23ème sommet Afrique France - le codéveloppement.

- 23ème sommet Afrique France -

Le codéveloppement.

Le co-développement est la mobilisation des compétences des diasporas économiques, scientifiques et techniques africaines en faveur du développement, via des mécanismes adaptés permettant mobilité et accompagnement : doubles chaires, soutien à la création d'activités, accès au crédit.

La question des ressources humaines est cruciale pour l'Afrique qui souffre d'une véritable "fuite des cerveaux", évaluée à 20 000 personnes par an par l'OIM. Environ un tiers des Africains diplômés dans les domaines scientifiques et techniques exercent dans les pays du Nord. Plus de 300 000 spécialistes africains résideraient en dehors du continent. Les pays d'origine sont donc privés de compétences, alors qu'ils ont supporté le coût de la formation des intéressés.

Ce phénomène structurel s'explique par les différences d'environnement professionnel et technologique, familial (éducation, santé) de rémunération, par la situation du marché local de l'emploi (chômage des diplômés). Pour les pays d'origine, il est compensé par un certain "retour sur investissement" : transferts financiers, apport de réseaux, acquisition d'un surcroît de compétence.

Pour atténuer ce phénomène, une politique de coopération globale doit permettre aux pays d'origine de gagner en attractivité : par l'amélioration des structures d'enseignement et de formation technique, l'accès aux soins, le renforcement des capacités des Etats et de la gouvernance, le soutien à la création d'activités, le développement des infrastructures. Par ailleurs, les diasporas africaines peuvent être mobilisées pour des actions ponctuelles d'enseignement (programme Tokten du PNUD, MIDA de l'OIM) et en faveur de projets générateurs de croissance et d'emploi, avec des mécanismes d'incitation et d'accompagnement adaptés. Il ne s'agit pas de favoriser leur retour mais leur mobilité.

La France est le pays qui bénéficie le plus de compétences en provenance d'Afrique subsaharienne : elle est le 1er pays d'accueil des étudiants africains francophones. Elle a donc choisi d'agir sur ces deux volets :

- Agir localement : l'objectif particulier d'amélioration des conditions d'éducation et de formation bénéficie de 80 M€ pour l'éducation de base (base annuelle), de 25 M€ pour l'enseignement supérieur. La formation technique bénéficie également de programmes spécifiques. En parallèle, l'Agence Universitaire de la Francophonie met l'accent sur la coopération interuniversitaire (réseaux de centres d'excellence).

- Mobiliser les compétences des diasporas : le co-développement permet aux diasporas africaines de faire bénéficier leur pays d'origine de leurs compétences et de leurs réseaux de relation, d'une part en finançant les projets initiés par les plus qualifiés (financement, accompagnement logistique), d'autre part en mettant en place des mécanismes facilitant l'accès au crédit pour ceux qui veulent réaliser des investissements "à distance".

Le Mali a été le premier pays à bénéficier de tels programmes, à travers un dispositif de 2,6 M€ (2002-2005), renouvelé pour trois ans. Il vise à apporter des aides à la réinsertion (380 personnes, près de 800 emplois créés au total), il promeut 22 projets de développement local, des missions ponctuelles de Maliens hautement qualifiés (plus de quarante), les projets "Jeunes" (appui à des micro-projets conduit conjointement par des associations locales et de jeunes issues de l'immigration malienne en France). Le Maroc, par l'aide à la création de PME et tourisme rural, (1,5 M€) et le Sénégal (2,5 M€) bénéficient également de programmes en cours. A partir de 2006 s'y ajouteront un programme Comores (2 M€ sur trois ans), un "programme-cadre de codéveloppement" (3M€ sur trois ans) qui concerne 29 pays, un programme "DSTE pays émergents" ciblé sur les diasporas hautement qualifiées de plusieurs pays francophones (Algérie, Maroc, Tunisie, Liban, Vietnam, Cambodge, Laos).





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