23ème sommet Afrique France - Le Mali.

- 23ème sommet Afrique France -

Le Mali - aperçu rapide.

Politique intérieure :

Plus de dix ans après la transition menée par le général Amadou Toumani Touré (appelé ATT), la démocratie malienne fait référence.
L'élection d'Amadou Toumani Touré à la Présidence de la République a mis fin à l'unité de l'ADEMA (Alliance pour la démocratie au Mali, au pouvoir de 1992 à 2002). Le processus électoral de 2002 (élections présidentielle et législatives) a fait émerger trois coalitions : l'ARD (Alliance pour la République et la démocratie), constituée autour de l'ADEMA, ESPOIR 2002, regroupant le RPM (Rassemblement pour le Mali d'Ibrahim Boubacar Keïta, aujourd'hui Président de l'Assemblée) et d'autres petits partis, et l'ACC (Convergence pour l'Alternance et le Changement), ayant soutenu le Président Touré.

Aucune n'ayant obtenu la majorité absolue, le Président Touré a pu former, le 11 novembre 2002, un premier gouvernement d'union regroupant tous les groupes parlementaires. Un nouveau gouvernement a été constitué le 2 mai 2004. Le Président Touré se trouve aujourd'hui sans opposition véritable mais contraint de composer avec tous.
Les élections municipales du 30 mai 2004 ont été satisfaisantes pour les partis politiques traditionnels, en particulier pour l'ADEMA (28%), l'URD (Union pour la République et la démocratie,14%) qui fait une percée remarquée, et le RPM (13%). En dehors de la poussée notable de l'URD, et du bon résultat des indépendants (9%) elles préservent la politique du consensus pratiquée depuis deux ans.

Politique extérieure :

Le Mali est très actif dans le domaine du maintien de la paix, qu'il s'agisse du renforcement des structures de prévention des conflits au sein de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ou de sa participation aux forces de maintien de la paix (RCA, Sierra Leone et Libéria). Préoccupé par la situation en Côte d'Ivoire, où vivent plus d'un million de Maliens, le président Touré s'est personnellement engagé dans une tentative de conciliantion (organisation de deux rencontres à Bamako entre les présidents Gbagbo et Campaoré et entretiens entre ces deux chefs d'Etat en marge du sommet de la CEN-SAD en 2004). Il a , par ailleurs, appuyé résolument les initiatives extérieures pour résoudre la crise (dont celles de la France).

Le Mali collabore avec le Burkina- Faso, l'Algérie et le Niger pour assurer la sécurité de ses frontières. Ses relations avec la Libye, excellentes du temps du Président Konaré, restent bonnes. Membre fondateur de l'UEMOA et de la CEDEAO, le Mali a été le premier à ratifier le projet d'Union africaine. Il est aussi membre du comité de mise en œuvre du NEPAD et de la Communauté des Etats sahelo-sahariens (CEN-SAD), et fait de l'intégration régionale un enjeu essentiel de son développement.

Entretenant de bonnes relations avec tous ses voisins (7 pays), le Mali a développé une diplomatie active qui s'est traduite notamment par l'avènement à la tête d'organisations clé du continent, de personnalités maliennes de premier plan : l'ancien chef de l'Etat Konaré à la présidence de la commission de l'Union Africaine, et Soumaïla Cissé à celle de la Commission de l'UEMOA.

La situation économique et financière :

Le Mali, classé parmi les pays les moins avancés (64% de la population sous le seuil de pauvreté), sort à peine d'une crise économique sous-tendue par les turbulences dans le secteur coton, seconde ressource d'exportation du pays après l'or. Le taux de croissance du PIB à prix constant a été de 4,3 % en 2002, 7,2 % en 2003 et de 2,2 % en 2004. En 2004, cette détérioration est, selon le FMI, due à la baisse de la production aurifère (principale ressource) mais est aussi imputable à des chocs extérieurs : invasion acridienne, chute des cours du coton, hausse des cours du pétrole, dépréciation du dollar par rapport à l'Euro et crise ivoirienne.

Pour 2005, le FMI prévoit un écart de financement important, notamment en raison du retard pris dans la restructuration d'ensemble de la filière coton, dominée par la Compagnie malienne des textiles (CMDT) dont l'Etat est actionnaire majoritaire. Afin de le combler, 20 milliards de Fcfa d'émission de bons du Trésor sont accordés. Ils correspondent essentiellement à l'absence de versement de crédit de la Banque Mondiale qui devrait avoir lieu en 2006. Toutefois, l'ampleur du déficit de la campagne 2004/2005 de la CMDT ne pourra être estimée qu'à l'issue de la campagne cotonnière (juin/juillet 2006).

La faiblesse des cours du coton constitue une menace pour un pays tel que le Mali. Aussi, il s'est associé au Bénin, au Tchad et au Burkina-Faso pour demander à l'OMC la mise en place d'un système de réduction du soutien à la production cotonnière (subvention que les pays du Nord accordent à leurs propres producteurs) en vue de sa suppression et l'adoption d'un mécanisme d'indemnisation au bénéfice des pays producteurs du Sud. La France appuie cette demande.

Les privatisations qui accusent un lourd retard et ne semblent pas inquiéter l'Etat, devraient attirer les investisseurs. Le Mali dispose d'un code des investissements comparable à celui des autres pays de l'UEMOA. Depuis 1987, une quarantaine d'entreprises publiques ont été privatisées.

Le Mali a atteint en juillet 2003 le point d'achèvement de son programme PPTE (initiative pour les pays pauvres très endettés). Il devrait ainsi bénéficier de la récente décision du G8 relative à l'annulation de la dette multilatérale qui s'élèverait à 0,6 % du PIB par an, à moyen terme. L'aide publique au développement, par habitant, en 2004, est de 37,4 $ en versements nets.





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