Extraits du discours lors de la réception des Ambassadeurs (Palais de l'Elysée - 28 août 2000)

Extraits du discours lors de la réception des Ambassadeurs (Palais de l'Elysée - 28 août 2000)

Extraits du discours lors de la réception des Ambassadeurs - Lundi 28 août 2000


Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, notre politique étrangère doit être aussi au service des citoyens. Cette vocation doit s'affirmer davantage pour tenir compte de l'évolution du monde. C'est un impératif de la diplomatie moderne.

Désormais, tout relève, d'une façon ou d'une autre, de l'international. C'est évidemment vrai de la vie des entreprises. Mais l'ouverture au monde dépasse ce cadre. Aujourd'hui, utiliser une voiture, chauffer sa maison, c'est entrer dans le champ d'application des conventions mondiales sur la lutte contre les pollutions. S'alimenter, c'est consommer des biens dont les normes doivent être de mieux en mieux définies au niveau mondial. Regarder la télévision, écouter la radio, utiliser l'internet, c'est emprunter des réseaux de communication dont la trame se déploie et s'organise à l'échelle planétaire.

(...)Ainsi, de plus en plus, toutes nos actions vont être régies par des normes internationales. Dans quelques jours, à New York, j'exposerai les conséquences qui en découlent, selon moi, pour les Nations Unies. La France doit jouer tout son rôle dans la négociation de ces traités au service des citoyens. Et je voudrais évoquer cinq objectifs :

Le premier, c'est la responsabilité collective. Chacun doit équitablement prendre sa part des efforts nécessaires et ne pas renvoyer à demain les décisions qui doivent absolument être prises maintenant. Ainsi à La Haye, en novembre prochain, il est impératif que nous nous entendions sur des mesures concrètes de lutte efficace contre le changement climatique. Parce que celui-ci est menaçant, il faut réduire effectivement les émissions de gaz à effet de serre. Je sais que de fortes résistances s'expriment car cela suppose une transformation durable de nos modes de production et de consommation, mais la France continuera à faire preuve de détermination et d'imagination pour obtenir un accord au service des générations futures.

(...) Enfin, et c'est notre cinquième objectif, l'adhésion de tous doit être recherchée. Les négociations normatives, pour complexes qu'elles soient, ne doivent pas rester l'apanage des experts. Pour que les enjeux soient bien compris, un effort important de transparence, d'explication et de dialogue est nécessaire. C'est la loi de la démocratie. L'échec du projet d'Accord multilatéral sur l'investissement à l'OCDE, celui du lancement du nouveau cycle commercial à Seattle, témoignent d'un mouvement général qu'il faut pleinement prendre en compte.

Cela suppose, sur le plan national, que nos positions soient élaborées après avoir entendu les élus et les représentants des organisations syndicales, professionnelles et associatives. Cela suppose, sur le plan international, que tous les Etats, même les plus démunis, soient véritablement parties prenantes aux négociations et puissent faire entendre leur voix. Il faut, si nécessaire, les y aider. Cela suppose enfin une meilleure participation de la société civile. Nous devons développer des forums internationaux de discussion qui permettent de consulter les intérêts en présence. Et dans cet esprit, la France serait prête à accueillir un rassemblement mondial de la société civile qui, dix ans après Rio, contribuerait utilement à la préparation de la conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement durable.





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