Sommet du G8 de Gleneagles - tableau économique général de l'Afrique.

- Sommet du G8 de Gleneagles -

Tableau économique général de l'Afrique.

En 2004 , grâce entre autre à la reprise économique mondiale et au maintien à un bon niveau du prix des matières premières, le produit intérieur brut des pays africains a progressé de 4,5%. Cette progression a été variable selon les sous-régions du continent.
Cette performance a été possibles grâce à des facteurs exogènes (amélioration des termes de l'échange du continent, réduction de l'endettement) et endogènes (réformes politiques et économiques, rigueur budgétaire).
Cette conjoncture favorable ne doit pas occulter les problèmes économiques et sociaux qui continuent à handicaper les pays africains. Les résultats économiques demeurent insuffisants pour permettre aux pays africains des réaliser les ODM.

L'économie africaine a profité en 2004 d'une conjoncture favorable.

La reprise de l'économie mondiale et l'évolution favorable des cours mondiaux des matières premières - notamment le pétrole - conjuguées à l'amélioration relative de la gestion macroéconomique sur le plan national ont fait de 2004 une année exceptionnelle pour l'Afrique. Le taux de croissance du PIB de la région a atteint en moyenne 4,5% en 2004 (à environ 597 Mds $) et celui du PIB par habitant 2,3% (à 687 USD). Cette performance est à comparer avec le taux de croissance du PIB de 4,1 % et le taux de croissance par habitant de 1,8 % enregistrés en 2003. Il s'agit des taux les plus élevés qui aient été enregistrés sur le continent depuis 1996, et, s'agissant du taux de croissance global, il est nettement supérieur à la moyenne de 3,4 % affichée pendant les cinq dernières années. Il est également important de souligner que c'est la première fois depuis plus de deux décennies que le continent a enregistré des taux de croissance supérieurs à 4 % par an pendant deux années consécutives.

Même si dans l'ensemble, la tendance a été tout à fait positive, les performances économiques ont été variables selon les sous-régions. Globalement, une vingtaine de pays ont réalisé des taux de croissance du PIB de plus de 5 % et 17 autres ont enregistré un taux de croissance oscillant entre 3 et 5 % alors que deux pays seulement ont affiché des taux de croissance négatifs, contre six l'année précédente.

En 2004, les pays africains exportateurs de pétrole ont vu le taux de croissance de leur PIB progresser à 5,1 %, le renchérissement des cours du pétrole ayant permis à ces pays d'engranger des recettes substantielles et des gains exceptionnels en devises. Néanmoins, la performance des pays importateurs de pétrole a également été bonne, bien que le maintien des cours du pétrole à un niveau élevé ait exercé une forte pression sur leurs comptes extérieurs, notamment pour les pays dont les recettes d'exportation sont limitées. À cet égard, il importe de souligner que sur les 20 pays qui ont enregistré des taux de croissance de plus de 5 %, 12 sont des pays importateurs de pétrole.

Il est aussi encourageant de constater que les pays africains qui sont avancés dans la mise en œuvre des réformes tels que le Burkina Faso, le Ghana, et le Mali en Afrique de l'Ouest, l'Ouganda, le Mozambique et la Tanzanie en Afrique orientale et australe ont enregistré de bons résultats.

S'agissant de la performance au niveau sous-régional,

  • l'Afrique centrale et l'Afrique orientale ont enregistré la croissance la plus forte, avec des taux de 8,7 et 6,5%, respectivement. Ce niveau élevé de croissance affichée par l'Afrique centrale s'explique par la fin de conflits dans certains pays importants de la sous-région et par le niveau élevé des cours du pétrole. L'amélioration de la performance de l'Afrique de l'Est a été facilitée par les récoltes exceptionnelles qu'a connues cette région.
  • En Afrique australe, Le PIB s'est nettement accru et a atteint 3,9%, contre les 2,7 % de l'année précédente du fait, dans une grande mesure, d'une progression du taux de croissance de l'Afrique du Sud qui est passé de 2,8 % en 2003 à 3,6 % en 2004, en dépit du raffermissement du rand.
  • La sous-région de l'Afrique de l'Ouest a vu son PIB global progresser au rythme de 4 %, ce qui est bien en deçà des 6,7 % enregistrés en 2003. Cette évolution s'explique largement par les difficultés rencontrées par deux des principales économies de la sous-région, à savoir, le Nigeria et la Côte d'Ivoire, suite à une série de perturbations qu'a connues la production pétrolière au Nigeria et au conflit qui continue d'affecter la Côte d'Ivoire.

Plusieurs facteurs ont contribué à faire de 2004 l'une des meilleures années pour ce qui est des résultats économiques de l'Afrique.

  • Les termes de l'échange du continent se sont nettement améliorés - de 6,7 % - ce qui s'explique en partie par le maintien des cours du pétrole à un niveau élevé, auquel s'ajoute le renchérissement de certaines autres matières premières. En outre, la relance de l'économie mondiale, conjuguée à la forte demande des exportations des matières premières de la région en Asie, a aussi contribué à cette amélioration puisque les exportations du continent se sont accrues de 18,6% en valeur et de 4,6 % en volume. De ce fait, la balance des opérations courantes de l'Afrique s'est considérablement améliorée en 2004, enregistrant un excédent de plus de 5 milliards de dollars, en dépit d'une croissance des importations de 7,2 %. À l'exception des années 2000 et 2003, 2004 est la seule année qui a enregistré un solde positif de la balance des opérations courantes pendant les vingt dernières années.
  • Par ailleurs, une meilleure tenue des exportations conjuguée à des mesures d'allégement de la dette ont contribué à une réduction continue du ratio du service de la dette sur le continent qui a atteint 11,8 % en 2004, soit le niveau le plus bas depuis trois décennies. De même, la baisse tendancielle du ratio de l'endettement total de l'Afrique par rapport à son PIB s'est poursuivie et a atteint 43 % contre le ratio record de 76 % enregistré en 1994. Malgré cette amélioration, le fardeau de la dette dont le stock dépasse 250 Mds $ continue de constituer une sérieuse entrave à la croissance des économies africaines.
  • À ces facteurs exogènes favorables sont venus s'ajouter les progrès accomplis par la plupart des pays africains en mettant en œuvre des politiques macroéconomiques rigoureuses et en renforçant la gestion de leurs économies. En outre, et bien que beaucoup reste à faire, de nombreux pays ont poursuivi la mise en œuvre de leurs programmes de réformes, dont la privatisation des entreprises d'État, la réforme du secteur public, ainsi que le renforcement des cadres réglementaires. D'importantes avancées ont également été réalisées sur le plan de la création d'un environnement plus favorable à la participation du secteur privé et à l'investissement direct étranger, et de nombreux pays ont adopté des politiques visant à promouvoir l'investissement dans les petites et moyennes entreprises.
  • Cette conjonction de politiques s'est soldée par une nette amélioration des indicateurs macroéconomiques tels que le solde budgétaire, la croissance monétaire et l'inflation pour la région dans son ensemble. En 2004, le déficit budgétaire moyen pour la région représentait 1,7% du PIB, son niveau le plus bas depuis plus d'une décennie.
  • L'expansion monétaire, à 15,6%, a été nettement inférieure à la moyenne historique de 26% enregistrée pendant les cinq dernières années. Ceci a permis à la région d'afficher un taux d'inflation moyen de 8,8 %, le plus bas depuis plus de deux décennies.





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