Lutte contre la grippe aviaire.

Lutte contre la grippe aviaire.

En 1997, des scientifiques identifient le virus H5 N1 de l'influenza aviaire, découvert à Hongkong. Il a été détecté, à ce jour en Asie, en Europe et en Afrique, dans 57 pays. Depuis 2004, 200 millions de volailles ont péri, par maladie ou abattage préventif, ce qui représente un déficit commercial de plusieurs milliards d'euros.

L'épizootie s'est déclenchée en Asie en décembre 2003. La deuxième attaque s'est renouvelée en Asie, de juillet à décembre 2004. En 2005 se produit la troisième poussée atteignant l'Europe, avec la découverte de foyers aviaires en Russie et au Kazakhstan (août), en Roumanie et en Turquie (octobre). A compter de février 2006, les signalements d'oiseaux sauvages ou d'élevages contaminés se sont multipliés en Afrique et au Moyen Orient.

Difficilement transmissible du volatile à l'homme (nécessité de contacts étroits et répétés), en trois ans et demi 228 personnes n'en ont pas moins été infectées dans 10 pays et 130 sont décédées. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état, le 24 juin dernier, du premier foyer familial, confirmé en laboratoire, d'une transmission inter-humaine " limitée et non prolongée ", en Indonésie. L'agence maintient donc la définition de la situation au niveau " 3A " (cas humains isolés à l'étranger, sans transmission inter-humaine). Le virus H5 N1 pourrait, en effet, soit muter brutalement, soit se combiner avec une souche virale humaine - notamment chez une personne atteinte de grippe saisonnière - ou transiter par un hôte intermédiaire (le porc est sensible aux deux types de virus) et acquérir une capacité de transmission inter-humaine efficace.

Les Nations unies ont nommé un coordonnateur inter-agences (UNSIC) et, dès octobre 2005, ont examiné, à Washington, l'initiative américaine de partenariat (concept " IPAPI "). Une conférence OMS / OIE / FAO / Banque mondiale s'est tenue, à Genève, en novembre 2005 pour exprimer les besoins et présenter des plans d'action. En janvier 2006, à la conférence des donateurs à Pékin, des engagements d'un montant total d'1,9 milliard de dollars sur 3 ans ont été annoncés. A ce jour, 58% sont confirmés, 15 % versés. Des appels ont été lancés pour accélérer le versement des fonds annoncés, marquer un effort sur le continent africain qui n'était pas touché lors de la conférence de Pékin et créer un fonds mondial d'indemnisation des éleveurs. L'Union africaine a estimé ses besoins à 760 millions de dollars. La prochaine rencontre de suivi devrait avoir lieu à niveau politique en Afrique, en décembre 2006.

S'agissant des mesures de santé animale, qui font partie du domaine communautaire, l'Union européenne a adopté des mesures strictes, telles que la restriction des importation, le renforcement de la surveillance et l' accentuation de la bio-sécurité. Les questions de santé humaine relèvent de la compétence des Etats. Ils disposent d'outils développés dans le cadre des épidémies classiques (réseau de surveillance épidémiologique) mais ont développé de nouveaux moyens tels que le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC - créé en 2005), et le Comité de sécurité sanitaire, dont le mandat a été élargi à la grippe aviaire. Un effort d'harmonisation des plans nationaux est demandé, suite aux appuis conjoints du bureau européen de l'OMS et de l'ECDC, et à l'exercice européen de simulation " Common Grounds ", en novembre 2005.

Le plan gouvernemental français de prévention et de lutte, conçu en 2005, qui vise à protéger la population et assurer la continuité de la vie économique a été révisé au début de 2006, au vu des enseignements de l'exercice de simulation " pandémie 2006 ". A la fin de l'année, les stocks nationaux de la France seront de 33 millions d'équivalents traitements d'antiviral (Tamiflu et Relenza), 1 milliard de masques chirurgicaux, 285 millions de masques FFP2 (un nouveau modèle remplaçant les deux est à l'étude) et 2,6 millions de doses de vaccin contre le virus H5 N1. Une réservation de 40 millions de traitement (80 millions de doses) du futur vaccin humain est faite.

La réalisation de nos engagements annoncés à Pékin (26,4 M€) s'est traduite par le versement de 13,62 M€ convertis en 16,8 M$ dans les décomptes de la Banque mondiale : contribution aux trois organisations internationales OIE et FAO (santé animale) et OMS (santé humaine) pour la mise à disposition de 10 nouveaux experts, appui au réseau des instituts Pasteur de l'Asie du Sud par l'Agence française de développement (AFD) et le Ministère de la Santé (2,6 M€), contribution de l'AFD aux programmes de santé au Laos et au Cambodge. Un réseau régional d'information et de surveillance (GARRIS) est en cours de création dans 16 pays d'Asie.





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