Chaumière de Du Fu

Poète chinois de la dynastie des Tang, Du Fu (712-770) est né au Henan, d'une famille modeste mais de lignage ancien. Il dispute avec Li Bai (ou Li Bo), le titre du plus grand poète chinois.
Du Fu quitte sa province natale à l'âge de 20 ans, et mène pendant une dizaine d'année une vie d'errances et de vagabondages, entreprenant des voyages d'agréments et d'intérêt culturels. C'est au cours de ses pérégrinations qu'il se lie d'amitié avec Li Bo. Il échoue aux examens qui lui auraient ouvert l'accès à la carrière politique qu'il souhaitait faire. Après de multiples échecs, il obtint finalement en 755 un poste officiel à Chang'an. Mais le Nord de la Chine est pris bientôt dans la tourmente de la révolte de An Lushan, cette guerre civile qui mit un terme à l'âge d'or du règne de Xuanzong. Chang'an tombe aux mains de l'armée rebelle en 756 et Du Fu est fait prisonnier. Il réussit à s'enfuir après une année de captivité et obtient un poste à la chancellerie diplomatique du nouvel empereur Suzong en récompense de sa loyauté.
En 759, Du Fu renonce à son poste pour trouver un havre paisible favorable à l'épanouissement de son talent. Il se fixe à Chengdu où il construit une humble chaumière et mène avec sa famille une existence précaire, parsemée d'épreuves, mais sereine. C'est là qu'il compose en 4 ans quelque 240 poèmes, inspirés notamment de la vie quotidienne de son entourage.
Considéré traditionnellement comme le plus grand poète classique chinois (" le saint de la poésie "), admiré pour la supériorité de sa technique, l'absolue sincérité et la profondeur d'émotion de ses vers. Contrairement à son ami Li Bo, taoïste fougueux, en quête de l'ivresse de la nature, Du Fu fait figure d'homme social engagé, de confucianiste orthodoxe. Du Fu est le moins romantique des poètes. Son œuvre, dont nous sont parvenus quelque mille cinq cents poèmes, décrit avec un profond sens de l'humain les horreurs de la guerre, la souffrance du peuple et des pauvres, la solitude, la misère, la vieillesse, la séparation d'avec les siens, la chaleur de l'amitié. Parvenu à une parfaite maîtrise de la technique poétique, il excelle à faire naître l'émotion par la puissance de ses parallélismes. Il est avant tout une illustration vivante de son époque.
Le parc actuel, 20 hectares de bambous feuillus et d'arbres très anciens, traversé par d'étangs secrets, est censé reconstituer le lieu de retraite poétique qu'avait choisi Du Fu. C'est aussi le siège de la Société d'étude de l'œuvre poétique de Du Fu. ¨Parmi d'agréables jardins s'élèvent le pavillon " Gongbu " et le pavillon " Shishi " où sont exposés les recueils des œuvres du poète (éditions de toutes les dynasties ainsi que des traductions en langue étrangère). Aussitôt après sa mort en exil au Hunan, Du Fu devint l'objet d'un culte et ses poèmes furent une source d'inspiration importante pour de nombreux artistes chinois. La chaumière a été restaurée à plusieurs reprises, notamment sous les dynasties Ming et Tang.






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