COI : Réseau régional des aires marines protégées des pays de la COI

1. Contexte et historique

L'éco-région marine des îles de l'océan Indien occidental (les Comores, Madagascar, Maurice, la Réunion et les Seychelles) présente des écosystèmes d'une grande richesse et une diversité biologique importante. Ces écosystèmes offrent des habitats rares ou uniques à des espèces "phares", c'est-à-dire remarquables ou particulièrement menacées. La région figure parmi les 34 hot-spots de la biodiversité mondiale.

Ces systèmes biologiques côtiers se caractérisent par une forte productivité biologique des récifs coralliens, mais aussi des herbiers et des mangroves. Ils offrent des ressources halieutiques importantes, qui contribuent largement aux revenus des populations côtières, et même à leur subsistance dans les pays les plus pauvres.

Les menaces qui pèsent sur les écosystèmes et sur les ressources marines de la région sont très importantes. Elles sont liées :

  • aux activités humaines, avec des impacts localisés mais immédiats : sédimentation terrigène, pollution des eaux, destruction physique du littoral, surexploitation des ressources marines, méthodes de pêche destructrices, tourisme non maîtrisé ;
  • à des évolutions naturelles ou globales pouvant s'exercer sur tous les milieux, tels les cyclones ou le blanchissement des récifs coralliens.

Face à ces pressions, les pays de la région ont créé en tout 26 aires marines protégées (AMP), mais le
réseau régional des AMP présente cependant de graves faiblesses :

  • l'implantation des AMP s'est faite sans vision écologique régionale : la représentativité des milieux est insuffisante et des sites essentiels pour les espèces phares ne sont pas encore protégés ;
  • peu de sites sont reconnus au plan international ;
  • les capacités des gestionnaires et l'expertise scientifique sont insuffisantes ;
  • les gestionnaires des AMP sont isolés et ont besoin d'échanger leur expérience.

L'idée d'un réseau régional d'AMP est née à l'époque du Programme Régional Environnement de la COI, financé entre 1995 et 2000 par le FED. Sa nécessité a été réaffirmée, en novembre 2003 à Madagascar, par l'ensemble des gestionnaires d'AMP de la région.

La COI, qui regroupe les cinq Etats insulaires de l'éco-région, a inscrit comme objectif prioritaire le développement durable des îles, la gestion et la protection des ressources marines. C'est pourquoi elle a pris l'initiative de créer le " Réseau des Aires Marines Protégées des pays de la COI ".

La finalité du projet est de contribuer au maintien de la biodiversité et des ressources marines et côtières de l'éco-région de l'océan Indien occidental, au travers d'un réseau régional cohérent d'aires marines protégées gérées efficacement. Il vise à créer une véritable dynamique régionale de tous les acteurs autour de ce réseau.

2. Description du projet

a) L'élaboration d'une stratégie régionale de gestion de la biodiversité et des ressources marines

L'objectif de cette composante est d'identifier un réseau d'espaces prioritaires d'intérêt majeur pour la conservation de la biodiversité et des ressources marines et côtières, en mettant en œuvre une analyse éco-régionale aboutissant à la validation d'une stratégie régionale de conservation et de gestion de la biodiversité et des ressources naturelles. L'exécution de la composante s'organisera autour de la tenue d'un atelier régional de " vision ", destiné à définir la stratégie éco-régionale et rassemblant l'ensemble des parties prenantes des ressources marines : institutions, scientifiques, gestionnaires, partenaires privés, communautés locales, ONG.

b) L'appui au renforcement ou à la création d'aires marines protégées

L'objectif est de soutenir directement le dévelop-pement du réseau régional des AMP et la gestion durable des ressources. Au moins 3 AMP prioritaires recevront un soutien leur permettant de développer efficacement leur action : études de base, planification de la gestion, équipement et infrastruc-tures, formation et appui au suivi. La composante permettra également d'obtenir l'inscription des sites prioritaires aux conventions internationales.

c) La mise en place du forum régional des gestionnaires

Les objectifs de la composante sont d'améliorer les pratiques et les savoir-faire des gestionnaires par l'échange d'expérience, le développement d'outils communs, la prise de conscience de l'interdépendance des AMP entre elles, la solidarité, la complémentarité et la cohérence des actions. Les activités du réseau se traduiront par l'organisation d'une réunion régionale annuelle des gestionnaires d'AMP, la mise en place d'un site Internet, des voyages d'étude et des échanges de personnels entre AMP, la diffusion régulière de documents.

d) La sensibilisation et l'information sur l'utilité des AMP

L'objectif est de mobiliser les institutions et la société civile en faveur des AMP, afin de faire émerger une dynamique régionale de conservation de la biodiversité et des ressources marines. Dans le cadre d'un plan de communication sur 3 ans, le projet animera la communication institutionnelle entre les pays membres et mettra en place des opérations visant à sensibiliser et informer le grand public : documents de vulgarisation, site Internet, produits audio-visuels à large diffusion...

3. Mise en œuvre du projet

Le projet, qui démarrera en octobre 2005, sera piloté par la COI, maître d'ouvrage, et géré par le bureau régional de WWF : WWF/Madagascar Océan Indien Occidental (WWF/MOIO), maître d'œuvre.

Son coût total est de 1 944 000 euros, financés par le Fons Français pour l'Environnement Mondial (700 000 €), WWF (500 000 €), Conservation International (444 000 €) et le ministère français des Affaires étrangères (300 000 €) qui met un assistant technique à la disposition de la COI.

Développé sur une durée de 3 ans, le projet est conçu pour être relayé à terme par le " Projet régional de gestion durable des ressources marines et côtières " du 9ème FED, en cours d'instruction.

L'exécution du projet sera placée sous l'autorité d'un comité de pilotage présidé par le Secrétaire général de la COI, qui comprendra un représentant de chaque Etat membre et de chaque bailleur de fonds et un délégué du consortium d'appui scientifique et technique. Il se réunira trois mois après le démarrage du projet, à la fin de l'année 1 pour la restitution de l'analyse éco-régionale et le choix des sites d'application, puis une fois par an.

Le comité orientera les actions du projet, vérifiera leur bonne exécution et leur cohérence avec les autres programmes, discutera et approuvera les budgets et les programmes de travail annuels, en cohérence avec les ressources mobilisables.

Le rôle de la COI, maître d'ouvrage du projet, sera, par l'intermédiaire de son Secrétariat général et avec

l'appui des OPL, d'informer les autorités et institutions nationales et les bailleurs de fonds de l'état d'avancement du projet et d'organiser l'animation institutionnelle ; d'assurer la coordination avec les autres projets, au niveau gouvernemental et institutionnel, en particulier avec le projet du 9ème FED ; d'informer régulièrement le maître d'œuvre de l'évolution du contexte institutionnel et politique.

Le maître d'œuvre, WWF/MOIO, appuyé par WWF France et le réseau international WWF, sera responsable de la conduite de l'ensemble des activités et de la gestion du projet :

  • coordination et animation du réseau, lien avec les parties prenantes du projet et les ONG, en complémentarité avec l'action institutionnelle de la COI ;
  • coordination administrative et technique avec les institutions locales, régionales et internationales concernées par la mise en œuvre d'activités ;
  • exécution quotidienne des activités du projet dans les pays membres et mobilisation des expertises appropriées ;
  • transmission régulière à la COI de tous éléments lui permettant de rendre compte de l'état d'avancement du projet auprès des autorités nationales et des bailleurs de fonds.

Un consortium d'appui scientifique et technique régional sera créé pour faciliter le recours à l'expertise scientifique et technique et la validation scientifique des activités et de leurs résultats ; la représentation du consortium au comité de pilotage permettra de renforcer la prise en compte des aspects scientifiques.

Contact : COI (lancement du projet en octobre 2005)





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