merlu, coquilles Saint-Jacques, bar...) et destinés quasi exclusivement à une consommation régionale (pas d'exportation). 1 000 personnes vivent, directement ou non, de la pêche.

L'activité conchylicole est également très importante dans le secteur du Croisic appelé "zone des traits" : plus de 13 hectares d'huîtres en casiers, près de 18 hectares de moules à plat, 14 hectares de palourdes et 131 hectares de coques.

Le tourisme constitue un autre fleuron de l'économie du Croisic, avec une capacité d'accueil de 12 640 lits en 1998 et 300 emplois.

Au bout de la presqu'île du Croisic, face à la mer et dans un domaine boisé de 10 hectares, le domaine touristique de Port aux rocs (94 chambres, gîtes à louer, salons de réception et de conférences) rencontre un grand succès en misant sur la qualité de l'environnement et du cadre de vie proposés.

Les premiers impacts économiques de la marée noire sur le littoral de Loire-Atlantique
Le tourisme emploie 13 000 personnes sur les 130 kms de littoral de Loire-Atlantique (exploitants indépendants, salariés permanents et saisonniers), soit environ 3% de la population active du département. Le chiffre d'affaires annuel est estimé entre 3 et 4 MdF.

Les syndicats de l'hôtellerie et de la restauration font état actuellement d'une baisse de 25% des réservations pour la prochaine saison par rapport à janvier 1999. Le calcul des pertes d'exploitation et des demandes d'indemnisation est à venir.

En ce qui concerne la pêche (1 000 marins, 300 navires, 300 MF de chiffre d'affaires annuel), des restrictions temporaires et limitées d'activités ont été apportées. Des barrages ont en effet été installés dans le port au titre de la prévention contre les nappes d'hydrocarbures qui ont notamment atteint les abords de La Turballe et de la Côte sauvage, entre Le Croisic et Pouligen.

S'agissant des activités conchylicoles concentrées dans le Trait du Croisic et dans la baie de Bourgneuf (400 emplois directs, 27 MF de chiffre d'affaires), des interdictions temporaires d'activités ont également été apportées qui portent sur la quasi-totalité du littoral.

Enfin, dans la presqu'île de Guérande, espace naturel particulièrement protégé (procédure en cours de classement en grand site naturel, classé en zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique, en zone importante pour la conservation des oiseaux et désignée comme zone humide protégée et site Natura 2000), les marais salants sont actuellement isolés par la fermeture des étiers et la pose de plusieurs rangées de barrages.

Les marais salants s'étendent sur 2 000 hectares, emploient 220 paludiers pour un chiffre d'affaires de 50 MF (label rouge de qualité depuis 1991).

Ces différentes activités rencontrent des difficultés de commercialisation directes (conchyliculture) ou indirectes (pêche) en raison de l'incidence de la marée noire sur la tenue des marchés.

données de janvier 2000