Le Parlement de Bretagne - Rennes

Le Parlement de Bretagne - Rennes

Après l’union de la Bretagne à la France en 1532, le roi Henri II, par l’Edit de mars 1554, crée une cour de justice souveraine provinciale, " Gardienne des coutumes des pays de l’ancienne France ". Elle est chargée d’enregistrer les Edits royaux et autorisée à faire des remontrances au roi en cas de non-conformité à la tradition locale.

Le Parlement est formé pour moitié de magistrats " originaires " et pour moitié de non-originaires, suivant la volonté du roi, qui craint les manifestations d’indépendance des premiers.

L’édifice de pierre dans une ville de bois : un siècle de chantier (1618-1709).

Lorsqu’en 1554, le Parlement s’installe à Rennes, le roi Henri II incite les nobles parlementaires à se faire édifier un palais, digne de leur double fonction politique et juridique. Les plans de Germain Gaultier sont corrigés par Salomon de Brosse : il propose quatre corps de bâtiments, reliés par quatre pavillons d’angle, formant une cour intérieure. Il retient le granite pour le rez-de-chaussée, le calcaire pour l’étage. En façade, une balustrade rejoint les deux pavillons d’angle, supportée par un escalier à double volée, qui permet aux nobles parlementaires d’accéder directement à la salle des procureurs. Le rez-de-chaussée sert à l’époque de prison. Le palais sur le placis Saint-François est entouré de maisons à pans de bois. Si l’édifice est construit en 1655, l’exécution des décors fait venir à Rennes menuisiers, sculpteurs, doreurs, peintres jusqu’en 1709.

A la suite de l’incendie du 23 décembre 1720, Gabriel, chargé de la reconstruction, dote le parlement de Bretagne d’une place royale digne de son palais. Il pose, au centre de la place, la statue équestre de Louis XIV, réalisée par Coysevox, les parlementaires ayant à s’incliner devant le roi, comme le palais devant la statue. Il dote, de ce fait, l’édifice d’un escalier intérieur ponctué de mascarons.

Au XIXème siècle, l’architecte de la ville, Charles Millardet, fait placer, devant la façade du palais, quatre statues figurant les juristes bretons Toullier, Gerbier, d’Argentré, la Chalotais et une grille qui délimite l’espace du parlement. La rue Victor Hugo est percée à cette époque. En
1890, l’architecte du département, Laloy supprime les adjonctions de Millardet, grilles et statues. Le square, avec balustrade et pelouses, date de 1936.

Dans la nuit du 4 au 5 février 1994, le palais du parlement de Bretagne est la proie des flammes, à la suite de troubles, opposant à Rennes les pêcheurs bretons et les services de l’ordre. Le feu, ayant couvé derrière le cadran solaire, va embraser la toiture et brûler la charpente en chêne du XVIIème siècle, ainsi que la voûte de la salle des pas perdus. Les toiles prestigieuses sauvées, très endommagées par l’eau sont aujourd’hui restaurées.

La cour d’appel le réintègre à compter du 4 octobre 1999. La restauration et le ravalement de la façade mettent en valeur le jeu de douce polychromie cher au XVIIème siècle, à travers notamment le granite et la pierre de Richemond, les mascarons des clés de voûte, la frise sculptée et le toit d’ardoises " noires " de Maêl-Carhaix.





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