Dakar - le cimetière de Bel Air

Le cimetière de Bel Air et la tombe de Léopold Sédar Senghor (Dakar)

Depuis 1832, le lieu-dit de Bel Air abrite un cimetière initialement destiné aux habitants de Gorée, chrétiens ou musulmans, puis ouvert aux militaires et aux résidents de Dakar. Les archives de l’époque rappellent l’état d’abandon dans lequel fut d’abord laissé le cimetière. En 1851, le commandant particulier de Gorée, un certain M. De Pérals, écrit en ces termes au Gouverneur : " (…) les tombes qui ne sont pas maçonnées sont labourées par les crabes et les chacals (…). Aussi, " La charge sacrée d’entretenir convenablement le Cimetière " fut-elle en 1857 confiée aux religieux de la Mission, affirmant ainsi progressivement l’identité chrétienne du cimetière, conservée jusqu’ici.

A mesure que Dakar prit de l’importance, la nécessité de construire un autre cimetière se fit sentir. D’une part, l’éloignement de Bel-Air ne permettait pas au prêtre d’accompagner les morts jusqu’à leur dernière demeure ; d’autre part, l’autorité publique pouvait difficilement y faire respecter les mesures de police administrative prises au nom de la salubrité publique. En 1872, un nouveau cimetière fut donc installé sur le Plateau, à proximité de l’Eglise alors située Place Protée (aujourd’hui place de l’Indépendance), et à l’emplacement de l’actuelle Cathédrale. Mais suite aux terribles épidémies de fièvre jaune (1878, 1900), il fut rapidement engorgé et l’Autorité coloniale craignait d’entretenir un foyer d’infection en plein centre d’une ville qui, de 1556 habitants en 1878, passa à 18 000 en 1904. Le Cimetière de Bel-Air redevint donc le Cimetière de Dakar le 3 avril 1886.

Le cimetière comprend aujourd'hui une partie civile et une partie militaire, dédiée aux soldats coloniaux. Il abrite notamment la tombe de Léopold Sédar Senghor et de son fils, pleuré dans des poèmes où Bel-Air apparaît en filigrane : " ainsi bientôt, au-dessus du cimetière marin, La douceur de la Terre Noire et le regret de ton absence ". Sobre et modeste, la dernière demeure du Président-Poète illustre la simplicité de l’homme, dans la vie comme dans la mort. A quelques pas, repose André Peytavin, surnommé le " Nègre-Blanc " : secrétaire général du MRP pour l’AOF, Peytavin choisit la nationalité sénégalaise en 1960 et devient ministre des Finances de Senghor. Promoteur d’une monnaie unique Ouest africaine, il est l’artisan de l’accord de 1963, portant création de l’UMOA.

La partie militaire du cimetière honore les soldats de l’infanterie coloniale ou des régiments de tirailleurs sénégalais morts au combat. En la mémoire des soldats tombés au cours de la Première Guerre Mondiale, un monument portant l’inscription " A nos morts coloniaux " fut érigé au lendemain du conflit. A proximité de l’entrée, une statue, œuvre du sculpteur Galy, honore les morts de l’AOF.






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