COI : Réseau régional d'épidémiosurveillance des maladies animales

1. Contexte

La protection de la santé des animaux constitue l'un des aspects essentiels du développement durable, notamment par sa contribution à la sécurité alimentaire et à la protection de la santé publique.

Un système de surveillance et de contrôle des maladies animales efficace et reconnu au niveau international est indispensable pour permettre aux Etats de maîtriser les risques d'épidémies sur leur territoire et d'avoir accès aux marchés régionaux et international. Et cela d'autant plus que le contexte de mondialisation des échanges accroît les risques d'introduction de maladies sur des territoires indemnes.

Une approche uniquement nationale est insuffisante, la diffusion des maladies ne connaissant pas de frontières administratives. L'échange rapide et permanent d'informations techniques à l'échelle régionale, voire internationale, suppose la mise en place d'outils spécifiques, comme les systèmes d'alerte et d'intervention, qui rendent nécessaires la régionalisation et l'harmonisation des réseaux en complémentarité avec les dispositifs nationaux.

Un réseau régional d'épidémiosurveillance doit être vu comme la mise en commun d'informations et de moyens à un niveau supranational, pour une meilleure efficacité des réseaux nationaux qui demeurent l'outil et le niveau privilégiés pour le contrôle des pathologies animales. L'existence d'un suivi efficace des maladies animales permet aux Etats concernés de prétendre à un statut reconnu au niveau international, condition indispensable aux échanges de produits animaux.

Le Programme Panafricain de Contrôle des Epizooties (PACE), financé par l'Union européenne, répond à cet objectif : il soutient la mise en place de réseaux nationaux d'épidémiosurveillance dans 32 pays d'Afrique de l'Ouest, du Centre et de l'Est, et introduit une démarche régionale en matière de santé animale (échanges réguliers d'information et stratégie régionale de protection).

Au niveau de la SADC, le 9ème FED finance un projet de Promotion de l'intégration régionale dans le secteur élevage (PRINT), pour lequel la connaissance et la maîtrise des principales pathologies animales sont identifiées comme des axes d'intervention prioritaires pour l'augmentation de la productivité et des flux d'échanges entre les Etats membres.

Le projet financé par le Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP) de la Coopération française, intitulé "Appui à la régionalisation et à l'harmonisation des réseaux d'épidémiosurveillance des maladies animales", est destiné à étendre le bénéfice d'une démarche régionale en matière de santé animale à trois ensembles régionaux qui n'étaient pas couverts par les projets européens PACE et PRINT : il s'agit de la Caraïbe, du Maghreb et de l'océan Indien. Son montant est de 1,5 million d'euros.

Chaque ensemble régional est composé de pays qui sont liés entre eux géographiquement, historiquement et commercialement (commerce intra et extra-régional), ces liens constituant autant de facteurs contribuant à en faire une seule et même unité épidémiologique, c'est-à-dire soumise aux mêmes risques. Ils disposent d'organisations intergouvernementales susceptibles d'assurer le portage institutionnel des actions engagées au-delà de la clôture du projet : l'Union du Maghreb Arabe (UMA), l'Association des Etats de la Caraïbe (AEC) et la Commission de l'Océan Indien (COI).

2. Description du projet

L'objectif général du projet est de renforcer la capacité des Etats à maîtriser la santé de leur cheptel, en favorisant la régionalisation et l'harmonisation des actions d'épidémiosurveillance et de contrôle des maladies animales.

Le projet poursuit trois objectifs :

  • Politico-économique : favoriser l'élaboration d'une stratégie régionale en matière de santé animale, et contribuer à maintenir ou améliorer la compétitivité des filières animales ;
  • Institutionnel : contribuer à la structuration ou au renforcement mutuel des réseaux nationaux d'épidémiosurveillance et à leur harmonisation, et faciliter la mise en conformité de ces systèmes avec les normes internationales ;
  • Technique : renforcer les compétences techniques des principaux acteurs et appuyer l'élaboration d'outils indispensables à la maîtrise et à la surveillance des maladies animales.
    A l'issue du projet, le principal acquis sera l'efficacité renforcée des services officiels de contrôle, et ainsi l'amélioration de la qualité des denrées mises sur le marché. Le renforcement des compétences des différents acteurs, la réorganisation des services et l'appropriation par des institutions régionales sont des gages de pérennité des actions initiées au travers du projet.

Ce projet est étroitement complémentaire d'un autre projet FSP (1,6 M€) visant au "Renforcement de cinq laboratoires de recherche vétérinaire en Afrique pour la
surveillance et le contrôle des maladies animales", dont un laboratoire sud-africain à vocation régionale. Ce projet est mis en œuvre par le département Elevage et Médecine vétérinaire (EMVT) du CIRAD, qui apporte par ailleurs des financements propres.

L'Office International des Epizooties (OIE), qui a vocation à collecter et diffuser les données concernant la santé animale au niveau mondial et à appuyer toute initiative favorisant la surveillance et la détection des maladies animales, est étroitement partie prenante de ce dispositif.

3. Mise en oeuvre

La maîtrise d'ouvrage est assurée par un comité de pilotage commun aux projets "Epidémiosurveillance des maladies animales" et "Laboratoires de recherche vétérinaire en Afrique". Ce comité est présidé par l'OIE. Y siègent les ministères français de l'Agriculture (DG Alimentation) et des Affaires étrangères (DGCID), la FAO, l'UE, la coordination du PACE (UA/BIRA) et un représentant des services nationaux. Le CIRAD participe en qualité d'observateur.

Un comité technique par zone, qui se réunit dans l'un ou l'autre des pays concernés, assure la coordination des actions régionales sous la responsabilité du comité de pilotage. Pour la région COI, ce comité technique a tenu sa première réunion à Antananarivo, les 21 et 22 juin 2005, marquant ainsi le début de la mise en œuvre du projet.

Au niveau de la COI, le projet est coordonné par un assistant technique dont le financement hors projet est pris en charge sur le budget d'intervention annuel du ministère français des Affaires étrangères. Cet assistant technique est affecté auprès de la Direction de la Santé animale du ministère de l'Agriculture de Madagascar (ce positionnement a été choisi en raison de l'importance de l'élevage malgache dans la zone).

Les services vétérinaires d'Afrique du Sud et du Mozambique sont également associés au projet en raison de l'importance de leurs échanges dans le domaine animal avec les pays de la COI.

Toutes les activités impliquent les services vétérinaires ou leurs services satellites (laboratoires, observatoires). La participation active de ces services permettra de répondre aux besoins spécifiquement identifiés au sein des structures nationales. Les laboratoires et instituts de formation (par le transfert de savoir-faire et de technologies), les organisations professionnelles d'éleveurs ainsi que les vétérinaires privés en sortiront également renforcés.

La pérennité des actions engagées sera assurée grâce à la revue des cadres réglementaires, au renforcement des compétences humaines ou à la création de bases de données informatives.


Contact :
Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche
Direction de la santé animale et du phytosanitaire
BP 291, Antananarivo 101, Madagascar
Tél. : +(261 20) 22 665 36
Fax : +(261 20) 22 665 34





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