Le partenariat économique franco-japonais.

LE PARTENARIAT ECONOMIQUE FRANCO-JAPONAIS


En moins de 10 ans, une relation commerciale franco-japonaise de faible intensité et marquée par des restrictions réciproques aux échanges (droits anti-dumping européens, accord d'autolimitation automobile, fermeture du marché japonais) s'est transformée en un partenariat majeur.

Il y avait 200 filiales d'entreprises françaises implantées au Japon en 1992. Elles sont aujourd'hui 500.

Les exportations françaises de marchandises sur la décennie 1990 ont progressé de plus de 50% pour dépasser, en 2002, 5,5 milliards d'euros, avant un recul assez sensible en 2003 (5,3 milliards d'euros). Le Japon reste cependant notre premier client en Asie. Plus encore, le stock d'investissement français au Japon a été multiplié par 13 entre 1998 et 2000 et les entreprises françaises ont été les premiers investisseurs étrangers au Japon en 1999 et 2000. Elles représentent, quasiment à égalité avec les Pays Bas, désormais le deuxième stock d'investissement direct étranger au Japon derrière les Etats-Unis.

Cette découverte du Japon par les entreprises françaises est la conséquence de l'ouverture de l'économie japonaise désormais plus accueillante pour les produits étrangers et les importations, et surtout pour les entreprises étrangères et leurs investissements : le flux annuel des investissements directs étrangers au Japon a été multiplié par plus de 10 depuis 1998.

Le taux de couverture des importations françaises par les exportations progresse mais peine à dépasser les 50% (51 % en 2003, 52% en 2002, 49 % en 2001). Toutefois, la balance des biens ne donne qu'une image partielle de l'intensité de la relation bilatérale. En 2003, notre déficit commercial (plus de 5 milliards d'euros pour les échanges de biens, selon les chiffres de la balance des paiements en 2003) est en partie contrebalancé par un solde positif des échanges de services de l'ordre de 1,4 milliards d'euros (1,1 milliards seulement en 2003) et des flux de revenus d'investissements (0,6 milliards d'euros en 2003 après 0,06 en 2002), le déficit en investissements de portefeuille (-0,4 milliards d'euros) étant largement compensé par l'excédent des investissements directs (1 milliard d'euros en 2003, en forte progression par rapport à 2002 - +170 %) .

Alors qu'il avoisine les 50% sur le plan commercial, le taux de couverture bilatéral au niveau des paiements courants dépasse donc les 75%. Si l'on ajoute que le stock d'investissement français au Japon reste supérieur au stock japonais en France, en dépit d'un fort accroissement des investissements japonais en France en 2002, notre relation bilatérale paraît beaucoup plus équilibrée.


La présence française au Japon a progressé en ampleur et en intensité et en diversité. Cette diversité est d'abord sectorielle.
Les exportations françaises restent concentrées majoritairement dans les secteurs des biens de consommation, mais la France n'est pas absente du domaine manufacturier. Les performances réalisées au Japon sont certes en retrait par rapport au reste du monde, mais pèsent de plus en plus dans le commerce bilatéral : le deuxième exportateur français au Japon est d'ailleurs une entreprise automobile, et la France réalise dans l'archipel de bonnes performances relatives dans le domaine des instruments de précision ou de la chimie/pharmacie.
La « percée » des investissements français au Japon a également élargi la présence de nos entreprises à de nouveaux secteurs : industries de services, sous toutes leurs formes (distribution, finance, assurance, publicité, média, tourisme), technologies de l'information dans le matériel comme le logiciel, industries lourdes, sidérurgie ou ciment, agro-alimentaire.

La diversité est également dans les types de partenariat ou les formes de la présence économique française.
A côté des exportations ou des implantations « classiques » via l'établissement d'une filiale, se sont développés les alliances stratégiques par la création d'une filiale commune (Nikon/Essilor) ou des prises de participations croisées (Nissan/Renault), des partenariats pour la technologie et la logistique sans investissement en capital (Nippon Steel/Arcelor), des projets en commun sur pays tiers (Toyota/Peugeot en république tchèque), des acquisitions d'entreprises japonaises (Hachette-Fujingaho), des modèles de distribution en direct, avec contrôle du distributeur (Kenzo, Louis Vuitton). Les entreprises françaises ayant investi au Japon commencent surtout à consolider de manière significative leurs partenariats (ex de Renault qui a porté sa participation dans Nissan à 44,4% ou de Saint-Gobain, qui a pris des participations dans plusieurs entreprises japonaises). De même, les entreprises des services élargissent de plus en plus leurs bases commerciales géographiques sur le marché japonais (développement des activités d'Axa dans l'assurance-vie et non-vie, ouverture de nouveaux hôtels- notamment sous la marque Mercure- pour Accor).

La diversité est enfin dans la taille des entreprises françaises qui ont choisi le Japon. Les grandes entreprises sont présentes, mais aussi des entreprises de taille moyenne ou des entreprises régionales plus petites ayant su par leur technologie, la qualité de leurs produits, ou leur savoir-faire, séduire le consommateur japonais ou convaincre un partenaire industriel : on note ainsi la présence d'Ilog, créateur de composants logiciels, de Babolat pour le cordage des raquettes de tennis, de Mariage Frères dans l'alimentation fine, du laboratoire Fournier qui s'est positionné sur une niche de produits pour le cœur dans la pharmacie···

( mars 2005)





.
dépêches AFPD3 rss bottomD4 | Dernière version de cette page : 2005-03-24 | Ecrire au webmestre | Informations légales et éditoriales | Accessibilité