Etat des lieux neuf mois après la tempête

Etat des lieux neuf mois après la tempête

I. Des dégâts très importants

Avec la Charente maritime, la Dordogne et la Haute-Vienne, la Charente fait partie des départements les plus lourdement touchés.

Le bilan de la catastrophe a été très lourd :

- 4 morts et 8 blessés

- au plan écologique : la forêt a été sinistrée (50% du volume sur pied a été touché ) les chablis représentent entre 15 et 20 ans de récolte annuelle. La Charente et ses affluents ont également subi des dégâts importants (12 MF), avec d'importantes crues à Angoulême et Cognac.

- Une paralysie totale des communications

- Au niveau économique : les agriculteurs ont vu leurs bâtiments et matériels détruits à 90%, 80% des éleveurs étaient sans groupes électrogènes et leur élevage en grande difficulté, (80% de la collecte laitière a été perdue durant plusieurs jours) tandis que les entreprises ont été frappées par les dégâts immobiliers, l'impossibilité d'accéder aux réseaux téléphonique et d'électricité, l'incapacité d'honorer fournitures et services.

- Le patrimoine collectif et culturel (collèges, monuments) a lui aussi été endommagé.

II. La mobilisation de tous les acteurs

L'Etat, la Région et le département sont intervenus rapidement (en 48 heures, la quasi-totalité du réseau routier était praticable), sous différentes formes.

1) les crédits d'urgence de l'Etat.

2) les aides aux collectivités locales pour la réparation des dégâts assurables :

La lenteur de la remise en état des bâtiments dans certaines communes s'explique par les difficultés pour obtenir des rapports d'expertise des assurances, des précisions sur le montant des indemnisations, par des délais pour obtenir les devis des entreprises et des services de l'Equipement, enfin par des délais de réalisation des travaux eux-mêmes par des entreprises surchargées.

3) les aides aux entreprises

L'Etat, à travers la procédure de catastrophe naturelle et le FISAC et les offices (OFIVAL et ONILAIT, ONIFLOR) sont assez rapidement intervenus. La procédure d'examen des dossiers a été vite enclenchée et les assurances ont bien joué leur rôle.

Une dernière réunion du comité départemental (qui comprend des élus du Conseil général) permettra en octobre de traiter les derniers dossiers sur lesquels les compagnies d'assurance ne sont pas intervenues. Les élus du Conseil général participent à ce comité départemental pour une bonne articulation avec le dispositif mis en place par le département et la région.

Le département et la Région ont en effet mis en place un fonds d'urgence entreprises doté de 11 MF, dont 9,3 MF déjà consommés, qui ont permis d'aider 282 entreprises, dont 167 agricoles et 115 industrielles et commerciales.

- les aides aux exploitations agricoles et forestières

Les dégâts sur les exploitations agricoles ont été indemnisés, selon la nature des biens, par les assurances, dans le cadre des procédures catastrophes naturelles et calamités agricoles et par des aides spécifiques.

La réhabilitation du patrimoine forestier reste le point noir. Les aides aux exploitations forestières touchées par la tempête du 27 décembre accusent, comme dans tous les départements touchés, un certain retard alors que la Charente, avec 4,5 millions de m3 d'arbres cassés ou déracinés, figure en tête des départements les plus sinistrés.

Sur les 115.000 hectares de forêt charentaise, 95% appartient à des propriétaires privés. Dans une région Poitou-Charentes où le poids de l'industrie de transformation du bois est considérable, la Charente compte, elle, peu d'entreprises de transformation et les chablis représentent 15 années de récolte.

Les différentes enveloppes du Plan national chablis ont bien été mobilisées dans le département, notamment le déblaiement des pistes, la création de nouvelles pistes, la création d'aires de stockage, les prêts bonifiés à la sortie des bois et à leur stockage.

Le Conseil régional et le Conseil général ont rapidement mis en place un dispositif spécifique et les élus des secteurs les plus touchés ont encouragé les propriétaires à se regrouper pour trouver des marchés.

En dépit de cette forte mobilisation, le morcellement extrême de la propriété forestière charentaise n'a pas permis de constituer des lots de taille suffisante pour intéresser des acheteurs extérieurs.

L'Etat, en accord avec la Région et le département a prévu un avenant tempête au Contrat de Plan Etat région afin de financer le nettoyage des parcelles et la restructuration foncière.

En outre, les forestiers de la Charente pourront solliciter de l'Etat une aide à la reconstitution forestière (60 MF pour le département en 10 ans).





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