La ville du Caire

- Visite officielle en Egypte -

La ville du Caire

Le Caire occupe une position à la charnière entre le large éventail du delta et l'étroit couloir de la vallée du Nil position qui commandait la Basse et la Haute Egypte. C'est un site protégé exceptionnel où se sont succédé les villes capitales : Memphis sous les Anciens Egyptiens, Babylone sous les Romains, al-Fostat sous les premiers conquérants musulmans et enfin Le Caire (en arabe Al Qahira, " la Triomphante ") fondée en 969 par la dynastie chiite Fatimide qui régna sur l'Egypte jusqu'à l'avènement de SALADIN au 12ème siècle.

C'est probablement sous le règne des sultans mamelouks (13ème-16ème siècles) que la cité atteint son apogée, au centre d'un nœud commercial entre Méditerranée et Asie. La découverte du cap de Bonne espérance et de voies maritimes alternatives, ainsi que la conquête ottomane, marquent une période de déclin de plusieurs siècles, jusqu'au règne de Mohamed ALI (19ème siècle). C'est surtout sous le règne du khédive ISMAËL (1863-1879) que la cité prend un nouveau départ et les apparences d'une ville européenne. D'importants aménagements urbains sont alors entrepris et dotent la ville d'un réseau d'adduction d'eau, d'égouts, d'éclairage public, de tramways. L'architecture imite alors le modèle haussmannien.

" Oum El Dounia " (la mère du monde), comme l'appellent ses habitants, est aujourd'hui la plus grande métropole d'Afrique, du monde arabe et probablement du monde musulman, avec une population évaluée à plus de 15 millions d'habitants. Le Caire est également capitale économique et politique du pays. Tous les sièges des grandes administrations, des banques, des grands journaux, des associations syndicales et professionnelles s'y localisent. Lors du recensement de 1996, elle concentrait 43% des emplois publics, 40% des emplois privés et 49% des emplois industriels. Elle reste aussi, malgré une concurrence plus vive qu'autrefois, un centre culturel et intellectuel qui continue de rayonner sur l'ensemble du monde arabe (universités, littérature, cinéma, ars plastiques, télévision).

La " cité triomphante " apparaît au visiteur comme une cité populeuse, cosmopolite, toujours animée. Sous une pollution parfois accablante, enserrée dans son " ring road " (périphérique long de 75 km), elle constitue un ensemble urbain protéiforme et en croissance perpétuelle composé de plusieurs espaces distincts :

- Le Caire proprement dit, dont le développement s'est effectué le long de la rive droite du Nil à partir d'un noyau historique ancien (la vielle ville, Al Azhar) ;

- la ville de Giza, située sur la rive gauche du Nil, où sont situées les pyramides de Kheops, Kephren et Mikérinos et qui a pris son essor dans l'après-guerre ;

- la ville de Choubra al-Kheima, située au nord du Caire, qui regroupe 65 % de la population urbaine ;

- Heliopolis au Nord ouest, ville fondée au début du siècle par un entrepreneur belge (le baron EMPAIN), où habite aujourd'hui une classe moyenne prospère et qui accueille le palais du Président MOUBARAK, le palais des hôtes et l'hôtel Intercontinental ;

- plusieurs " villes nouvelles " fondées autour du Caire à partir de 1977 pour désengorger la capitale. C'est dans ces villes que se situent l'Université française d'Egypte à Chorouq, ville située à l'Est sur la route de Suez ou le Smart Village situé sur la route d'Alexandrie, à proximité de la ville nouvelle du 6 octobre, au Nord-Ouest du Caire.

Depuis 1950, Le Caire s'est développé dans le cadre de trois schémas directeurs successifs dont les principaux visaient à redistribuer la population et les activités sur l'ensemble du territoire et à conquérir le désert grâce à la création de nouvelles villes satellites. En réalité, la ville témoigne d'une grande diversité sur le plan de l'urbanisme : habitat ancien dans le noyau central et, à l'extérieur, coexistence de deux modèles :

- développement d'un marché haut de gamme dans des compounds (ensembles fermés) aux marges de la ville (Maadi) et dans les villes nouvelles (Six Octobre) ;

- à côté, une croissance urbaine rapide et la demande insatisfaite de logements, ont conduit au développent des quartiers " spontannés ", localement appelé 'ashwaiy, (littéralement : "aléatoire"), qui se concentrent sur des terrains agricoles où se construisent des bâtiments précaires et souvent dangereux.

Depuis 1993, une politique de régularisation foncière commence à voir le jour. Si le processus est long, compliqué et rencontre des résistances, des programmes de restructuration urbaine se mettent toutefois en place et la démolition de certains secteurs non-réglementés est prévue. Les pouvoirs publics tentent également de remédier au lancinant problème des transports urbains par la multiplication des infrastructures, dont la construction d'une troisième ligne de métro sera un élément essentiel.





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