Données économiques

Données économiques

Vendredi 1 janvier 1999

Population active :
(personnes présentes sur le marché du travail, y compris les chômeurs) au 1er janvier 1999, 145 637 soit un taux d'activité de 42,96% (recensement 1999).

La Charente, comme le Poitou-Charentes, est à contre courant de la tendance nationale qui va dans le sens d'une réduction des effectifs des secteurs primaire et secondaire au profit du secteur tertiaire.

Au cours des dix dernières années, les différentes branches du secteur industriel ont vu leurs effectifs régresser de façon plus ou mois sensible :
o industrie agro-alimentaire -10.6%
o industrie des équipements mécaniques -8%
o industrie des équipements électriques et électroniques -16%
o industrie du bois et du papier -8.4%

Quelques branches restent stables ou sont en progression :
o édition et imprimerie +13,6%
o métallurgie et travail des métaux : (effectif stable)

Dans le secteur de la construction, on observe une régression des effectifs régulière, de l'ordre de 1% par an. Cette chute des effectifs s'est sensiblement accrue en 1996. A la fin du mois de juin 2000, le département a un taux de chômage analogue à celui de la région Poitou-Charentes, à savoir 10,5% mais qui reste au-dessus du niveau national (9,6%).

Secteur primaire : Une agriculture en conversion :

Par sa diversité, le sous-sol du département offre de nombreuses ressources minérales qui sont à l'origine d'une activité économique importante. Pour une extraction régionale d'environ 25 Mt, 6.5 Mt ont été extraites du sous-sol charentais.

La Charente n'a pas échappé aux bouleversements économiques qui ont affecté l'agriculture (en 5 ans, près de 2 500 exploitations ont disparu).

Cependant, le département bénéficie d'une forte tradition agricole ; la surface utile agricole s'élève à 382 000 ha, soit une surface moyenne de 40 ha par exploitation. 18 500 personnes travaillent aujourd'hui dans ce secteur, soit 13% des actifs du département.

Les oléagineux, les céréales et les produits de la vigne représentent 70% de la valeur des livraisons agricoles. Quatre grandes zones de production coexistent :

o céréales et ovins dans l'Angoumois-Ruffecois,
o vigne dans le Cognaçais (80 000 ha),
o élevage ovin dans le Confolentais,
o vaches laitières et céréales dans le Montmorélien.

L'agriculture charentaise se veut désormais plus compétitive. C'est pourquoi les " pays " se sont spécialisés en accentuant leurs différences. En outre, la recherche de nouveaux marchés s'oriente vers les secteurs suivants : élevage du lapin, de cerfs, production de légumes et élevage bovin de qualité.

Quant au Cognac, si l'on ajoute aux exploitants déclarés leurs conjoints et salariés permanents, on peut estimer qu'il occupe près de 21 000 viticulteurs sur les 2 départements Charentais, pour quelques 10 000 exploitations. Les emplois dérivés que génère sa production, son élaboration et sa commercialisation (environ 9 000) contribuent, entre autres, à faire du département de la Charente le premier pôle industriel de la région. Cependant, la crise que connaît actuellement le monde du Cognac entraîne les entreprises de ce secteur, et en aval, les viticulteurs, à réduire leurs effectifs afin d'accroître leur productivité. Les emplois ne cessent donc de se précariser, par un recours de plus en plus important aux salariés saisonniers et aux licenciements économiques.

Secteur secondaire : Le premier pôle industriel de la région :

Le département qui compte plus de 9 000 entreprises, dont 14 de plus de 500 salariés (moteurs Leroy Somer, Schneider electric, papeteries de la Couronne, Crédit agricole, SAFT, Silac Chaignaud, DCN, Hennessy, Rémy Martin, Martel, Saint Gobain emballages) est le premier pôle industriel de la région.

La Charente est le premier centre industriel entre Loire et Garonne et le premier département français à l'export. L'industrie charentaise représente plus d'un tiers des emplois de ce secteur dans la région. Moderne et diversifié, il s'organise autour de quatre pôles d'excellence :

- électronique et électricité, représentés par de grands groupes nationaux tels que Leroy-Somer, Saft, Télémécanique ; ils fournissent l'essentiel de l'emploi industriel dans le département ;

- emballage et conditionnement : ce secteur a connu une forte expansion du fait du développement de l'industrie du Cognac. Aujourd'hui, il est un des enjeux économiques de la Charente,

- nouvelles technologies liées au " pôle image " à Angoulême,

- agroalimentaire : dominé par le Cognac (distillation et négoce), ce secteur entretient le développement de nombreuses activités dérivées au savoir-faire important comme la tonnellerie, la cartonnerie et l'imprimerie, la verrerie, le capsulage et le bouchage, la chaudronnerie et le moulage.

Le Cognac représente le plus gros marché d'exportation de la Charente (vers l'Asie à 40%, l'Europe à 39% et l'Amérique du Nord à 19%). Cependant, on parle actuellement beaucoup de " crise " du Cognac, les marchés développés traditionnels tendant à s'essouffler (U.S.A., Japon, Union Européenne) et les marchés en développement tels que l'Europe de l'Est ou l'Asie se révélant difficilement pénétrables par les petites et moyennes maisons de négoce (insuffisance des capacités de promotion des produits, d'adaptabilité à la demande des consommateurs, de variétés de produits proposés...). Après avoir triplé entre 1960 et 1990, la consommation de Cognac dans le monde a régressé, et pour répondre aux besoins du marché, le vignoble pourrait être réduit de 25 000 hectares. Un nouveau plan de restructuration du vignoble devra être envisagé, le précédent ayant totalement échoué.

Cet état du marché du Cognac entraîne une concentration de plus en plus importante dans ce secteur. Ainsi, le chiffre d'affaires des quatre premiers groupes, appartenant à des sociétés multinationales (Hennessy-groupe LVMH, Martell-groupe canadien Seagram, Rémy Martin-groupe Rémy Cointreau, Courvoisier-groupe hispano anglais Allied-Domecq), représente plus de 90% de l'ensemble du chiffre d'affaires du Cognac. Cependant, ces grandes maisons de négoce ont elles-mêmes souffert des retombées de la crise financière asiatique. De nouveaux débouchés sont donc actuellement recherchés, afin de moderniser et dynamiser l'image du Cognac, à travers des cocktails et autres apéritifs à base de Cognac.

Enfin, l'artisanat occupe une place non négligeable dans l'économie charentaise (5 798 entreprises) avec une densité artisanale de 169 pour 10 000 habitants, supérieure à celle de la région (161). Depuis une trentaine d'années, une concentration des artisans s'opère dans l'Angoumois, à proximité du chef-lieu de département, et dans le Cognaçais, le Ruffecois, le Sud-Charente et surtout la Charente-Limousine ayant vu de leur côté leurs effectifs fondre. Il n'en demeure pas moins que 60% des entreprises artisanales se répartissent encore dans les zones du département.

Secteur tertiaire : La faiblesse des services :

Les entreprises de services sont à 70% concentrées en zone urbaine, et malgré le développement régulier des services aux entreprises, notamment dans le domaine de l'assistance et du conseil, le service aux particuliers reste prédominant (60% environ). La Charente est le département le moins bien équipé de la région en matière de services aux entreprises ce qui constitue un paradoxe, quand on sait que le tissu industriel de la Charente est le plus dense de la région.

La Charente offre des produits touristiques nombreux (activités de base telles que baignade, randonnée, pêche, mais surtout activités de pointe telles que les festivals, nombreux en Charente, le tourisme fluvial, et la visite du patrimoine). Cependant, la capacité d'accueil, compte tenu de ce potentiel, reste trop réduite (elle représente seulement 9% des équipements de la région). Enfin, un double problème se pose avec acuité en matière touristique : faire connaître ce potentiel et le mettre en valeur. Dans ce but, un effort d'inventaire, de publicité et de signalisation a été entrepris par l'Office départemental du tourisme.

Le commerce est fortement présent en Charente, avec une surface d'hyper et supermarchés équivalente à 302 m² par habitant. L'implantation dans le département de plateformes et centrales d'achat (Intermarché, Leclerc) représente aujourd'hui 510 emplois créés. Cependant, on peut craindre une stagnation de ce secteur, compte tenu de son fort développement. L'équipement commercial se concentre autour des villes (ceinturant la ville d'Angoulême aussi bien au nord et au sud qu'à l'est et à l'ouest, et de Cognac), accentuant la dévitalisation des zones rurales.





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