Propos introductifs au 4ème sous-thème (document de travail)

Document de travail

PROPOS INTRODUCTIF AU 4ème SOUS-THEME
«LE RETOUR DES COMPETENCES»

Notre séance est consacrée à une question sensible : la fuite des cerveaux africains et notre capacité à maîtriser ce phénomène.

1/ En soi, il est bon pour l'Afrique qu'une diaspora de qualité manifeste à travers le monde le talent des Africains. Et les Africains de l'étranger procurent à leurs familles restées au pays des revenus importants. Les diasporas sont un atout pour le développement.

2/ Mais les données chiffrées pour l'Afrique témoignent d'un phénomène qui prive le continent de compétences précieuses.

Plus de 300 000 Africains qualifiés seraient employés hors d'Afrique et 20 000 quitteraient le continent chaque année. Pour certaines spécialités, l'Afrique est confrontée à un exode. Le nombre de médecins d'origine africaine en Europe est impressionnant, alors même que beaucoup de pays d'Afrique subsaharienne sont au-dessous du seuil minimal d'un médecin pour 100 000 habitants. L'Organisation Internationale des Migrations a chiffré à quelque 500 millions de dollars par an l'espèce de "subvention" que versent ainsi les pays africains aux pays industrialisés.

3/ Comment faire bénéficier l'Afrique des compétences africaines qui sont à l'extérieur ?

Des conditions peu propices dans les pays d'origine expliquent en grande partie cet exode. Il est capital que l'Afrique offre l'image d'un continent mobilisé pour son développement, attaché à faire participer ses élites à un grand projet collectif.

Les pays d'accueil ont un rôle ambigu. Ils offrent des formations pour aider l'Afrique mais les conditions attractives qu'ils font aux diplômés africains les incitent à rester.

Il nous revient donc de travailler ensemble à des correctifs. En voici deux exemples :
- Mobiliser les capacités techniques et financières des diasporas au service de projets de développement dans les pays d'origine. C'est le concept de co-développement, que l'Union européenne adopte elle aussi.
- Afin de limiter les départs, renforcer les formations sur place, notamment par la création de filières professionnelles.

D'autres initiatives peuvent être envisagées.
- Il paraîtrait normal que, dans certaines conditions, les boursiers s'engagent à servir leur pays un certain temps. C'est ce que fait la France pour les élèves des grandes écoles.
- Nous préparons un système de «double chaires» permettant aux enseignants de la diaspora d'enseigner et sur place et en France.
4/ Je voudrais aussi vous proposer que nous décidions, pour alerter la communauté internationale, de faire préparer un rapport par un groupe de travail franco-africain, d'ici six mois par exemple. Composé d'experts nationaux et internationaux, ce groupe nous donnerait la mesure exacte du phénomène et nous présenterait des solutions.





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