COI : Coopération culturelle régionale.

Bilan du projet pilote de Festival culturel tournant


Le projet pilote de Festival culturel tournant, financé sur la période 2000-2003 par le 8ème FED, poursuivait l'objectif d'un développement culturel durable de la région axé sur le concept fédérateur d'india-océanité. Il a principalement tenté de mettre en place une manifestation culturelle tournante, populaire et de haut niveau, qui soit susceptible d'élargir l'accès des artistes professionnels des Etats membres de la COI aux marchés internationaux.

Ce projet a connu de nombreuses difficultés qui n'ont finalement permis d'organiser qu'une seule édition, à Maurice, du 29 avril au 4 mai 2003, qui a connu un grand succès populaire.

Pour 2005, le Conseil de la COI avait décidé de labelliser «Festival de l'Océan Indien » le Festival Donia de Nosy Be, à Madagascar. Cette manifestation a bénéficié en conséquence d'un appui exceptionnel de la COI, sur financement français, qui a permis d'étoffer la programmation.

Réuni à Antananarivo les 14 et 15 juin 2005, le Comité Consultatif Culture (CCC), composé de représentants de l'Etat et de la société civile qui conseille les instances de la COI en matière d'action culturelle régionale, a tiré le bilan du projet pilote et de l'appui ponctuel accordé au festival de Nosy Be, et formulé des recommandations.

Il a estimé que les conditions n'étaient pas réunies pour la poursuite du projet de festival régional, sur la base des constats suivants :

  • Alors que l'enjeu était de montrer la viabilité, y compris économique, du concept de festival tournant, une partie des financements du projet pilote s'est trouvée mobilisée par les frais de fonctionnement.
  • Les objectifs de professionnalisation du milieu et de valorisation internationale des musiques de l'océan Indien n'ont pas été atteints.
  • En particulier, le projet n'a pas permis à la région de se doter de la méthodologie et de la capacité humaine indispensables à la pérennisation d'une telle manifestation.
  • En conséquence, le financement de nouvelles éditions n'a pu être mobilisé auprès des Etats membres ou de bailleurs de fonds internationaux.
  • Des appuis ponctuels à des festivals existants ne sauraient constituer une solution pérenne, le renforcement intermittent de la programmation pouvant même avoir un effet déstabilisant.

Toutefois, soulignant l'enthousiasme des artistes à participer à des manifestations culturelles régionales et le besoin des acteurs culturels de se rencontrer pour partager leurs réalisations, il a souhaité le renforcement de la coopération culturelle sous l'égide de la COI.



Une nouvelle approche, réaliste et pragmatique


S'appuyant sur des expériences réussies de coopération culturelle régionale comme les Jeux des Iles de l'Océan Indien ou les Jeux de la CJSOI (qui comprennent un volet culturel), le CCC a souhaité que la coopération s'étende à l'ensemble des domaines culturels : spectacles vivants (musique, danse, théâtre), arts plastiques, livre et lecture publique, langue ou patrimoine, notamment immatériel.

Un tour d'horizon approfondi des approches régionales développées par chacun des pays membres, ainsi que des échanges entrepris depuis de longues années entre les îles de la région, a montré toute la diversité et l'extrême richesse de la vie culturelle dans l'océan Indien.

Beaucoup d'actions de portée régionale sont conduites dans le domaine de la culture, à divers niveaux (souvent dans le cadre d'accords culturels bilatéraux) et avec des acteurs étatiques aussi bien que de la société civile.

Mais il manque l'impulsion et la coordination, qui seules permettraient de mieux faire circuler l'information et de donner à la vie culturelle régionale la cohérence et la visibilité qui lui font aujourd'hui défaut.

C'est pourquoi la réalisation par la COI d'un inventaire des acteurs et des projets culturels aux niveaux national et régional est souhaitée afin mettre en évidence les lignes de force et les éléments fédérateurs existants.

En matière de coopération culturelle régionale, les besoins s'organisent autour de trois fonctions essentielles :

  • l'information et le maillage des réseaux,
  • la formation des acteurs et des opérateurs,
  • la circulation des hommes (artistes, compagnies, groupes, etc.) et la diffusion des œuvres

L'information apparaît comme la condition indispensable pour rompre l'isolement en tissant des réseaux régionaux de créateurs et d'opérateurs par domaines d'activité.

La formation s'avère essentielle pour professionnaliser les acteurs et faciliter l'échange des compétences.


La circulation des œuvres, enfin, permet la valorisation de la création artistique ainsi que la découverte et l'appropriation par les publics des spécificités nationales et de l'identité régionale.

C'est par la structuration progressive de ces trois impératifs que, selon le CCC, passera l'organisation de réseaux culturels susceptibles de déboucher sur la définition à terme d'une politique culturelle régionale india-océanique réaliste et pragmatique.

Cette politique pourrait être conduite sous la supervision d'une commission régionale composée d'experts représentant les cinq Etats membres de la COI et œuvrant dans le cadre d'un protocole d'accord sur la coopération culturelle régionale.


Pour nouveau projet culturel


Par rapport aux relations bilatérales existantes, la valeur ajoutée de la plate-forme de coopération régionale offerte par la COI réside dans sa capacité à structurer ou renforcer des réseaux. D'où l'importance pour l'avenir de se concentrer au préalable sur le triptyque "information, formation, circulation/diffusion", avant d'envisager d'adopter dans le cadre de la COI une politique culturelle régionale plus ambitieuse.

Le dynamisme culturel des pays de la COI n'est plus à démontrer : les affinités entre artistes et entre opérateurs, le besoin d'échanges, de promotion et de diffusion entre les îles comme avec l'extérieur sont évidents.

C'est pourquoi le projet de Festival culturel tournant se voulait à la fois multidisciplinaire, axé sur la formation, professionnel et en même temps grand public. Chacun de ces objectifs répondait à un besoin, mais les étapes pour les atteindre n'avaient pas été suffisamment mesurées.

En se fixant des objectifs crédibles et réalistes (réseaux, formation, circulation des hommes et diffusion des œuvres) pour les prochaines années, la COI montre qu'elle a tiré les leçons du passé.

Afin de mettre en œuvre cette nouvelle approche, le Secrétariat général devra s'appuyer sur une assistance technique spécialisée dans le cadre d'un projet destiné à mettre en place un cadre global qui facilite les initiatives tout en leur donnant cohérence et visibilité.

Ce nouveau projet régional sera élaboré par la COI avec ses partenaires nationaux sur la période 2005/2006, dans l'objectif de déposer une demande d'appui auprès de la coopération internationale à l'horizon de septembre 2006.







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